Plan d’action de Sellal : les députés gratifient le programme de Bouteflika
Le plan d’action présenté devant l’APN ce mardi a été comme attendu plébiscité par les groupes parlementaires de la majorité non pour son contenu mais parce qu’il est dicté par le programme d’Abdelaziz Bouteflika.
FLN - RND - Alliance verte - Indépendants: "C'est le programme de Bouteflika"
Le parti du Front de libération nationale (FLN) Le Rassemblement national démocratique (RND), et les indépendants ont considéré le plan d'action du gouvernement Sellal comme la poursuite de l’action du gouvernement depuis 2009, suggérant par là qu’il n’apporte rien de nouveau par rapport à celui des précédents gouvernements depuis l’investiture d’Abdelaziz Bouteflika. Le «plan d’action» de Sellal n’est, ainsi qu'un plan de "réaction": "la poursuite et l’exécution du programme du président de la République", déniant ainsi au gouvernement Sellal, présenté sous l’étiquette de "technocrate" toute compétence et paternité dans la réalisation d'un "plan d’action" puisque celui qui leur a été présenté, disent-ils, date depuis 13 années.
Les deux partis majoritaires ont ainsi neutralisé le gouvernement Sellal en tant que concepteur du programme socioéconomique et politique pour n’en faire qu’un appendice des réformes du chef de l’Etat qui, selon eux, sont les principales lignes directrices auxquelles le gouvernement Sellal se devait d’obéïr.
L’Alliance verte considère que la présentation de ce plan d’action aurait du tenir compte des Révolutions arabes de ces deux dernières années et ne pas se limiter "uniquement au programme du chef de l’Etat de 2009". Le groupe islamiste estime qu’il aurait fallu "mettre à jour" ce plan d’action.
Le PT: "Peut mieux faire!"
Le Parti des travailleurs (PT) y voit de "bonnes intentions", tout en relevant que ce plan d’action "manque de faisabilité" en terme de calendrier. En revanche, il exprime son total soutien sur les principes énoncés sur la politique extérieure fondée "sur le refus de l’ingérence et l’intervention étrangère et sur la défense de la souveraineté des nations"
FFS: "Une campagne pour les présidentielles de 2014"
Le Front des forces socialistes (FFS) quant à lui, refuse la démarche adoptée et soupçonne dans ce plan une "campagne pour les présidentielles de 2014" mais il évite son rejet catégorique. Certes, la formation d’Ali Laskri relève que le plan de Sellal "ne comporte pas d’objectifs clairs, de statistiques exactes" et qu’il ne contient que des "promesses", mais elle annonce sa participation au débat prévu le 2 octobre.
Abdelmalek Sellal: un plan d'action aux couleurs de la concorde civile.
Parmi les nombreux points retenus dans ce "plan d’action", il en est sur lequel les groupes parlementaires n’ont pas réagi : la lutte antiterroriste.
Sur ce volet politique, le Premier ministre a déclaré que "Le gouvernement poursuivra résolument la lutte antiterroriste et consolidera la sécurité nationale en mobilisant tous ses moyens" mais que, dans le même temps, "la main demeurera tendue" au terrorisme islamiste. Abdelamalek Sellal s'est fait le chantre de la concorde civile : "Le processus de réconciliation nationale, plébiscité par le peuple, sera consolidé et finalisé afin de pérenniser la paix et la sérénité retrouvées dans le pays" ; un discours à la lettre d’Abdelaziz Bouteflika.
LM/APS
Commentaires (3) | Réagir ?
ce mec n'a même pas réussi à redresser la ville d'oran, pour ne pas dire la wilaya, alors comment voulez vous qu'il fasse quelque chose en tant que premier ministre, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde.
Un "plan d'action " de 13 années qui débouche sur des réformes profondes, c'est vous dire que le système se mord la queue, il fait du sur-place en donnant l'impression qu'il avance dans le vide. Ce qu'il n'a pas fait pendant 13 ans, il va enfin ! pouvoir le faire avec Sellal : la sieste profonde, celle qui se fiche royalement de la malvie et de la misère du peuple.