Union méditerranéenne : la France édulcore son projet pour apaiser l'UE

Union méditerranéenne : la  France édulcore son projet   pour apaiser l'UE

Pendant que grandit la rumeur de marche arrière de Paris, la France tente de rendre acceptable le rêve d'Union méditerranéenne concocté par le président Sarkozy à ses partenaires irrités de l'Union Européenne.

La chancelière fédérale Angela Merkel brandit la menace de division que provoquerait ce projet dés lors que la France envisage un regroupement d'Etats riverains, y compris ses ex-colonies d'Afrique du Nord, en s'appuyant sur les fonds de l'UE et en écartant des pays non-méditerranéens tel que... l'Allemagne.

Face à cette résistance de l'Allemagne et d'autres grands Etats de l'UE, les diplomates français ont travaillé à adapter le modèle et à apaiser les soupçons. Ainsi, Paris a revu ses plans à la baisse avec un maximum de neuf nouvelles institutions et d'une banque méditerranéenne et en changeant symboliquement le nom de l'Union pour la Méditerranée, revèlent des sources de l'UE.

Des envoyés français ont fait le tour de la Méditerranée pour assurer la Turquie ce n'est pas un plan B venu en remplacement de son processus d'adhésion à l'UE, et Israël que ce n'est pas là un substitut à ses liens bilatéraux très étroits avec l'UE.
En fait, "Ils ont dit à chaque pays ce qu'il voulait entendre», affirme un diplomate d'un Etat dit Méditerranée.

"Les Français ne sont pas préparés à une telle opposition de leurs partenaires européens," écrivent Rosa Balfour et Dorothée Schmid, de l'European Policy Centre dans une analyse du projet. "Compte tenu de ces tièdes ou même des réactions négatives, la France a dû réduire progressivement sa grande vision". Certains Etats d'Europe du nord comme la Grande-Bretagne et la Suède étaient froids parce qu'ils soupçonnaient une tentative de trouver une alternative à la candidature de la Turquie pour devenir membre à part entière de l'Union européenne. L'Espagne et l'Italie approuvaient publiquement l'idée mais qui travaillaient en coulisses pour le diluer dans le processus de Barcelone, un cadre politique existant dans le partenariat euro-méditerranéen pour le commerce, la coopération politique et culturelle, ce qui implique l'ensemble de l'UE.

Le Premier ministre François Fillon a tenté de désamorcer les critiques de l'UE lors d'une visite au Parlement européen le mardi, en affirmant que France travaille sur les moyens d'impliquer tous les membres de l'UE et ses institutions.

Par Paul Taylor, rédacteur en chef des affaires européennes, Reuters.

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