Le feu couve : la distribution du carburant surveillée
Une note de service a été diffusée aux stations de distribution de carburant, pour relever l’identité de tout acheteur, hors le remplissage des réservoirs des véhicules.
Comme en témoigne un agriculteur de la wilaya de Constantine. En effet, ce dernier, qui s’est présenté, comme de coutume, à la station de service où il a l’habitude de s’approvisionner en carburant, pour l’alimentation de ses engins agricoles, s’est vu dans l’obligation de présenter sa pièce d’identité pour pouvoir se faire servir. Comme les ruraux n’ont pas le reflex de circuler avec une pièce d’identité, le pompiste a refusé de le servir, malgré que ce dernier connaissait son identité et savait qu’il était un agriculteur du coin. Devant l’insistance de l’agriculteur qui croyait à une plaisanterie, ce dernier lui révéla l’existence de la note de service. Il lui révéla de plus que des agents du DRS surveillaient de près le va et vient dans la station de service et qu’il était impossible pour lui de les identifier facilement avec tous les badauds qui gravitent autour de la station et qu’il ne pouvait prendre de risque à le servir sans sa pièce d’identité. L’agriculteur s’est vu contraint de repartir chez lui ramener sa pièce d’identité pour pouvoir s’approvisionner en carburant à l’usage de ses engins agricoles.
Cette note de service, concernant la surveillance étroite de la distribution du carburant, traduit l’inquiétude du pouvoir de voir précisément le peuple s’en servir pour confectionner des cocktails Molotov, au cas où un embrasement de la société viendrait à se produire.
Un embrasement de la société en prévision est plus que probable. Des signes avant-coureurs ne cessent de se manifester de jour en jour. La plus grande méfiance du pouvoir vient certainement de la suppression des moyens de rentrée de revenus, qui concerne près de 50% des jeunes, suite à l’éradication du marché informel. Cette masse de jeunes, qui se trouve du jour au lendemain sans revenus, peut effectivement constituer des bataillons entiers de résistants, qui pourront éventuellement se servir de cocktails Molotov, pour faire face aux charges des forces antiémeutes.
La crainte du pouvoir, pour prendre de telles mesures de prudence, serait certainement liée à la disponibilité de cette masse de jeunes, conjuguée au caractère plus structuré de la contestation des militants des droits de l’homme et de la société civile. Alors qu’habituellement, les révoltes des jeunes étaient le plus souvent sporadiques et spontanés, le pouvoir craint qu’une telle jonction ne puisse déboucher sur un soulèvement populaire généralisé et structuré et qui s’inscrira dans la durée. Car, depuis la mobilisation spectaculaire en solidarité avec l’arrestation de Yacine Zaïd et la jonction des différents segments de militants qui résistent au système de pouvoir, qui s’en est suivie, les militants des droits de l’homme et du mouvement associatif, ont prie conscience de cette nécessité de jonction et de structuration dans leur contestation. Comme cela s’est produit dernièrement à Sétif. À l’image de la CNCD, qui sera cette fois rejointe par la grande masse du peuple.
Le feu couve et continuera à couver, tant que les moyens pour son alimentation ne sont pas taris. Et les moyens ne manquent pas aujourd’hui pour l’alimenter. Tels ceux, qui continuent à provenir du système, aujourd’hui exprimés par l’apprenti dictateur Sellal, en menaçant que "le gouvernement est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre public". Qui est à l’origine du désordre public monsieur Sellal ? Voyez l’arbitraire qui règne dans nos institutions, la corruption généralisée, initiée dans les hautes sphères de vos employeurs et l’immobilisme de notre économie ! Voyez le désordre qui règne autour de la désignation de nos élus et l’illégitimité de leur pouvoir, qui ne sert d’ailleurs que d’habillage à ceux qui s’arrogent le droit de nous confisquer notre État par la violence. Vous êtes la source du désordre monsieur et c’est le peuple qui est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre, par la force de la loi cette fois et non par la loi de la force.
Youcef Benzatat
Commentaires (9) | Réagir ?
Bonjour.
Au Caroubier, il n'y a pas d'unité de production de carburants. Pour la région centre, c'est à la raffinerie de Sidi R'zine / Baraki que celà se passe.
Au Caroubier, il a juste quelques anciennes marmites, appelées bacs de stockage et de distribution datant de l'époque coloniale. Installations obsolètes servant aujourd'hui à recevoir des cargaisons de carburants importées et/ou de quantités transférées de Skikda notamment, par cabotage maritime pour équiilibrer la demande dans la région centre plus energivore que les autres régions.
