Belkhadem ou comment tuer de nouveau Aissat Idir
Le pouvoir algérien s’apprête à célébrer à sa façon la journée du 24 février, journée anniversaire de l’Union générale des travailleurs algériens par Aissat Idir : par le gourdin et la matraque sur la tête des travailleurs.
C’est en tout cas ainsi qu’il compte accueillir les grévistes de la fonction publique qui prévoient une journée de protestation aujourd’hui et paralyser dès aujourd’hui l’administration publique. « Vous faites dans l’agitation infondée et vous prenez en otage les usagers des services publics et, plus grave encore, nos enfants dont l’innocence est instrumentée à des fins peu glorieuses », les avertit-il dans un communiqué diffusé hier. Autrement dit, cette protesta des bataillons de fonctionnaires revendiquant des salaires dignes ne serait rien d’autre qu’une agitation manipulée par les opposants au président Bouteflika. Belkhadem le dit clairement en soulignant que « cette agitation intervient au moment où le gouvernement, sous la direction du président de la République, déploie d’intenses efforts pour moderniser l’Etat, faire émerger une administration impartiale et performante au service du citoyen (et) promouvoir la culture du service public fondée sur l’exigence d’intégrité, d’efficacité, d’efficience et de compétence ».
Les mots ayant un sens chez les pouvoirs oppresseurs, le communiqué veut dire deux choses : le pouvoir a peur de ce mouvement social incontrôlable mené par une douzaine de syndicats ; il est prêt à l’écraser dans le sang.
C’est le spectacle d’un régime à bout de souffle. Et qui n’a pas compris que la société s’émancipe. Et que ces travailleurs qui protestent aujourd’hui ont saisi, au plus profond, le message d’Aissat Idir : ils se battent pour leur dignité.
M.B.
Commentaires (4) | Réagir ?
De voir le nom de AISSAT IDIR aligné à côte de celui de BELKHADEM me fait mal, trés mal. Bien sûr aujourd'hui nous avons l'excroissance de ce dernier représenté par les fantôches de la place du 1er Mai. Mais il faut prendre notre mal en patience : tout a une fin, et les prémices sont là, confortés par l'attitude de nos gouvernants et des pseudo-représentants des travailleurs de l'organisation dirigée par SIDHOUM SAID : il y a péril en la demeure, et tous les moyens sont bons (Justice pour empêcher une grève, qualificatif d'agitation infondée, brigades anti-émeutes, ...). Mais l'histoire comtemporaine enseigne que des régimes autrement plus résolus que celui qui sévit en DZ ont connu leur fin, à l'exemple de la Pologne et des anciens pays du bloc communiste. Et ce n'est pas un certain BADREDINE Med Lakhdar, Secrétaire National chargé de l'économie au niveau central de l'UGTA qui pourra dire le contraire, car sa dernière kherja est un signe positif pour le mouvement d'autonomie de représentation des travailleurs en Algérie. La persévérance dans les positions du monde libre des travailleurs mettra à nu les agissements de ceux qui font allégeance contre espèces sonnantes et trébuchantes, à ceux qui ne représentent qu'eux mêmes, aux pervertis par un système de gouvernance et qui sont loin de toute préoccupation véritable des intérêts des travailleurs. D'ailleurs, à la première alerte ces "syndicalistes de pacotille" pratiquent la politique de l'autruche : qu'ont-ils fait en présence du S. I. T en 1991 ? Ils se sont terrés abondonnant le terrain jusqu'à l'intervention salutaire de l'armée. Voilà notre UGTA et ses
cadres centraux.
bonjour,
Malgré des individualités de grande valeur et d'abnégation, l'UGTA, à l'IMAGE du FLN et sa caricaturation en BELKHADEM, était devenue depuis quelque temps déjà un refuge d'opportunistes et surtout je PESE mes mots, de VOYOUS: pour se maintenir au pouvoir et grapiller les privilèges, comme les militants du FLN, ils sont près à tout: Non seulement trahir (en savent ils d'ailleurs le SENS de ce mot), mais d'utiliser tous les moyens d'agression et de violence caractéristiques des VOYOUS: Menaces verbales, physiques, chantage... Toutes les pratiques relevant d'une CULTURE de la violence: La "purification" du FLN par Belkhadem est hautement significative: c'est dommage que des gens de valeur se taisent ou capitulent (je pense à Benflis et tous les autres). Les syndicats autonomes constituent un soulagement et un espoir pour tous les salariés. Vivement l'alternance.
Cordiales salutations.
Mouloud