Tunisie : les salafistes revendiquent l'attaque contre un hôtel à Sidi Bouzid

Wael Amami a revendiqué l'attaque
Wael Amami a revendiqué l'attaque

Un groupe islamique tunisien a revendiqué, mercredi, l'attentat perpétré contre un hôtel lundi. Le groupe islamiste a attaqué l'hôtel Horchani qui était le dernier point de vente légal d'alcool de la ville de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie.

"Cela a été fait à la demande de la population", a justifié un homme agissant comme porte-parole d'un groupuscule  salafiste jihadiste", Waël Amami. "Les jeunes ont juste cassé les bouteilles d'alcool (...) personne n'a été frappé", a affirmé le militant, estimant à 15 ou 20 clients présents au moment des faits. L'individu a précisé que la direction de l'établissement avait été mise en garde de cesser la vente d'alcool, un avertissement qu'elle a toutefois ignoré.

Le groupe de salafistes a enlevé un individu qui tentait de filmer l'attaque, lundi, mais celui-ci serait relâché et sain et sauf. "Nous l'avons juste retenu le temps de vérifier qu'il n'avait pas d'images sur son portable", a poursuivi M. Amami.

Waël Amami a été condamné à la prison à perpétuité en 2007 à la suite d'affrontements sanglants avec l'armée à Soliman, près de Tunis. Il a toutefois profité de l'amnistie prononcée à la suite de la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir l'ancien président Ben Ali.

Le groupe d'Amami lutte contre la prolifération de points de vente illégaux d'alcool. "Les habitants se plaignent, mais la police n'intervient pas", explique l'islamiste. Une cinquantaine de militants islamistes ont attaqué l'hôtel, chassant les clients du bar en plus de fracasser de nombreuses bouteilles d'alcool. Ils criaient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) et "Al-Charab haram" (l'alcool est pêché).

Des témoins de l'attaque ont indiqué que la police avait tardé à arriver sur les lieux et qu'elle n'avait pu que constater les dégâts. Selon un porte-parole du ministre de l'Intrérieur, Lotfi Hidouri, l'enquête est en cours, mais le gérant de l'établissement "n'a pas voulu identifier" les suspects. Aucune arrestation n'a donc pu avoir lieu.

Berceau de la révolution de 2011, Sidi Bouzid est l'un des bastions de la mouvance salafiste et elle a été témoin de violences en août.

La Tunisie connaît une recrudescence d'attaques organisées par des militants radicaux qui ne sont que rarement appréhendés par les policiers. Des médias et des pans de la société civile s'inquiètent de l'inaction de la police. Ils accusent le gouvernement, dominé par le parti islamiste Ennahda, de complaisance à l'égard de ces groupes salafistes.

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