Pierre Chaulet inhumé à côté de Henri Maillot à Alger
Le professeur Pierre Chaulet, militant anticolonialiste décédé vendredi à l’âge de 82 ans, a été inhumé mardi au cimetière chrétien de Diar Essâada (Alger), en présence d’une foule nombreuse composée de sa famille, de membres du gouvernement ainsi que de personnalités politiques, d’anciens moudjahidines et de membres du corps médical.
Le décès de Pierre Chaulet est survenu vendredi dernier à Monpellier (sud de la France), suite à une longue maladie. Le cercueil du défunt, recouvert de l’emblème national et porté par un détachement de la protection civile, est entré dans le cimetière sous les applaudissements et les youyous des habitants du quartier de Diar Essâada venus en grand nombre rendre un dernier hommage au militant de l’indépendance algérienne.
Pierre Chaulet a été enterré, conformément à sa volonté, à côté de la tombe du militant pour l’indépendance algérienne Henri Maillot, mort sous les balles du l’armée française le 4 juin 1956. L’oraison funèbre a été prononcée par l’ancien Archevêque d’Alger Mgr Teissier. Les éléments de la protection civile ont ensuite procédé à l’inhumation du corps avant que les présents ne se succèdent pour jeter un dernier regard sur la tombe recouverte d’une gerbe de fleur avec l’inscription "Au frère de combat, repose en paix".
Né en Algérie en 1930, Pierre Chaulet, qui a choisi la nationalité algérienne peu après l’indépendance, a été l’un des pionniers de la médecine algérienne. Pendant la guerre de Libération nationale, il a rejoint les rangs du Front de libération nationale (FLN) et a été chargé de plusieurs missions, lors desquelles il a côtoyé de grands dirigeants de la Révolution, tel Abane Ramdane. Pierre Chaulet a été aussi l’un des fondateurs de l’agence Algérie presse service en 1961 à Tunis. Il a également fait partie de l’équipe rédactionnelle du journal El Moudjahid, doyen de la presse écrite nationale.
Eminent spécialiste en pneumologie, Pierre Chaulet a formé après l’indépendance des générations de médecins algériens et a mené un combat sans répit contre la tuberculose. Son dévouement et sa compétence lui ont valu d’occuper de hautes fonctions au sein du ministère de la Santé. Son expertise reconnue lui a également valu d’être sollicité par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en qualité de consultant. Pierre Chaulet a été, en outre, vice-président de l’Observatoire national des droits de l’homme et membre du Conseil national économique et social (CNES).
APS
Commentaires (2) | Réagir ?
l’hommage rendu à Pierre Chaulet (Allah y rahmou) est incontestablement mérité. Mais combien de jeunes gens, filles balafrées, humiliées, violées, harragas disparus en mer et sous la terre algérienne n’ont pas eu UN mot de la part des plus hautes autorités de l’Etat. Pierre Chaulet était algérien comme les 200 000 victimes d’un terrorisme que le pouvoir protège au nom d’une sacro sainte réconciliation. Dormez Chaulet, Maillot en veillant sur cette Algérie que vous avez aimé.
C'est curieux qu'un personnage avec un aussi riche parcours n'ai pas occupe une haute fonction telle que ministre de la sante par exemple. Remarque, c'est normal, puisqu'il porte un nom europeen et aussi qu'on a l'eminent Ould Abbas deja au poste.