Plan d'action : Sellal durcit le ton? et menace

Abdelmalek Sellal se met à l'heure de la réconciliation nationale.
Abdelmalek Sellal se met à l'heure de la réconciliation nationale.

Ce mardi, devant le conseil de la Nation, Abdelmalek Sellal a assorti son Plan d'action de fermetés et de menaces contre la société civile: "Le gouvernement est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre public" a-t-il averti en se fait le héraut de la politique de "Réconciliation nationale" du chef de l'Etat.

Le gouvernement Sellal est-il déjà aux abois? Son plan d'action qui n'a cessé d'appeler à "regagner" la confiance du citoyen autrement dit, sommé de taire ses revendications nombreuses et accumulées, s'est voulu offensif par des promesses à foison qui ne semblent pas avoir trouvé écoute auprès des citoyens désabusés depuis longtemps par ces batteries de mesure auxquels seuls les naïfs prêteront crédit. Dès son adoption par un parlement lui-même depuis longtemps, vomi par la rue, le plan d'action d'Abdelmalek Sellal ne s'est pas imposé comme un projet d'ensemble, cohérent et inscrit dans une perspective, mais, par la multiplicité débordante de ses mesures, se voulant panacée de mesures hétéroclites.

Après une courte période de "mobilisation" des ministres qui ont fait le dos rond face aux mouvements de mobilisation et de revendications politiques de la société civile, promettant, par ci, par là, la satisfaction des "besoins", recevant les syndicats, se faisant presque les représentants légitimes, ce plan d'action semble déjà essoufflé par son volontarisme même. Pour nombreuses et alléchantes que furent ses annonces, il est resté comme un spectacle sans public.

Ainsi, après s'être dit agacé par le trop-plein de la chose politique, affirmant même qu'il n'a pas le temps à "la réflexion", que l'heure est à l'action, aux choses concrètes et palpables, le revoilà englué dans des déclarations idéologiques. Le gouvernement prétendument de l’"action" n'a pas longtemps résisté à la nature du pouvoir dans lequel il est : la parade, la langue de bois et les menaces. Abdelmalek Sellal se met à l'heure de la réconciliation nationale, Messahel à celle de "la bonne gouvernance" qui est, selon lui, "une exigence de l'Etat de droit" après les premières ruades de Ghlamallah réclamant un clergé islamique. L'"application du programme de Bouteflika" dont se gargarise le gouvernement ne pouvait se suffire de mesure oesophasiques et n'est pas fait pour "regagner" la confiance du citoyen qu'il a niée.

Ce mardi, le Premier ministre, s'est investi pour la première fois dans la politique de la réconciliation nationale du chef de l'Etat oubliée dans son plan d'action, ainsi que l'a d'ailleurs fait remarquer le patron du MSP, Bouguerra Soltani. Lors de la présentation de son plan d'action devant les membres du conseil de la Nation, Abdelmalek Sellal a affirmé que "gouvernement œuvrera à la prise en charge de tous les dossiers des victimes de la tragédie nationale et la prise en charge de l’ensemble des victimes du terrorisme et ceux qui ont contribué à la lutte contre le terrorisme", soulignant par ailleurs "la nécessité de consolider l’unité nationale, en continuant à promouvoir les préceptes de l’Islam, et l’attachement à l’identité arabo-musulmane et amazighe."

Cette incursion subite sur le terrain idéologique des gouvernements précédents trahit-elle la mascarade de la nomination d'un "nouveau" gouvernement qui se met à parler comme Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem ou Yazid Zerhouni ? Voilà donc un Premier ministre qui emboîte le pas aux "réconciliateurs" de son gouvernement qui arrime son Plan d'action aux inepties du "programme de Bouteflika" cité à tout-va dans la moindre mesure annoncée comme s'il était l'épée de Damoclès sur la tête de Sellal. Un Sellal qui reprend à la lettre en "copier-coller" les déclarations récurrentes de Bouteflika, ses sujets de prédilection et de prédation : l'indépendance de la justice, le maintien de l'ordre public, la lutte contre la corruption et le crime organisé, conçus par lui comme des instruments coercitifs contre une justice indépendante et une répression aveugle contre les mouvements de revendication.

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ce mardi, s'est fait le porte-voix de celui qui l'a désigné à ce poste, en proférant des menaces contre le citoyen dont il veut pourtant "regagner la confiance: "Le gouvernement est déterminé à œuvrer pour le maintien de l’ordre public, la préservation de la sécurité des personnes et de leurs biens et la lutte contre la corruption et les fléaux sociaux" et promet de "donner plus de moyens à l'’appareil judiciaire et l’office national de lutte contre la corruption (qui) seront dotés de tous les moyens pour mener à bien leur mission." Le ton n'est plus aux promesses mais à la fermeté, aux menaces contre la société civile qui est ainsi avertie du vrai dessein du gouvernement de Bouteflika. Faire taire toute revendication politique au nom même de ce "plan d'action" qui devient le meilleur moyen de renforcer la nature oppressive et répressive du pouvoir qui ne peut souffrir de se cacher trop longtemps derrière quelques « mesurettes » de pacotille.

C'est donc un Premier ministre qui obéit aux injonctions du pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, qui change de discours et de ton. Le charme avec lequel il a pris ses fonctions et ses prédispositions affichées à l'"écoute" du citoyen ont fondu comme neige au soleil. En mois de temps qu'il n'a fallu pour les quelques coups de balais sur les terrains vagues des cités dortoirs, les quelques courses poursuites aux marchés informels chassés la nuit et revenus le jour, il endosse l'uniforme de la répression sous les euphémismes dont est rompu le pouvoir: "assainir le climat non favorable à la concrétisation du plan d'action", "permettre à la justice de mener à bien sa mission" et "concrétiser et approfondir la réconciliation nationale".

Pour un homme réputé pour son franc parler, Abdelmalek Sellal est contraint d'apprendre à quels temps et tons se conjugue la nature despotique du pouvoir de Bouteflika. Avant toute récolte du Plan d’action, si d’aventure il y en aurait, il faut nettoyer la rue : donner la chasse aux associations des victimes du terrorisme, interdire tous les sit-in, refuser les prénoms amazighes, jeter en prison les militants des Droits de l’Homme… A ces conditions, le citoyen peut se mettre à table.

R.N

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Khalida targui

il n'est pas prêt de perdre ses belles joues de nounours s'il se contente de suivre bêtement l'ancien programme

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Moum Mmoum

a voir sa politique il est venue pour vendre l'algerie la preuve

-gaz shiste) pourqoui investir alors des payer inportateur de gaz l'on pas fait en aurai due investir dans l'agreculture et l'education

-comment expliqué q'un payer que ses enfants sont entasser 40 eleve dans une classe puisse offrire 5 milliars de dollars d'aide pour des payer d'europe

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