Tigzirt : cri de détresse d’un père de famille

Quelque part sur les hauteurs de cette ville habitent dans un taudis Djamel Matouk et sa famille.
Quelque part sur les hauteurs de cette ville habitent dans un taudis Djamel Matouk et sa famille.

Djamel Matouk, père de trois enfants, endure le calvaire depuis des années dans cette coquette ville côtière.

Le mauvais sort qui poursuit les familles démunies et sinistrées des inondations de novembre 2001 et du séisme du 21 mais 2003, "relogées" en urgence dans les bungalows de la Cacobatph, semble les poursuivre. Ce centre, situé à l'entrée ouest de Tigzirt, a été transformé en centre de transit le temps de trouver des logements à ces familles sinistrées. Comme souvent dans notre pays, malheureusement, les situations provisoires durent plusieurs années.

Depuis tout ce temps, la situation dans ce centre s'est gravement dégradée. Aux conditions de vie des plus déplorables se greffent, aujourd’hui, les menaces d’expulsion imminentes. En effet, après maintes tentatives de libérer leurs logements de fortune, les familles transitaires avaient été poursuivies en justice par la Cacobatph, gestionnaire du site. Ces familles vivent dans la précarité et la misère dans ces réduits qui n’assurent aucune intimité, ni hygiène avec, en prime les eaux usées qui éclatent de partout et le manque d’aération depuis presque 10 ans maintenant. Selon leurs témoignage, la période hivernale est toujours difficile : les eaux pluviales ruissellent du toit et s’infiltrent par les parois des maisons après chaque averse, soutient Djamel, père de famille.

Dans l'espoir de se faire entendre, Djamel Matouk, la quarantaine, père de trois enfants, s'est rapproché de nous. Il veut faire savoir la marginalisation dont il est victime de la part des autorités locales : mairie et daïra. En guise de preuve de sa bonne foi, il étale sous nos yeux un tas de documents, engagement écrits, photos à l’appui, décrivant la situation de précarité et la vie des plus amères et difficiles qu’il mène depuis une quinzaine années. Son objectif ? faire savoir 

"Ma maison a été touchée par le séisme de 2003, se rappelle-t-il. A l’époque, je travaillais loin, et je n’ai pas pu poursuivre les procédures administratives pour percevoir l’indemnité. Mais depuis 2007, j'ai repris le dossier, et je ne cesse de solliciter les autorités particulièrement la daïra de Tigzirt pour prendre mon cas en charge".

Lors d’une virée à son domicile familial, le constat que nous avons établi est amer. Bouleversant. Il est difficile de faire croire dans quel état il vit avec sa famille. Son habitation est dans un état déplorable, entourée de ronces. Des eaux usées coulent à flot autour de sa cabane. Sa demeure fourmille des rats, de moustiques et d’autres insectes. Les risques de contamination des maladies à transmission hydriques sont évidents. Ses enfants souffrent énormément de cette situation dramatique. "Il fut un temps où je n'osais pas exposer notre situation. J'avais des scrupules. Plus maintenant. Hormis une fois où je fus reçus par le secrétaire général qui m'a vite confié qu'il ne pouvait rien pour moi, les autorités de la daïra ne daignent plus me recevoir. Pour eux, je ne compte sans doute pas, je ne suis qu'un simple citoyen sans appuis en haut lieu... Je ne compte pas pour ces hommes en costume-cravatte... J’ai frappé à toutes les portes, mais en vain. Pendant tout ce temps, ma situation ne fait qu'empire."

La prison et les menaces

Le comble pour Djamel Matouk, c'est son arrestation. "J’ai passé trois jours de prison pour avoir refusé de quitter mon logement au centre familial de Ccobatph et m’ont finalement chassé en me menottant. J’ai écopé trois jours de prison sans égard pour ma famille. Vu la menace qui pesait sur ma famille, on m’a fait signer un engagement que j’ai certifié et dans lequel j'ai déclaré sur l’honneur quitter les lieux et leur restituer les clés du sous-bungalow sous un délai de dix jours non renouvelable, sans nulle réserve et aucune condition. Au cas où, je m’abstenais, les services de sécurité seraient informés et le procureur de la République me collerait une plainte avec une détention provisoire" raconte le père de famille.

La tumeur et la misère

Situation aggravante Djamel Matouk, sans qualifications, est actuellement au chômage. Il n’a pas travaillé depuis une année. De fait, ce sont les âmes charitables qui lui viennent en lui remettant de denrées alimentaires et des vêtements pour ses enfants.

Comme le malheur s'acharne sur ce père de famille, les médecins lui ont diagnostiqué un tumeur. Une maladie grave qui l'empêche de travailler ou d’exercer toute activité lui permettant de faire venir en aide à sa famille. Précarisés et vivant sous la crainte de perdre leur père, les trois enfants sont désorientés. Le taudis dans lequel il abrite désormais sa famille ne lui appartient pas. C’est son oncle qu’il lui a attribué en attendant d’avoir un logement social. Mais l'aura-t-il un jour ? Difficile à croire quand on connaît le mépris qu'affichent les autorités devant les gens de condition modeste.

Djamel Matouk appréhende plus que tout l’avenir de ses enfants, et leur scolarité. Gagné par le désespoir, il sait plus à quel saint se tourner. Il lance ici un ultime SOS aux instances compétentes pour qu'elles intercédent auprès des responsables locaux et de daïra pour l'aider à trouver un toit à sa famille. 

De Tigzirt : Mohammed Amrous

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Nadir Matouk II

Et bah voila les journalistes de nos jours qui ne font pas leurs métier comme ils le doivent !

Alors monsieur Mohammed Amrous la prochaine fois que vous voulez écrire un article de ce genre, vérifier bien que vous parlez de la bonne personne (ce qui n'est pas le cas dans cet article la) !!

Je suppose que vous vouliez parler de Kamel Matouk parce-que le connaissant, c'es bien lui qui vit ainsi pas Djamel ! Et la je crois biens que vous allez vous retrouver face un petit problème avec Monsieur Matouk Djamel et peut-être qu'avec la justice aussi

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Guel Dring

Impossible de réagir sinon que par une colère sourde, suivie d'une plus violente pour rappeler aux "élus" du pouvoir qu'ils peuvent bien soustraire, puisque l'occasion se présente, le droit au logement

de "leur" constitution..

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