Nous sommes tous des Yacine Zaïd
Honte à vous messieurs les spoliateurs de la révolution du peuple, pour laquelle s’était sacrifiée toute une génération d’hommes et de femmes pour nous permettre de retrouver notre dignité et notre liberté et vivre sur une terre juste, dont la colonisation nous avait privé.
Honte à vous autant de fois que le soleil se lève sur notre peuple et illumine de sa clarté à la face de l’humanité ses stigmates de peuple meurtri et avili par votre lâcheté et votre cupidité de traîtres à la patrie. Lâchement, vous arrêtez, vous enlevez, vous humiliez, vous emprisonnez, vous torturez, vous sodomisez, vous violez, vous tuez tous ceux et toutes celles qui osent avec courage et dignité défier votre barbarie les mains nues.
Ainsi, vous vous êtes acharnés bestialement à agresser et à emprisonner un militant des droits humains, pour le seul crime de n’avoir pu contenir la douleur que lui inflige un spectacle qui dépasse l’entendement humain. Le spectacle d’un pays héritier d’une guerre de libération contre l’humiliation et la soumission coloniale, qui marqua la conscience de l’humanité avec son combat pour la dignité et la liberté, réduit à l’état d’un pays où la corruption devient un modèle pour les tyrans et les dictateurs, où l’état d’indigence, d’ignorance, de souffrance et de misère physique et intellectuelle dans lesquelles le peuple est acculé rappelle cyniquement son état duquel il s’est libéré. Vous avez spolié les richesses de ce peuple et vous avez fait de lui un peuple de mendiants, d’immolés et de harragas, qui survit sur les décombres d’immenses tas d’ordures entassées dans des villes bidonvilisées, dans lesquelles vous l’avez confiné, entouré de votre meute de policiers, de gendarmes et de voyous recyclés pour les basses besognes.
Ce peuple vous maudit dans ses cauchemars éveillés. Il vous hantera jusqu'à votre dernier souffle et votre dernier méfait. Il vous hantera et hantera votre progéniture comme le furent les tyrans de votre espèce et leur progéniture élevées à leur image.
Soyez certains que le peuple entier porte en lui la détresse de l’homme que vous avez agressé et arrêté. Yacine Zaïd est en nous comme la souffrance que nous endurons au quotidien par vôtre cynisme et votre cupidité. Soyez certains que nous sommes tous des Yacine Zaïd et nous vous hanterons jusqu'à notre inévitable déferlante qui viendra sonner notre inéluctable délivrance et votre destinée de déchéance.
Youcef Benzatat
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