Zenati/Bouhadef : "Le pays est au bord de l'explosion sociale"

Bouteflika joue avec le feu, estiment Djamel Zenati et Mustapha Bouhadef
Bouteflika joue avec le feu, estiment Djamel Zenati et Mustapha Bouhadef

Dans une déclaration conjointe, Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati, cadres du Front des forces socialistes, pilonnent le chef de l’Etat et ses dernières sorties. Et n'épargnent pas non plus la direction du FFS. Lecture de la déclaration.

"L'aggravation de la crise politique depuis les fausses élections du 10 mai ouvre la voie à toutes les aventures, à toutes les dérives. L'irresponsabilité et l'inconséquence des décideurs condamnent l'Algérie à une lente et inexorable descente aux enfers. L'unique préoccupation du chef de l'Etat et de ceux qui l'ont imposé à la tête du pouvoir est de gagner du temps en reconduisant un statu quo mortel pour la nation. Alors que des millions de nos compatriotes subissent une grave dégradation de leurs conditions d'existence, les décideurs, assis sur une manne pétrolière considérable, n'ont d'autre préoccupation que la perpétuation d'un système qui a ruiné les espoirs de générations entières. 

Les luttes féroces de clans autour de la succession du chef de l'Etat actuel, dont la responsabilité politique dans le processus de déliquescence des institutions et de déstructuration sociale est totale, affaiblissent le  pays et favorisent l'action de ceux qui, à l'intérieur et à l'extérieur, cherchent à saper la cohésion nationale.

Les ressources financières  du pays sont systématiquement dilapidées,  hypothéquant l'avenir des futures générations. Au lieu de servir le développement à travers l'investissement productif, cette manne sert de levier politique pour élargir les circuits de la corruption et favoriser la main-mise des lobbys maffieux sur l'économie.

La formation d'un gouvernement après 4 mois de "vacance politique" au plus haut niveau témoigne du mépris que ce pouvoir affiche à l'endroit de nos compatriotes abandonnés  à leurs sorts et livrés à toutes sortes de pénuries.

Un gouvernement dont le profil "technocratique" suggéré à l'unisson par les relais politico-médiatiques confirme la cécité politique d'un pouvoir qui persiste à nier la dimension politique de la crise. Ni les "opérations coup de poing" contre le marché informel ni les pseudo-déclarations anti-corruption ne feront illusion et ne convaincront de l'existence d'une volonté de changement. Elles ne sauront masquer l'état inquiétant de délabrement politique et institutionnel.

Aucune relance économique, aucune possibilité d'un passage d'une économie de rente à une économie de production ne verra le jour sans une transition démocratique qui réhabilitera l'Etat et ses institutions. Les partis d'opposition, notamment le FFS, sont réduits, à travers l'action conjuguée d'officines du pouvoir et d'éléments mus par des intérêts purement matériels , à de simples alibis d'un système autoritaire et corrompu. 

Le FFS qui a représenté un authentique espoir de changement radical et pacifique est devenu l'otage d'une clique qui n'hésite pas à évincer les militants sincères et engagés pour imposer des structures de base factices. Cette dérive politique et le fonctionnement stalinien de l'actuelle direction ne font que dilapider le capital politique d'un parti qui malgré toutes les tentatives de déstabilisation n'a jamais tourné le dos au peuple algérien. 

En parvenant à  domestiquer l'appareil dirigeant du FFS, en instrumentalisant l'appareil judiciaire et répressif pour harceler les militants associatifs et les syndicalistes,  le pouvoir pense être parvenu à briser toute espoir d'alternative démocratique dans le pays  en neutralisant  toute possibilité de développement d'une grande force politique alternative.

C'est jouer avec le feu !

Cette attitude dangereuse laisse la voie libre à la structuration de forces populistes et extrémistes qui chercheront à exploiter les injustices  et l'exclusion de larges pans de la société pour imposer des choix contraires aux aspirations démocratiques des Algériennes et Algériens.

Face à l'obstination irresponsable du pouvoir, devant les risques de voir notre pays basculer dans le chaos, il est de notre responsabilité et de celle de tous les patriotes du pays de se rassembler pour imposer un changement pacifique et radical.

Inscrits résolument dans un combat pacifique en faveur d'une voie algérienne de transition démocratique, nous proposerons dans les prochains jours à l'ensemble des forces patriotiques acquises à un changement démocratique pacifique une plate-forme pour une issue politique et démocratique à la crise".

P/les cadres et militants du FFS,

Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati

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Commentaires (14) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

C'est bientôt la fin du petrole, et le retour aux sources se fera systématiquement !

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Nachabe Madih

M. Zenati. Pourquoi ne pas appeler le chat par son nom? Pourquoi chercher un bouc émissaire en la personne de Bouteflika? Pourquoi vous en prendre à Ali Laskri alors que vous savez pertinemment qu'il ne décide jamais par lui-même? Comme vous savez aussi que ce n'est pas le clan de Bouteflika ni le DRS qui décident à la place du nouveau premier secrétaire du FFS. M. Zenati, pourquoi persister à ménager celui qui a tourné consciemment casaque au sein de votre parti, Hocine Ait Ahmed? Vous direz que votre leader historique est mal informé par la direction actuelle du parti. Comme vous pouvez mettre cela sur le compte de sa vieillesse ou de sa maladie. En réalité, ce n'est ni l'un ni l'autre. La source de votre malheur actuel, celui du FFS, vient d'une seule personne que vous n'avez pas, malheureusement, suffisamment de courage à dénoncer même implicitement. Je vous rappelle qu'il a déjà menacer d'exclure du parti tous les contestataires de la décision de son premier secrétaire à ne pas dénoncer la fraudes des dernières législatives. Que vous faut-t-il de plus pour vous attaquer à la tête de l'hydre au lieu de vous en prendre à ses tentacules. Ce n'est pas la direction qui informe mal Ait Ahmed, mais bel et bien celui-là qui informe bien Ali Laskri.

M. Zenati. Si vous voulez que l'on vous prenne au sérieux, il faut nous révéler ce qui s'était véritablement passé comme deal grave entre Ait Ahmed et le Chef d'Etat Bouteflika. Car, rien d'autre que cela ne peut expliquer la décision d'Ait Ahmed de participer à la scène politique organisée par le pouvoir. Si vous voulez que l'on vous écoute et croit, M. Zenati, il faut savoir dépasser les limites de la "peur" pour aller dénoncer en public votre principale source du mal, Ait Ahmed. Car, Bouteflika, le DRS, Ali Laskri, les membres de la directions actuelle et patati ne sont que des boucs émissaires.

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