Trois jours après l'annonce de l'assassinat du vice-consul de l'Algérie à Gao par le groupe narco-islamiste, le Mujao, le ministre des Affaires étrangères cultive toujours le floue ou ne veut pas en dire plus qu'il ne sait. "Après les informations que nous avons recueillies et diffusé à l’opinion publique algérienne et internationale nous ne possédons pas d’informations supplémentaires à ce sujet", a indiqué M. Medelci dans une déclaration en marge de l’ouverture de la session d’automne du Conseil de la nation.

Dans un communiqué publié dimanche, le ministère des affaires étrangères avait souligné que l’information relayée par certains sites web au sujet d’un communiqué annonçant l’exécution du fonctionnaire consulaire algérien Tahat Touati "fait actuellement l’objet de vérification nécessaires pour s’assurer de son authenticité". Pourtant, deux communiqués authentifiés des ravisseurs ont bien affirmé que Tahar Touati a été tué par le Mujao. Seulement deux jours après les autorités ne sont toujours pas en mesure d'avancer la moindre explication. Pourquoi, on joue la montre au ministère des Affaires étrangères ? Le chantage du Mujao est certes terrible et semble en contradiction avec la ligne de conduite de l'Algérie dans les prises d'otages. 

L'heure est pourtant grave, ce sont des vies de représentants algériens qui sont aux mains d'un groupe de fanatiques sanguinaires. Même si l'urgence est actuellement de libérer nos représentants à Gao et les soustraire à ces assassins de bas étages, il faudra un jour sans doute expliquer comment ces fonctionnaires ont été laissés à Gao, sans protection, malgré les avertissements du MNLA qui, à l'époque, avait pris contact avec Alger sur le danger que courrait notre représentation diplomatique.

Yacine K./APS