Brahimi, l'émissaire de l'ONU : "La mission en Syrie est quasi impossible!"
Selon l'agence Reuters, les tentatives diplomatiques visant à sortir du conflit en Syrie sont «quasi impossibles» et "insuffisantes" pour mettre un terme aux combats, a reconnu ce lundi le nouvel émissaire international, l'Algérien Lakhdar Brahimi.
"Je sais combien cela est difficile, combien cela est quasi impossible - je ne peux pas dire impossible -, quasi impossible. Et nous ne faisons pas grand chose, ce qui en soi pèse d'un poids terrible", a déclaré le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe au micro de la BBC.
L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a laissé entendre, dès sa désignation à cette mission internationale qu'il était "effrayé" par la tâche et mesurait l'ampleur et le poids de la mission à quelques jours seulement de sa rencontre avec le président syrien avec lequel il devrait s'entretenir samedi prochain à Damas.
Mais, même ce rendez-vous en Syrie du diplomate international semble désormais incertain. Lakhdar Brahimi avait affirmé samedi qu'il se rendrait "au temps opportun" à Damas, tout en ajoutant qu'il pouvait seulement "insister sur la nécessité de mettre fin aux violences et le début d'un processus politique en Syrie."
Il a notamment souligné qu'il était "impossible de faire face à la situation +complexe+ dans ce pays «avec des idées prédéfinies", affirmant que le gouvernement doit reconnaître "les degrés de la souffrance du peuple syrien." Concernant les appels à une intervention militaire en Syrie, M. Brahimi a tenu à faire savoir qu'il était "tôt de parler de l'envoi d'une force arabe ou étrangère", expliquant qu'une intervention militaire signifierait l'"échec du processus politique".
Pour l'heure, l'opposition syrienne refuse catégoriquement de dialoguer sans le départ de Bachar Al-Assad, une condition rejetée en bloc par le gouvernement syrien qui impute ce qui se passe en Syrie à un complot d'un plan occidental visant un changement de régime. Le nouveau médiateur international Lakhdar Brahimi avait affirmé pour sa part samedi que le changement en Syrie était "inévitable", tout en se gardant d'appeler au départ du président Bachar al-Assad.
Ce rendez-vous de Lakhdar Brahimi avec Bachar Al-Assad semble donc très improbable d'autant que les violences redoublent d'intensité sur le terrain des combats. L'armée syrienne a lancé ce dimanche une attaque dans la province rebelle de Hama, tuant plus de 20 civils, tandis qu'un attentat frappait un quartier de Damas abritant des bâtiments des services de sécurité.
Dans la province de Hama (centre), un des bastions de la rébellion, l'armée a lancé un assaut à Al-Fan, une zone rurale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état de 21 (bien 21) civils tués. Selon la même source, "deux bombes ont explosé près d'un immeuble rattaché à l'état-major de l'armée et des forces armées", faisant des blessés. Dans la capitale, Damas, un attentat à la bombe a par ailleurs frappé un quartier du centre, Abou Remmaneh, abritant des bâtiments de la Sécurité et le bureau du vice-président Farouk al-Chareh, selon la télévision d'Etat. L'attaque a fait quatre blessés dans ce quartier résidentiel situé à proximité de la place ultra-sécurisée des Omeyyades, a précisé la chaîne. Des combats ont aussi été signalés près de l'aéroport international et d'une base de l'armée de l'air.
LM/Agences
Commentaires (1) | Réagir ?
L'aveu de Lakhdar Brahimi est en soi un demi echec. De par son expérience, il devait savoir que de telles missions dépendent souvent, si ce n'est pas toujours, de concours de circonstances favorables qui le placent en moment opportun, à la place idéale, comme pour devenir un adjuvant, élément essentiel d'une symbiose, qui paraissait auparavant d'aucune utilité. Et c'est ainsi, que beaucoup se trompant eux mêmes, essaient d'induire en erreur leurs semblables, qu'ils sont des supermen, alors qu'ils ne font qu'accomplir des rôles pour lesquels ils ont été créés.