"Charte pour la paix" : les chiffres de la honte
La "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" revient au matraquage médiatique à la veille de la présentation du "plan d'action" du gouvernement Sellal devant le parlement...
A la veille de la présentation du plan d'action du gouvernement Sellal à un parlement dont les députés ont les yeux rivés sur les élections locales du 29 septembre, la concorde civile ressort une énième fois, venant à la rescousse, du mystérieux programme socioéconomique de son concepteur, Abdelaziz Bouteflika, dont le plan d'action du Premier ministre, Abdelamalek Sellal, serait la copie conforme.
Selon le président de la cellule d’assistance judiciaire chargée de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Me Merouane Azzi, l’activité des groupes terroristes "a régressé" grâce à la mise en œuvre de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale". Lors d’une conférence de presse dimanche au siège du journal "DK news", Me Azzi a rappelé que l’année 2011 a enregistré le moins de victimes du terrorisme avec 216 victimes contre 1058 en 2007. Alors que le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales avait annoncé, le mois de juillet dernier qu'il ignorait le nombre de terroristes dans le pays, il dispose en revanche d'officines qui comptabilisent chaque terroriste abattu. Selon la même source, le terrorisme a "régressé" grâce à la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" et non aux opérations de luttes antiterroristes menées sur le terrain des opérations par les forces de sécurité qui ont été freinées dans leur élan par cette même "Charte pour la paix et la réconciliation nationale".
Les chiffres de terroristes abattus fournis par Me Azi en sont la preuve: "1600 terroristes ont été abattus jusqu’à 2006 alors que 8500 autres se sont rendus depuis l’application de Charte pour la paix et la réconciliation nationale" a-t-il annoncé. Mais, que représentent ces quelques "1600" terroristes chiffrés jusqu'en 2006 (date de la promulgation de la loi) par rapport aux plus de 200.000 morts parmi les populations civiles durant la décennie noire. Ceci, rien qu'au niveau de la statistique. Car, au niveau politique, depuis la même date, 2006, cette loi a été graduellement, sortie de son pseudo cadre juridique, pour être élargie et promue en amnistie générale qui a fait des émirs du GIA et du GSPC des conseillers attitrés d'Abdelaziz Bouteflika, foulant ainsi aux pieds l'Etat de droit par la promotion des bourreaux et la condamnation des victimes, à cause justement de cette "Charte pour la paix et la réconciliation nationale".
Concernant le chiffre des "redditions" avancé par Me Azzi qui est de "8500", on ne sait pas sur quelle base il est calculé, puisque le ministre de l'Intérieur n'a pas le chiffre global des terroristes qui prolifèrent dans les maquis. Ce nombre de "repentis" (terme non utilisé par le chargé de l'application de la "Charte", s'avère donc non seulement aléatoire mais aussi impuissant à cacher la trahison de cette "Charte" qui a ligoté la justice algérienne, rendue incapable de rendre et d'appliquer ses verdicts à l'encontre des "émirs" terroristes qui ont pour la plupart été amnistiés ou condamnés par contumace, oubliés depuis. Les Droukdel, Mokhtar Belmokhtar, pour ne citer que ceux-là, se retrouvent par la grâce du chef de l'Etat à la tête d'Al Qaïda au Maghreb islamique au Nord-Mali et auxquels il doit tout pour ses trois mandatures.
Au nettoyage "ménager" du pays pour lequel le gouvernement Sellal retrousse ses manches, cet autre "nettoyage", politique celui des maquis ne suscite pas la mêle mobilisation. Au contraire, on assiste à un renversement du processus. Au lieu que le "programme de Bouteflika" imprime une dynamique à la lutte antiterroriste, il continue de la trahir pendant qu'il fait croire aux Algériens que les grands axes de son plan d'action s'articulent sur le fonctionnement des services publics par lesquels lui sera revenue "la confiance des citoyens". Cette trahison s'est manifestée par la dernière déclaration du ministre de l'Intérieur refusant d'accorder aux gardes communaux le statut de "police municipale" et les tractations engagées par le chef de l'Etat avec les groupes armés d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Cette "paix" de la honte promue par la "Charte" s'incurve même dans le plan d'action du gouvernement qui considère que la dignité de l'Algérie doit "être prise en charge" et se mesure à l'aune des Kilowatts, des mètre cubes d'eau, des kilogrammes de pomme de terre et du nombre (fictif) de repentis.
Pour rappel, la semaine écoulée, la visite de Mme Navi Pillay, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme qui a demandé une mission d'experts internationaux sur la question des disparus durant la décennie noire a mis le pouvoir algérien sur la défensive. Le Président de l'Apn a même déclaré, faisant implicietement référence à cette visite de Mme Navi Pillay que "l'Algérie n’a pas besoin de guide extérieur qui use parfois de la démocratie et des droits de l’homme à des fins de pression et de chantage"
R.N
Commentaires (4) | Réagir ?
Voici une suggestion de titre pour l'autobiographie de ce sellal: Le dernier noye' !
L'impunité;le pardon, aux terroristes et aux militaires qui ont imposé aux algériens la sale guerre;qui a duré presque 15 ans, la guerre d’Algérie elle, contre la France n'a duré que sept ans!et on ose parler de la tarte nationale qui a amnistié les assassins des deux bords!Sachez que le peuple n'est concerné ni de prêt ni de loin par votre auto amnistie ni par votre tarte nationale, et qu'on fera tout pour que tout assassin d'ou qu'il soit payera ses crimes!