Syrie : la sœur de Bachar Al-Assad s'exile à Dubaï

La famille d'Al Assad.
La famille d'Al Assad.

C'est une défection pas comme les autres : le départ discret de Bouchra, la sœur aînée du président syrien Bachar Al-Assad, est-elle l'expression de dissensions au sein de la famille au pouvoir ? C'est ce qu'affirme l'opposant indépendant Ayman Abdel Nour, qui dirige le site d'information All4Syrie, généralement bien informé.

Bouchra Al-Assad est la veuve d'Assef Chawkat, l'ex-vice-ministre de la défense tué officiellement dans l'attentat du 18 juillet 2012 contre la "cellule de crise" du régime, avec trois autres hauts responsables. Elle s'est installée dans l'émirat de Dubaï, où elle jouit de la protection de la famille régnante Al-Maktoum, avec ses cinq enfants, qu'elle a inscrits dans une école.

Difficile de savoir si ce départ a une raison politique ou plus simplement pratique, la vie en Syrie étant devenue extrêmement compliquée pour les proches des dirigeants syriens, qui craignent de faire l'objet d'attentats ou d'enlèvements. L'état du système scolaire syrien, dont 10% des écoles ont été détruites ou endommagées et où nombre de professeurs sont portés absents, est peut-être une raison de cet exil.

Les relations entre Bachar Al-Assad et sa sœur sont notoirement mauvaises. Pourtant, le jeune président avait été le seul à plaider pour son mariage avec Assef Chawkat, un obscur officier syrien, dont la famille, d'origine sunnite et de Tartous, est assimilée à la communauté alaouite, la confession du clan au pouvoir.

L'aîné Bassel et le benjamin Maher n'ont jamais caché leur hostilité à cet ambitieux considéré comme un intrus. Bassel est décédé dans un accident de voiture en 1994 et Maher, après avoir tiré une balle dans le ventre de son beau-frère en 1999 lors d'une querelle familiale, avait fini par s'en accommoder.

A son tour, Bouchra n'avait pas apprécié le mariage de Bachar avec Asma Al-Akhras, l'actuelle première dame, issue d'une famille de notables sunnites de Homs et élevée à Londres. Insupportée par les manières hautaines d'Asma et ses origines sunnites, Bouchra l'aurait même giflée au début des années 2000.

Ce n'est pas la première fois que Bouchra part "en exil". En 2008, elle avait déjà déménagé aux Emirats arabes unis pour marquer son mécontentement après le limogeage de son mari de ses fonctions de chef du renseignement militaire. Elle était rentrée au pays durant l'été 2009 et le soulèvement syrien avait permis à son mari d'opérer un rétablissement de façade comme vice-ministre de la défense et membre de la "cellule de crise" chargée de gérer le soulèvement.

En mai 2012, il aurait fait l'objet d'une tentative d'empoisonnement. Bachar Al-Assad et son frère Maher n'ont pas jugé nécessaire d'assister aux obsèques de leur beau-frère, ou bien les ont-ils évitées pour raison de sécurité.

Maintenant que son mari est mort et qu'elle ne se sent plus liée au sort du régime, Bouchra Al-Assad a pu juger qu'il était plus prudent de partir s'installer en des lieux plus sûrs.

Christophe Ayad

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Commentaires (2) | Réagir ?

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douce-france

C'est bien que cette "dame" ait eu la chance de déménager vers des cieux plus cléments pour protéger sa progéniture et assurer son avenir en les inscrivant à l'école. Sa belle soeur Asma a fait exactement pareil en s'installant à Londres dès le début du conflit. En fait rien d'étonnant dans ce monde araboislamique voyou, ou les familles mafieuses qui règnet par la force des armes arrivent presque toujours à trouver un pied à terre clément pour échapper à la fureur de leurs sujets restés longtemps passifs et soumis à leur volonté.

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amazigh zouvaligh

C'est cela la fin de tous les despotes arabes ou dits arabes comme les nôtres ainsi que tous leurs proches!