Cour des comptes d'Alger : organe de contrôle ou agence de voyage ?
Branle-bas de combat au siège national de la cour des comptes avenue Ahmed Ghermoul à Alger.
Les téléphones ne cessent de carillonner et il y a bousculade devant les bureaux et salons dorés du grand président invisible, des cabinets de travail grands comme les ex-galeries d’Alger. Les couloirs sont encombrés, les secrétaires sont sur les dents. Il y même d’anciens magistrats fourbus partis en retraite depuis des dizaines années les visages graves qui sont là et font les cent pas.
Que se passe-t-il ?
Est-ce que El Mouradia a demandé une grande enquête sur la corruption dans l’administration et on mobilise des troupes ? Est-ce qu’un grand ministre est tombé dans les filets de l’institution ? Rien de tout cela pardi ! Une mission en or est programmée, un mois tous frais payés en Amérique du Nord. Et tous veulent y aller. Tous les jours c’est pareil. La Cour des comptes ne fout rien, sauf organiser des voyages au bout du monde. Elle est affiliée à une multitude d’organisations internationales qui s’occupent plus des voyages de leurs membres qu’aux véritables missions pour lesquelles elles ont été crées :
- INTOSAI : organisation internationale des finances publiques
- AFROSAI : organisation africaine des cours des comptes
- ARABOSAI (sans plaisanter) : organisation arabe des cours des comptes.
- Le comité maghrébin des cours des comptes (Celui-là c’est vraiment c’est l’homme invisible du moment)
- L’organisation mondiale des cours des comptes francophones.
Toute l’année c’est pareil. C’est le chassé-croisé. Tous veulent profiter. Les couloirs de l’institution bruissent d’imprécations, les membres du syndicat deviennent fous et les standards sont embouteillés. Le président, lui, se frotte les mains : A qui va-t-il octroyer le voyage en Australie, au Gabon, au Canada ?
Farouk Degias
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