L'ancien chef d'Etat Chadli Bendjedid est décédé samedi
L'ancien président, Chadli Bendjedid est décédè, aujourd'hui 6 octobre, à l’hôpital Aïn Naadja à l'âge de 83 ans.
L'ancien président algérien Chadli Bendjedid a rendu l'âme aujourd'hui à l'hôpital Aïn Naadja (Alger). Il était âgé de 83 ans et avait six enfants. Chadli Bendjedid souffrait depuis quelques années d'une insuffisance rénale et d'un cancer de la prostate. Des maladies qui l'avaient obligé à plusieurs séjours hospitaliers en Algérie et à l'étranger. Ce cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie sera finalement marqué par la disparition de deux présidents : Ahmed Ben Bella, en avril dernier à l'âge de 96 ans et Chadli Bendjedid.
Chadli Bendjedid est né, dans une famille paysanne, le 14 avril 1929 à Bouteldja, près d’Annaba. Il était dans le métier des armes quand la guerre d’indépendance éclate en 1954. Sous-officier de l’armée française, il rejoint l’ALN en janvier 1955 dans la wilaya II (Constantinois). Courageux, il devient chef de région en 1956, adjoint de chef de zone en 1957 et chef de zone rn 1958. Avec le reflux de l’ALN en Tunisie, il est nommé capitaine en 1961 et commande le 13e bataillon. En même temps, il devient membre de l’état-major installé à Ghardiamou sous l’autorité de Houari Boumediene. Durant la crise de l’été 1962, Chadli Bendjedid se range derrière son chef, Boumediene contre le GPRA.
Il a été nommé en 1963 par le colonel Boumediene commandant et chef de la Ve région militaire (Constantinois), en remplacement d'Abdrazak Benradjem entrée en rébellion à Constantine. Chadli prend ensuite la direction de la IIe région militaire (Oranie) en juin 1964. Il y restera pendant une quinzaine d'années. En véritable proconsul, il repoussera toutes les tentatives de mutations. En juin 1965, il prend une part active au putsch contre le président Ben Bella. Puis il sera membre du Conseil de la révolution. En 1969, il est promu colonel et se maintient dans l'Oranie concentrant son pouvoir sur la région. La même année, accompagnant Boumediene au Maroc, il est décoré par le roi Hassan II.
Durant l'agonie de Boumediene d'octobre à décembre 1978, Chadli Bendjedid prend la coordination du ministère de la Défense. A l'issue du fameux conclave militaire qui a lieu à l'Enita, il est désigné, en tant que plus ancien dans le grade le plus élevé pour prendre la succession de Houari Boumediene, mettant hors course du coup deux concurrents de poids Abdelaziz Bouteflika qui se voyait comme l'héritier naturel du pouvoir et Mohamed Salah Yahiaoui. Le triomphe de chadli sur ces deux candidats l'a été grâce au tout puissant chef de la sécurité militaire Kasdi Merbah.
Le 31 janvier 1979, au terme d'un compromis laborieux entre les différents centre du pouvoir et après avoir prolongé ses travaux de 24 h, le IVe congrès du FLN désigne Chadli candidat du FLN à la présidentielle et lui donne les pleins pouvoirs. Candidat unique d'un scrutin unique, le 7 février il est "élu" président cumulant du coup la fonction de président et de ministre de la Défense. C'est sous sa présidence que le Mouvement berbère d'avri 1980 a été réprimé et que des dizaines de jeunes ont été arrêtés. Le même scénario se reproduira plusieurs fois, avec notamment la répression des manifestants de Constantine en 1986. Chadli sera réélu à un second mandat le 12 janvier 1984 puis un troisième après les émeutes d'octobre 1988. La date du 5 octobre 1988 est marquée avec le sang des manifestants tués. Rappelons-le, l'armée sous le commandement du général Nezzar a ouvert le feu sur les manifestants tuant près de 500 personnes. Des dizaines de personnes sont arrêtées et torturées. Les acteurs de cesinnommables dépassement n'ont jamais été inquiétés.
Ces terribles événements d'octobre ont permis d'opérer un virage important pour le pays, mettant fin, au prix de la vie de centaines d'Algériens, au règne inique du parti unique que fut le FLN. Des réformes sont lancées en 1989, des partis ont été légalisés, des réformes économiques ont été lancées cahin caha.
En janvier 1992, le clan de l'armée pousse le président à démissionner à la suite de la victoire du Front islamique du salut aux élections législatives.
Hamid Arab
Sources : Algérie 200 hommes de pouvoir de Louis Blin, nordine Abdi, Ramdhane Redjala et Benjamin Stora.