Syrie : un hélicoptère s'écrase près de Damas et Alep sous les bombes
Dans la banlieue de Damas, près de Douma, un hélicoptère s'est écrasé. L'OSDH, citant des militants sur place, a affirmé qu'il avait été "abattu par des combattants rebelles".
Pas de répit pour la guerre civile en Syrie. Bombardements et combats se poursuivent avec toujours la même intensité. Au moins 29 personnes ont été tuées jeudi 20 septembre, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au lendemain de violences ayant fait 125 morts – 80 civils, 17 rebelles, 28 soldats.
Par ailleurs, dans la banlieue sud de la capitale trois personnes ont été tuées quand les forces loyalistes ont pris d'assaut le jardin Falastine, dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, où avaient fui des habitants d'un quartier voisin, selon l'OSDH. La télévision a fait état de l'arrestation de "plus de 100 terroristes" dans ce camp, faisant référence aux insurgés.
Pour sa part, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a déclaré "zones sinistrées" les quartiers du sud de la capitale. "Les hélicoptères mitraillent les maisons à Hajar Aswad à l'aide de tonneaux bourrés d'explosifs", affirme le CNS, faisant état de "nombreux tués ou blessés". "Nous demandons aux héros de l'Armée syrienne libre [ASL, rebelles] d'attaquer l'armée d'Al-Assad" et d'"ouvrir des routes pour permettre aux civils de fuir leurs lieux de résidence en raison d'une situation catastrophique", a appelé le CNS. "La réponse internationale et arabe à ce qui se passe dans la plus vieille capitale du monde, Damas, est absolument insuffisant", déplore le Conseil national syrien.
A Alep, deuxième ville du pays où les violences sont entrées dans leur troisième mois, cinq enfants et une femme ont été tués par les bombardements, ainsi que deux rebelles, d'après le CNS. Ailleurs, des bombardements et des combats ont été signalés dans les régions de Deir Ezzor, Idleb, Homs et Hama, où un enfant a été tué par un tireur embusqué.
Ban Ki-moon appelle au dialogue
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré mercredi que gouvernement et opposition en Syrie "semblent déterminés" à se battre jusqu'au bout, et a réitéré son appel à l'arrêt des combats et à un "dialogue politique". Ce conflit "devrait se résoudre par un dialogue politique, reflétant les aspirations authentiques et la volonté du peuple syrien", a-t-il ajouté. Il a estimé que le médiateur international Lakhdar Brahimi "pourrait avoir une stratégie" à proposer après les entretiens qu'il doit avoir la semaine prochaine à New York, notamment avec des membres du Conseil de sécurité. Evoquant la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Ban a estimé que "la détérioration de la situation en Syrie sera très présente dans nos esprits". Rappelons que Brahimi avait déclaré, il y a quelques jours, qu'il n'avait pas de plan de sortie de crise.
Selon l'Onu, les enfants sont les premières victimes du conflit
Les Nations unies enquêtent sur des exactions commises contre des enfants en Syrie, a indiqué la nouvelle représentante spéciale de l'ONU pour les enfants dans les conflits armés, Leila Zerrougui. Au cours d'un débat au Conseil de sécurité sur ce thème, la Russie, la Chine, le Pakistan et l'Azerbaïdjan ont cherché à restreindre son mandat et ont refusé de soutenir une résolution adoptée tous les ans par le Conseil pour condamner les abus commis contre des enfants dans des conflits.
Selon Mme Zerrougui, les agences de l'ONU ont signalé "des attaques gouvernementales contre des écoles, des cas d'enfants qui se voient refuser l'accès aux hôpitaux, de garçons et de filles tués dans le bombardement de leurs quartiers et soumis à des tortures, dont des violences sexuelles". Mme Zerrougui a aussi fait état de soupçons de recrutement d'enfants soldats par l'Armée syrienne libre.
L'Iran le pourvoyeur en armes de la Syrie
L'Iran a utilisé des moyens aériens civils pour y transporter en Syrie des militaires et de grandes quantités d'armes via l'espace aérien irakien, afin d'aider Bachar Al-Assad, indique un rapport des services de renseignements occidentaux auquel Reuters a eu accès. L'Irak affirme n'autoriser le passage d'aucune arme par son espace aérien. Mais le rapport indique que ces livraisons ont été organisées par les Gardiens de la révolution iraniens, grâce à un accord entre des responsables irakiens et iraniens. A Bagdad, un conseiller du premier ministre Nouri Al-Maliki a démenti les affirmations de ce rapport. Le ministre des affaires étrangères iranien, Ali Akbar Salehi a affirmé mercredi son soutien "illimité" à Bachar Al-Assad, à l'issue d'une rencontre avec le président syrien.
Le département du trésor américain affirme par ailleurs que Belvneshpromservice (BVPS), une société biélorusse, a "fourni des services au Bureau d'approvisionnement de l'armée syrienne". En mars 2011, celui-ci "s'était préparé à recevoir des pièces pouvant servir de détonateurs pour des bombes aériennes polyvalentes de la part de BVPS", ajoute le texte, sans dire si la livraison a eu lieu. Le département du trésor indique avoir ajouté la société biélorusse à sa liste noire des personnes physiques ou morales faisant l'objet de sanctions pour leur soutien au régime syrien. BVPS fait l'objet depuis décembre de sanctions du département d'Etat au titre d'une loi américaine sur la non-prolifération, le ministère des affaires étrangères américain l'accusant de contribuer au programme d'armement de l'Iran.
Avec AFP
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