Sahel : le Mujao menace de tuer les otages français
"La vie des otages français est désormais en danger à cause des déclarations du président français qui veut nous faire la guerre. Lui-même, sa vie est désormais en danger", a déclaré à l'AFP samedi, Oumar Ould Hamaha, membre du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
"Le président français François Hollande met en danger sa vie et celle des otages français au Sahel par ses déclarations en faveur d'une intervention militaire contre les groupes islamistes armés dans le nord du Mali", a affirmé samedi à l'AFP, Oumar Ould Hamaha, présenté comme le chef "militaire" du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest. Il a accusé le président français de mener "une politique de terreur, alors que son pays finance le terrorisme en payant les rançons".
"Il ne sera pas capable de compter les corps des expatriés français en Afrique de l’Ouest et ailleurs", a ajouté Hamaha qui a précisé que les islamistes opérant dans le Sahara étaient largement financés par les rançons versées, selon lui, par la France et d’autres pays occidentaux.
Interrogé sur ces nouvelles menaces, François Hollande a affirmé samedi à Kinshasa sa "grande détermination" à tenir la "ligne" fixée par la France sur la lutte contre le terrorisme. " C'est en montrant une grande détermination pour tenir notre ligne, qui est celle de la lutte contre le terrorisme, que nous pouvons convaincre les ravisseurs qu'il est temps, maintenant, de libérer nos otages", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Ces menaces coïncident avec la première tournée de François Hollande en Afrique. Le président français était samedi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, pour le 14e sommet de la Francophonie, après une visite la veille à Dakar, au Sénégal. Elles interviennent également au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, vendredi 12 octobre, une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter sous 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali. Les quinze pays membres du Conseil ont souligné leur "grave préoccupation à propos de la dégradation continuelle de la sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du pays, de l'enracinement croissant d'éléments terroristes". François Hollande avait indiqué vendredi que son pays appuiera la mise en oeuvre de la résolution "matériellement, logistiquement", mais, avait-il précisé, "nous n'aurons pas de soldats qui participeront à cette opération".
Pour rappel, sept employés de la société française Areva avaient été enlevés en 2010 au Niger. Trois ont été libérés depuis lors.
L.M/agences
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Un pays averti en vaut deux. Le Mujao a donné l'exemple et l'ombre de feu Touati Tahar plane sur le Sahel.