Syrie-Turquie : l’escalade militaire
La réplique de la Turquie aux tirs syriens qui ont fait cinq victimes ne s'est pas fait attendre. Ankara a bombardé des positions syriennes. La France est le premier pays de l'Otan à apporter son soutien à la Turquie.
La tension diplomatique est à son comble entre la Turquie et la Syrie. Les deux pays flirtent avec la guerre. Après les récents incidents très graves, qualifiés "d'acte d'agression de la Syrie contre la Turquie", le gouvernement d'Ankara a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et obtenu une réunion d'urgence du Conseil de l'Otan à Bruxelles. La Turquie sollicite par ailleurs ce jeudi le feu vert du parlement pour mener des opérations militaires à la frontière entre les deux pays. Ce jeudi matin, de nouveaux bombardements turcs ont tué plusieurs soldats syriens dans la région de Rasm al-Ghazal, près de la ville de Tal Abiad, à la frontière entre la Syrie et la Turquie..
Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU devraient publier jeudi une déclaration condamnant vigoureusement des tirs d'obus syriens contre le territoire turc mercredi auxquels Ankara a riposté par des bombardements de plusieurs cibles en Syrie. Les tirs syriens ont détruit mercredi après-midi une maison et tué cinq civils, dont une mère et ses trois enfants, dans la localité turque d'Akçakale, situé juste en face du poste frontière syrien Tall al-Abyad. Dix autres personnes ont été blessées, dont deux très grièvement.
Quelques heures plus tard, à l'issue d'une réunion avec ses plus proches conseillers, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que l'armée turque avait bombardé en représailles plusieurs "cibles", qu'il n'a pas identifiées, situées en territoire syrien. Il s'agit de l'incident le plus grave entre la Turquie et la Syrie depuis la destruction d'un avion militaire turc par un missile syrien en juin.
La Syrie, qui a confirmé la riposte turque de mercredi, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'origine d'un tir d'obus transfrontalier contre son voisin, et présenté "ses sincères condoléances aux familles des victimes et à nos amis, le peuple turc". "La frontière turco-syrienne est longue, et la Syrie demande une coopération pour le contrôle de la frontière", a également déclaré le ministre syrien de l'Information.
Face à l'escalade de la tension entre les deux voisins, le Conseil de l'Otan a tenu dans la soirée de mercredi une réunion d'urgence à la demande d'Ankara. L'Organisation, dont la Turquie est un des 28 membres, a appelé la Syrie à "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international".
La détérioration de la situation entre Ankara et Damas le long de leur frontière commune a largement occulté le reste de la situation en Syrie. A Alep, la grande ville du nord de la Syrie que se disputent depuis fin juillet rebelles et forces gouvernementales, au moins 48 personnes ont été tuées, en majorité des militaires, et une centaine d'autres blessées mercredi dans un triple attentat à la voiture piégée. En outre, 21 membres de la force d'élite de la Garde républicaine ont été tués jeudi matin à Qoudsaya, une banlieue ouest de Damas, par une explosion suivie d'échanges de tirs. La plupart des 21 membres de la Garde républicaine ont été tués dans une explosion, et d'autres ont péri dans des affrontements avec les rebelles.
A travers le pays, les violences ont fait au moins 147 morts mercredi, dont 52 civils, alors que l'on enregistre un bilan de plus de 31.000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.
Avec Agences
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