Cellule islamiste en France : des éléments pour la fabrication d'explosifs découverts
Les gardes à vue des 12 membres présumés de la cellule islamiste démantelée ce week-end vont être prolongées un cinquième jour de manière exceptionnelle, en raison de l'"extrême dangerosité" de ce groupe, a annoncé le procureur de la République.
L'enquête prend un tournant majeur après le coup de filet dans les milieux islamistes français. Les gardes à vue des 12 membres présumés d'une cellule islamiste démantelée ce week-end vont être prolongées un cinquième jour de manière exceptionnelle, en raison de l'"extrême dangerosité" de ce groupe, a déclaré mercredi le procureur de la République, François Molins. Il a également indiqué qu'à l'occasion des perquisitions menées à Torcy (Seine-et-Marne) dans la nuit de mardi et mercredi des "éléments utiles à la fabrication d'engin explosifs" avaient été découverts.
Ces perquisitions ont eu lieu dans le parking souterrain d'un immeuble de Torcy (Seine-et-Marne), où avait été interpellé un des suspects de la cellule islamiste démantelée ce week-end. L'une de ces perquisitions, qui se déroulait dans le garage souterrain d'un immeuble de quatre étages, situé au 2, promenade de la Croix Saint-Maur où a été interpellé samedi l'un des suspects, était toujours en cours mercredi vers 8H30, a constaté un journaliste de l'AFP.
Deux voitures de police et une dizaine de policiers étaient postés devant les entrées du parking. Plusieurs policiers en civil portant des cagoules et un véhicule banalisé étaient visibles à l'intérieur. La police procède à l'inventaire des éléments recueillis et vérifie si certains d'entre eux sont susceptibles d'entrer dans la fabrication d'engins explosifs, selon une source proche du dossier. Avant le début des perquisitions, les démineurs avaient sécurisé les lieux, comme à l'habitude dans ce genre d'opération, a-t-on ajouté de même source. Ces perquisitions sont effectuées par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), selon la source proche du dossier.
Centre névralgique à Cannes
Deux des 12 personnes interpellées dans plusieurs villes de France avaient été arrêtées samedi dans le Mail à Torcy, un ensemble de petits immeubles de quatre étages bordés de verdure. Des voisins ont décrit deux hommes serviables, musulmans pratiquants investis dans la vie du quartier, qui s'étaient refermés sur eux-mêmes récemment. Le premier avait été surpris par la police samedi matin, portant une arme chargée en revenant de la salle de prière, et le second dans la soirée, toujours dans le Mail. C'est peut-être à Torcy que se sont rencontrés une partie de ces jeunes Français, arrêtés dans l'enquête sur l'attaque à la grenade perpétrée le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise), à une demi-heure de route, qui avait fait un blessé léger.
Mais le centre névralgique du groupe semble avoir été Cannes (Alpes-Maritimes), où trois hommes avaient été arrêtés. Comme les neuf autres, ils ont été transférés en région parisienne. Le leader présumé du groupe, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, a été tué par la police lors de son interpellation samedi à Strasbourg. Louis-Sidney est natif de Seine-et-Marne et des habitants racontent l'avoir vu au Mail "il y a encore deux ou trois semaines". Cette période coïncide avec l'attaque de Sarcelles, à laquelle Louis-Sidney a sans doute pris part car ses empreintes digitales ont été retrouvées sur la cuillère de la grenade lancée en direction de l'épicerie casher. Lors de perquisitions effectuées samedi, les enquêteurs avaient découvert cinq testaments, deux étant vierges, soit de simples formulaires non remplis.
Avec AFP
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