Nord - Mali : cinq adolescents amputés au nom de la chari'a
Cinq jeunes Maliens accusés d'avoir braqué un bus de voyageurs ont été amputés au nom de la chari'a par des éléments du groupe terroriste le Mujao le 21 septembre dernier à l’hôpital de Gao, au nord-est du Mali.
Une bande de coupeurs de route, composée de quatre Peuls et d’un Touareg, avait attaqué le mois dernier un autobus sur l’axe qui relie Gao à la frontière nigérienne. Les passagers avaient été dépouillés d’une forte somme d’argent.
Quelques jours plus tard, des éléments du Mujao arrêtaient à Gao des jeunes accusés du braquage. Le 21 septemble dernier, ils furent emmenés à l'hôtpial de la ville où, dans une chambre surveillée par des terroristes armés, ils furent amputés d'une main et d'un pied ; sentence prononcée au nom de la chari'a en vigueur désormais dans cette région nord-est du Mali.
Dans la foulée du coup d’Etat militaire du 22 mars à Bamako, les trois régions administratives du nord du Mali sont tombées aux mains des groupes islamistes radicaux Ansar Dine et Mujao, alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ils y appliquent leur interprétation de la charia qu’ils entendent imposer à tout le Mali.
La première amputation publique avait eu lieu en août à Ansongo (90 km au sud-est de Gao). L’homme mutilé avait été accusé d’avoir volé du bétail.
S'exprimant sur l'urgence de l'offensive armée contre Al Qaïda au Maghreb islamique décidée par Bamako, le premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra a déclaré ce samedi 29 septembre, dans les colonnes du journal français Le Monde : "Chaque jour qui passe, nous avons davantage de mutilations, d’amputations, de viols, d’actes de barbarie dans le nord de notre pays. Le plus rapidement la résolution sera adoptée, le mieux ce sera. Et je suis convaincu que dès que nous aurons une résolution la plupart de ces malfrats et bandits essaieront de s’échapper avant même que les choses sérieuses commencent. Seuls les plus endurcis resteront."
Avec AFP
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