Décès de Chadli Benjedid : ce qu'en dit la presse française

La presse française n'a fait aucun commentaire politique sur le décès de Chadli Benjeddid. La dépêche de l'AFP, qui a fait le tour des rédactions, salue "l'homme des réformes", le "père du multipartisme" avec cependant quelques différences dans le traitement de l'information. Dans le parcours du défunt Président, le nom d'Abdelaziz Bouteflika n'est pas mentionné.
Alors que l'ensemble des journaux rapporte la réaction officielle de la France par "l'ancienne puissance, la France" qui "a salué la mémoire de celui a dirigé, pendant treize années la République algérienne démocratique et populaire et qui, à ce titre, a instauré le multipartisme dans son pays", le Nouvel Observateur s'appuie sur les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui a "salué, samedi, la mémoire de l'ancien président algérien" écrit le journal: "C'est avec tristesse que nous avons appris le décès, annoncé aujourd'hui, de l’ancien président, M. Chadli Bendjedid. La France salue la mémoire de celui qui a dirigé, pendant treize années, la République algérienne démocratique et populaire et qui, à ce titre, a instauré le multipartisme dans son pays", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère, Philippe Lalliot.
Le quotidien Le Monde insiste sur "le candidat de l'armée" qui, écrit-il, "à la mort de Boumediène en 1978, devient le candidat de l'armée qui le fait élire à la présidence en janvier 1979. Il fait libérer Ben Bella et autorise le retour des opposants historiques Hocine Aït Ahmed (dont est évoqué le "sursaut révolutionnaire de 1963") et Bachir Boumaza. Son mandat présidentiel est renouvelé en décembre 1988, après les sanglantes émeutes d'octobre contre la vie chère et pour la démocratie. Le FIS avait demandé des présidentielles anticipées, dès son premier raz-de-marée électoral aux municipales de juin 1990. Après l'interruption par l'armée du processus électoral, le pays plongeait dans une guerre civile qui fit 200 000 morts. Chadli Bendjedid sera assigné à résidence à Oran en janvier 1992 et retrouvera la liberté après l'élection d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence en 1999.
La biographie de Chadli Benjedid dressée par l'AFP insiste sur l'"homme des réformes", le "père des réformes ayant conduit l'Algérie au multipartisme", sans omettre cependant les "sanglantes émeutes" d'Octobre 88 et établissant un lien entre l'arrêt du processus électoral des législatives de 1992 par l'armée et la "guerre civile" qui s'en suivit et ayant fait 200.000 morts.
Dans cette biographie du défunt Président Chadli Benjeddid, le rôle de l'actuel chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika reste totalement inconnu à ce jour. Rappelons qu'après le coup d'Etat contre Ben Bella, et l'assassinat du jeune diplomate Mohamed Khemisti sur le perron de l'APN, Abdelaziz Bouteflika a été nommé par Houari Boumedienne ministre des affaires étrangères, poste qu'il occupera jusqu'à la veille de la nomination de Chadli Benjeddid en 1979, suite au décès de Houari Boumedienne. De 1979 à 1999, date de son élection à la tête du pays, le rôle d'Abdelaziz Bouteflika reste totalement obscur, si ce n'est qu'il a été conseiller dans les pays du Golfe. Les Mémoires du défunt président attendues aux éditions Casbah lèveront-elles le voile sur le rôle joué par l'actuel Président de la République durant cette période de crise.
Synthèse LM
Commentaires (4) | Réagir ?
La belle fourchette. Ils se sont donné le mot pour détruire l'Algérie et les Algériens. Dommage qu'ils disparaissent : Ils échappent au jugement de de la justice d'une Algérie libérée.
Je suis peut être en retard de découvrir que l'ex Président avait été assigné à la résidence surveillée, bien qu'une information pareille dans le contexte où se déroulaient les évènements ne put pas passer inaperçue. Cela confirmerait donc qu'il a été contraint à démissionner et assujetti à l'obligation de résèrve. Dans ce cas, ses mémoires vont subir un raz de marée de lecteurs dès leur mise sur les étals ou un raz de marais de policiers qui nous rappeleraient la mésaventure de l'imposture algérienne de Mr Benchicou, pour empêcher la diffusion. bien sûr. Ca sera peut être un coup de tonnere dans ce ciel printanier qui entrainera des coups de colère que l'on attendait.