Syrie : la neutralité d'Alger selon Medelci

Dans un entretien sur la chaîne El Arabia, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré que l'Algérie "n'a pas de parti pris" dans le conflit syrien et qu'elle veut être "un trait d'union" entre Bachar Al-Assad et la rébellion armée.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a déclaré dans un entretien accordé, hier dimanche, à la chaîne El Aarabia, à propos de la position algérienne dans le drame que vit le peuple syrien bombardé chaque jour par les forces armées du président Bachar Al-Assad que : "Le gouvernement algérien a sa propre vision, au regard de ses relations historiques avec la Syrie et sa coopération durable avec ce pays" et "compte tenu de l’importante communauté algérienne établie dans ce pays" ajoutant que "Favorable à la pratique des libertés loin de la violence quelle que soit sa source, l’Algérie "n’a pas de parti pris mais veut être un trait d’union" entre les parties". Selon lui "Le gouvernement syrien a la responsabilité de rétablir le calme et de garantir un climat favorable à une solution politique."
Ces déclarations ne signifient rien d'autres qu'un soutien appuyé au régime de Bachar Al-Assad.
L'argument du "respect de souveraineté nationale" qu'avance Alger pour ne pas s'impliquer dans le drame syrien et dénoncer la dictature syrienne et la volonté de venir à bout de la rébellion par les tueries massives de populations sous les obus de son armée, révèle la vraie nature du régime algérien et l'idée qu'il se fait de la "souveraineté nationale" de l'Algérie même réduite par le "plan d'action" du gouvernement Sellal à des préoccupations de survie alimentaire au nom desquelles Abdelaziz Bouteflika fait le lit à Al Qaïda au Maghreb islamique par le dialogue et l'amnistie générale.
Pour le chef du ministère des Affaires étrangères, le conflit syrien se réduit aussi aux secours alimentaires, tout en gardant la "neutralité" dans le conflit. Il a avancé le même argument de faux-fuyant durant la Révolution du jasmin, en tentant de porter secours au président déchu, Ben Ali au nom même du principe de "non-ingérence", en priant Dieu que le tout-puissant Kadhafi n'abdique pas devant l'avancée de la rébellion armée à Tripoli, en trouvant la même parade pour le Mali où sévit Al Qaïda au Maghreb islamique.
Se vantant d'avoir accueilli plus de 12.000 syriens en Algérie dont le sort a été dénoncé par plusieurs médias, livrés à eux-mêmes par les pouvoirs publics, oubliant les incartades de la famille Kadhafi accueillie à El Mouradia pour raisons "humanitaires", considérant que l'entreprise de médiation de Lakhdar Brahimi est un "effort de plus" de l'Algérie, Mourad Medelci préfère au spectre d'une éventuelle intervention étrangère en Syrie, la continuation des tueries qui déciment les populations.
Le "consensus" rêcherché par Alger dans la crise syrienne et malienne, au nom du respect de "la souveraineté nationale" qui tue ceux qui la réclament et demandent, pour qu'elle soit de plein droit, le départ de Bachar Al-Assad, et au nom du principe de "non-ingérence" n'est que la volonté masquée d'Alger porter secours à Bachar Al Assad et de préserver les derniers carrés des dictatures arabes.
R.N
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La neutralité d'Alger sur le drame algérien et l'enfer dans lequel vivent les malheureux Algériens