Mauritanie : tentative d’assassinat du président ?
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été "légèrement" blessé par balle samedi soir près de Nouakchott, a affirmé le gouvernement, évoquant un «tir par erreur de l'armée», alors qu'une source sécuritaire a parlé d'un homme armé qui l'a "directement visé".
Il va être évacué vers Paris ce dimanche "pour des soins complémentaires dans un hôpital spécialisé", a confié une source sécuritaire qui ajoute «qu'une première opération a été faite à l'hôpital militaire de Nouakchott pour extraire la balle de son corps», sans indication précise sur la partie touchée et ses conséquences possibles.
"C'est un tir par erreur contre le cortège du président qui revenait de l'intérieur du pays, l'unité militaire (à l'origine du tir) ne savait pas qu'il s'agissait (de son) du cortège", a déclaré le ministre de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub, samedi en fin de soirée. "Le peuple mauritanien peut être tranquille, le président se porte bien, il est soigné à l'hôpital national (...) Il est légèrement touché, il est descendu lui-même de la voiture à son arrivée à l'hôpital où il marchait sans difficultés", a assuré le ministre.
Mais un responsable sécuritaire sous couvert d'anonymat assure que le tir était destiné à M. Ould Abdel Aziz. Le président a été "légèrement touché au bras par une balle, tirée contre lui par un automobiliste qui l'a directement visé alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture" vers Tweila, à environ 40 km au nord de Nouakchott, a expliqué cette source. Selon lui, M. Ould Abdel Aziz revenait du Nord, "où il se rend pratiquement tous les week-ends" en excursion. Il n'a donné aucune indication sur l'auteur du tir et sur ses motivations, et n'a pas dit si le président était seul ou non lors de son agression.
Mohamed Ould Abdel Aziz a été porté au pouvoir par un coup d'Etat militaire le 5 août 2008, puis élu lors d'une présidentielle organisée en juillet 2009. Il a prêté serment comme chef d'Etat le 5 août 2009. Il a engagé son armée dans une lutte active contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui opère dans le Sahel, particulièrement en Mauritanie et au Mali voisin, commettant attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics.
Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Ould Abel Aziz, l'armée mauritanienne a réussi, selon diverses sources, à empêcher plusieurs tentatives d'attentat de cette organisation, dont une visant le président lui-même, l'ambassade de France et une caserne. En 2011, Aqmi a menacé de le tuer en l'accusant de mener contre elle une "guerre par procuration contre les Moudjahidine pour le compte de la France".
AFP
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Selon le ministre mauritanien de la communication l'unité militaire d'où est parti le tir ne savait pas que c'était le cortège du président. Cela voudrait dire qu'il y avait une multitude de cortèges qui se succédaient et de tous ces cortèges, le tireur a "choisi" le président. Une hypothèse à dormir debout.