Le n°2 d'Al-Qaïda au Yémen, le Saoudien Ali Al-Chehri, éliminé
Le numéro deux d'Al-Qaida au Yémen, le Saoudien Saïd Ali Al-Chehri, a été tué dans une opération de l'armée dans l'est du pays, a annoncé lundi 10 septembre le ministère yéménite de la défense.
Outre ce dirigeant d'Al-Qaida, six de ses hommes ont été tués dans cette opération lancée dans la vallée du Hadramout, a précisé le ministère sur son site internet 26sep.net. Citant une source haut placée, le site écrit que "les forces armées yéménites ont lancé une opération audacieuse dans la vallée du Hadramout, tuant le terroriste saoudien Saïd Ali Al-Chehri et six terroristes qui étaient en sa compagnie". "La mort de Chehri représente un coup dur pour ce qui reste des terroristes" au Yémen.
La disparition du numéro deux du réseau extrémiste au Yémen, qui se fait appeler Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) n'a pas été confirmée de source indépendante. Le ministère de la Défense yéménite avait affirmé avoir porté ainsi un "coup dur" au réseau extrémiste, en assurant que l'opération avait été menée par des troupes yéménites dans la vallée du Hadramout, berceau de la famille d'Oussama ben Laden, fondateur d'Al-Qaïda.
AQPA est née en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaida. Cette organisation est dirigée par le Yéménite Nasser Al-Wahichi qui avait affirmé le 26 juillet 2011 son allégeance à Aymane Al-Zawahiri, arrivé à la tête d'Al-Qaida après la mort d'Oussama Ben Laden.
Les drones pour traquer les membres d’Al Qaïda
Les attaques visant les membres d'Al-Qaïda, souvent attribuées à des drones américains, se sont multipliées récemment. La présence d'Al-Qaida au Yémen remonte au début des années 1990 et le réseau a largement profité de la contestation du régime du président Ali Abdallah Saleh, qui a cédé le pouvoir en février, pour renforcer sa présence, notamment dans le sud et l'est du pays. Pendant toute la durée de la contestation populaire contre Saleh, les islamistes d’Aqpa s’organisaient dans le sud du pays, contrôlant même certaines localités.
En 2000, 17 marins à bord de l'USS Cole sont tués par une attaque-suicide au large d'Aden : l'attentat entraîne une collaboration des autorités avec les Etats-Unis. Des dizaines de djihadistes sont arrêtés, des cellules démantelées mais cela ne suffit pas à éradiquer le réseau qui renaît avec l'évasion en 2006 de 23 prisonniers d'Al-Qaida d'une prison yéménite. Parmi eux, le numéro un du futur AQPA, Nasser Al-Wahichi
Le ministre de la Défense échappe à un attentat
Le ministre yéménite de la Défense, Mohamed Nasser Ahmed, a échappé mardi à un attentat à Sanaa qui a fait dix morts parmi ses gardes, au lendemain de l'annonce de la mort, dans une opération militaire, du numéro deux d'Al-Qaïda au Yémen, le Saoudien Saïd Ali al-Chehri. Cette action a tout l’air d’une opération de vengeance d’Aqpa.
L'attentat à la voiture piégée s'est produit à 200 mètres de l'entrée du siège du Conseil des ministres, près du mur d'enceinte de la radio publique, selon des sources policière et militaire.
L'explosion s'est produite au passage de la dernière des trois voitures du convoi qui transportait les gardes du ministre en treillis militaire, ont précisé ces sources en faisant état de sept morts parmi les gardes du ministre. Quatre corps calcinés ont été retirés des débris de la voiture qui a été pulvérisée par l'explosion, ont indiqué des officiers des services de sécurité.
Une source de sécurité a indiqué plus tard que l'attentat avait fait dix morts, dont les sept gardes du ministre, mais sans préciser s'il y avait des civils parmi les tués. C'est la deuxième fois en l'espace de trois mois que le ministre de la Défense, nommé à ce poste par le président déchu Ali Abdallah Saleh, et maintenu par son successeur Abd Rabbo Mansour Hadi échappe à la mort.
Il est sorti indemne le 21 mai d'un attentat massif revendiqué par Al-Qaïda qui avait fait près de cent morts parmi des soldats préparant une parade militaire à Sanaa. Dans un premier temps, des témoins et l'agence officielle Saba, ont fait état de l'explosion d'une voiture piégée près du siège du Conseil des ministres et du quartier général de la sécurité à Sanaa.
Avec AFP
Commentaires (0) | Réagir ?