Libye : Ben Chaabane, le ravisseur de Kadhafi, serait mort
Omra Ben Chaabane, l'ex-combattant rebelle qui aurait capturé Mouammar Kadhafi, est décédé lundi dans un hôpital parisien. Il a été victime d'un enlèvement par des fidèles de l'ancien régime.
Près d'un an après la mort de Mouammar Kadhafi, c'est au tour de son ravisseur présumé de perdre la vie. Omran Ben Chaabane, un ancien combattant rebelle de 22 ans, est décédé lundi soir, en France, des suites de ses blessures. L'ancien opposant était apparu dans plusieurs photos et vidéos, alors qu'il tenait l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi au moment de sa capture le 20 octobre 2011 à Syrte, avant qu'il ne soit tué. Cela lui avait valu, en juillet dernier, d'être enlevé par des hommes armés dans l'ouest de la Libye.
L'homme avait été blessé lors d'une course-poursuite, au cours de laquelle il a été touché par deux balles, l'une au cou l'autre à l'estomac, a expliqué son frère Walid à l'AFP. Il a été libéré dans un état critique à la suite d'une médiation du président de l'Assemblée nationale, Mohamed al-Megaryef qui s'est rendu la semaine dernière à Bani Walid. Envoyé dans un hôpital en France, il est décédé lundi soir à Paris des suites de ses blessures, a-t-il dit. "Omran Ben Chabaane a été admis début septembre en France grâce à ce qu'on appelle un 'visa humanitaire' pour se faire soigner en urgence",explique à France 24 une source du Quai d'Orsay. "Il n'a pas survécu à ses blessures et est décédé lundi soir". Selon des sources libyennes, Ben Chaabane ne serait pas le seul parmi ceux qui avaient arrêtés l'ancien tyran à mourir. De nombreux autres seraient décédés de façon non encore expliquée. Certains n'hésitent pas à avancer des actes de vengeance menés par les fidèles de l'ancien système, toujours en action dans le pays.
Des "restes" de l'ancien régime (ex-rebelles)
Mardi, la famille attendait l'arrivée du corps d'Omran Ben Chaabane, qui devait être transféré en soirée à Misrata dans un avion privé. Le décès d'Omran Ben Chaabane a ravivé les tensions entre les des villes voisines : Misrata et Baeni Walid. Les ex-rebelles de Misrata et d'autres villes libyennes considèrent que Bani Walid, l'un des derniers bastions kadhafistes à être tombé, n'a pas été "libérée" des "restes" de l'ancien régime kadhafiste. "Nous allons nous venger militairement mais légitimement", a indiqué Walid Ben Chaaban, lui-même commandant d'une brigade d'ex-rebelles. "Nous allons donner l'occasion aux autorités pour faire le nécessaire. Mais si rien n'est fait, nous saurons quoi faire", a-t-il dit à l'AFP depuis la maison familiale à Misrata.
Dans la soirée, le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays, a donné des instructions aux ministères de la Défense et de l'Intérieur pour arrêter les responsables de l'enlèvement d'Omar Ben Chaabane et utiliser la "force s'il le faut". Auparavant, dans un autre communiqué publié par l'agence libyenne Lana, le CGN a déploré la "perte d'un héros courageux" et a promis de prendre "toutes les mesures nécessaires pour poursuivre les criminels et les juger". Des rebelles de Misrata avaient déjà menacé d'attaquer Bani Walid après l'enlèvement de deux journalistes d'une chaîne de télévision locale de Misrata en juillet, mais une médiation des autorités a permis la libération des deux hommes.
Les lendemains de l'ère Kadhafi sont difficiles pour les nouvelles autorités libyennes. Des milliers d'armes circulent dans le pays et de nombreuses milices, issues soient des anciens révolutionnaires, ou de groupes islamistes font leur loi et opèrent dans certaines partie du pays. Sans oublier les groupes islamistes armés, affiliés ou pas à Al Qaïda, qui n'hésitent pas à frapper.
LM/AFP
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