Syrie : l'ASL attaque l'état-major de l’armée à Damas
De violents combats entre rebelles de l'ASL et militaires fidèles au régime ont éclaté mercredi 26 septembre à l'intérieur du siège de l'état-major syrien. Il y aurait plusieurs morts, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ces combats font suite à une double attaque à la bombe qui a visé le siège de l'état-major dans le centre-ville ultrasécurisé de Damas.
"De nombreuses ambulances se dirigent vers le site de l'explosion", a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, citant des militants sur place. "De grosses colonnes de fumée sont visibles et des vitres d'immeubles ont été brisées à des centaines de mètres du lieu" de l'explosion, qui a été quadrillé par les forces de sécurité, a-t-il précisé.
"Quand il y a des explosions et des combats à l'intérieur même de l'état-major, cela veut dire que c'est le haut commandement militaire en Syrie qui est frappé au cœur", a ajouté M. Abdel Rahmane. La page Facebook du conseil militaire rebelle pour la région de Damas a rapporté que les rebelles de "l'ASL ont frappé le bâtiment de l'état-major". Il était impossible de vérifier dans l'immédiat cette annonce. Toutes les routes menant au centre-ville ont été coupées par lesservices de sécurité, a constaté un photographe de l'AFP sur place qui a fait état d'importantes destructions.
Selon une source militaire citée par la télévision d'Etat, ce sont deux kamikazes à bord de voitures piégées qui auraient commis l'attaque. "L'enquête préliminaire a montré que les explosions terroristes aux abords et à l'intérieur du siège de l'état-major sont dues à deux voitures piégées conduites par deux kamikazes", a-t-elle dit. La chaîne a diffusé les images d'une explosion devant le siège et d'une seconde qui semble s'être produite dans l'enceinte du bâtiment.
"Les explosions terroristes sont dues à deux bombes et il n'y a eu que des dégâts matériels", avait avancé le ministre de l'information syrien Omrane Al-Zohbi, cité par la télévision nationale, démentant des "informations relayées par des sites Internet et des chaînes satellitaires". "Tous les dirigeants militaires et responsables de communication [au siège de l'état-major] vont bien", tente-t-il de rassurer. "Les forces de sécurité poursuivent un groupe terroriste armé aux abords de la zone où se sont produites les explosions", a précisé le ministre, en référence aux rebelles.
Autre son de cloche. Selon Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, il s'agit des "combats les plus violents au cœur de Damas depuis le début de la révolte et de l'attentat le plus important dans la capitale depuis celui du 18 juillet" qui avait visé le bâtiment de la sécurité nationale et tué quatre hauts responsables de la sécurité, dont le beau-frère du président Bachar Al-Assad.
Dans un communiqué, l'armée syrienne a annoncé que l'ensemble des commandants militaires de l'état-major syrien sont "sains et saufs". "Les groupes terroristes armés affiliés à l'étranger ont mené ce matin un nouvel acte terroriste en faisant exploser une voiture piégée et une bombe aux abords du siège de l'état-major (...) tous les commandants et les officiers militaires sont sains et saufs, aucun d'entre eux n'a été blessé", a indiqué le communiqué reproduit par lesmédias officiels.
Un correspondant de la chaîne de télévision iranienne en anglais Press TV a été tué par un tireur embusqué, et son chef de bureau blessé, a rapporté Press TV. "Les rebelles dans la capitale syrienne ont attaqué le personnel de Press TV et tué l'un de nos journalistes", a déclaré le présentateur Bardia Honardar, ajoutant que les journalistes avaient été pris pour cible alors qu'ils couvraient les explosions qui venaient d'avoir lieu.
Le directeur de l'information de Press TV Hamid Reza Emadi a précisé à l'AFP que le journaliste avait été tué alors qu'il faisait un direct. "Nous tenons la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar pour responsables de l'assassinat de notre correspondant [dans la mesure où] ils fournissent des armes aux insurgés", a-t-il accusé.
Plus de 30 000 personnes, en majorité des civils, ont péri en plus de dix-huit mois de conflit armé en Syrie, selon un bilan fourni mercredi par l'OSDH. D'après cette ONG basée en Grande-Bretagne qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur place, 21 534 civils (armés et non armés), 7 322 soldats et 1 168 déserteurs sont morts dans la répression et les bombardements des forces du régime de même que dans les combats entre soldats et rebelles.
Le président de l'OSDH a précisé que ce bilan n'englobait pas "les milliers de disparus dans les geôles syriennes et dont les cadavres [pour certains] sont retrouvés par la suite". Il n'englobe pas non plus les "milliers de chabbihas[miliciens prorégime] tués ni les centaines de corps non identifiés, retrouvés pour la plupart ces trois derniers mois".
Avec AFP
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