Si mes souvenirs sont bons, il y a aussi dans cette zone, un centre enfûteur de GPL (Remplisssage de bouteilles à gaz). Mais celà est une autre histoire.
Aussi, 250 000 litres de carburants représentent env 200 Tonnes de produits. C'est environ 10 camions citernes de 20 Tonnes chacun.
Faire disparaitre en une nuit, 10 camions de cette taille, est un peu suréaliste et bizarre. En plus, les voleurs stockeront ces quantités où ?? Dans leurs poches ??
Il faut se rappeler qu'il s'agit de produits volatils, inflammables dangereux dont le stockage et la manipulation en quantités massives, exigent quelques équipements et outils techniques particuliers..
Donc à mon humble avis, soit le chiffre de 250 000 lit est erroné. (Il y a peut être quelques zéros de trop). Celà rappelle les chiffres de nos martyrs, celui de leurs enfants nés des années après la mort de leurs parents, celui de nos moudjahidin agés de moins de 10 ans en 62 ou celui de nos réserves en hydrocarbures. Certainement Fellag nous dira "On aime les zéros".
Soit c'est le couple Naftal/DRS qui était à la manœuvre. Les camions sont quelque part dans un entrepôt quelconque. Ils rentreront dès que les choses se seront calmées. Ou bien c'est tout simplement de l'intoxe bien de chez nous.
Personnellement, je tenderai plutôt vers la dernière hypothese. Souvenons nous des annonces faites à la presse, il y a quelques semaines, par plusieurs charlots/ministres au sujet des redémarrages des raffineries, "selon eux rehabilitées", et la nécessité sine qua none imminente d'imports massifs de carburants.
Et bien il faut savoir que redémarrer une raffinerie de pétrole agée de plus de 40 ans, peut durer des mois et réserver beaucoup de surprises. Par ailleurs, l'import massif non programmé de carburants à partir du marché international est un peu laborieux que l'import de pommes ou de bananes.
On ne trouve pas des cargaisons de 15 - 30 000 To de carburants chez l'épicier du coin. Dans ce monde, les choses se passent différemment. C'est du vrai "Tagh alaman Thag" sauvage et cruel. Vous avez un besoin urgent, vous n'avez rien programmé, vous suhaitez être servi en pompier, donc vous de devez payez le prix très fort et surtout attendre votre tour. C'est la réalité de ce marché et c'est ce qui est apparemment arrivé à nos apprentis sorciers d'Alger. D'où l'idée certaine de nos sorciers gestionnaires. Faire d'une pierre plusieurs coups:
Préparer la populace à des pénuries imminentes réelles. L'habituer à consommer moins. Tester les réactions éventuellement subversives et violentes. Maintenir la pression habituelle de la menace terroriste. Et enfin et surtout, occulter en douceur le fait que l'Algérie est désormais installée pour le long terme dans le club des pays importateurs permanents de carburants et de produits pétroliers raffinés.
Sans grand risuqe de me tromper, les tangos algériens réels ou supposés n'ont vraiment pas besoin d'un vol suréaliste, bizarre et risqué de 250 000 lit de craburant en une seule nuit pour fabriquer leurs bombinettes et continuer le cirque que la mafia d'Alger continue à leur fait jouer.
Plus diabolique que celà tu meurs !!
Rabah Benali
@Rabah Benali
Merci pour les précisions. Je suis arrivé à la même conclusion que vous : ce pouvoir mafieux est diabolique, on n'en sortira pas facilement de ses griffes. Rien que de l'intox. L'association de malfaiteurs qu'il sont ! n'aurons pas besoin de toute cette lourde logistique pour très peu de gains, alors qu'il leur suffit d'une fausse facture pour empocher beaucoup plus, beaucoup trop même.
"Un embrasement de la société en prévision est plus que probable. Des signes avant-coureurs ne cessent de se manifester de jour en jour. "
==> Qui peut croire que ça se lit sur un quotidien d'information ?
==> Qui peut croire que c'est rédigé par un journaliste ?
==> Pour les intérêts de qui allume -t-on le feu par le mensonge ?
Dis donc: plus jamais je mettrai les pieds sur ce quotidien. Adios
Il y en a qui rentre leurs antennes et d'autres qui baissent leurs oreilles. De toute façon, tout ce que tu sais faire c'est encaisser et pleurer. Pauvre Aghioul!