Afghanistan : l'armée américaine suspend l'entraînement des Afghans
Le commandant des forces spéciales américaines en Afghanistan a suspendu l'entraînement de toutes les recrues afghanes en formation dans l'attente d'une nouvelle vérification de leurs liens éventuels avec les rebelles talibans, a rapporté samedi soir leWashington Post.
Ce processus de nouvelle vérification concernera plus de 27.000 militaires afghans, a ajouté le journal. La mesure intervient après qu'au moins 45 soldats américains eurent été tués cette année par des Afghans en uniforme de l'armée afghane au cours de ce que l'on appelle des "attaques de l'intérieur". Ce genre d'attaques, très difficiles à prévenir, et qui ont aussi fait des victimes dans les contingents des autres pays de la Force internationale sous commandement Otan (Fias/Isaf), notamment français et australiens, se sont multipliées ces derniers mois.
Quoique jugé "très bon" par un responsable des forces spéciales anonyme cité par le Washington Post, le processus de vérification habituel a montré ses limites. "Ce que nous avons appris, a reconnu le même responsable, c'est que l'on ne peut pas s'en contenter". "Nous aurions probablement dû nous doter d'un mécanisme de suivi des recrues depuis le début" de leur enrôlement, a-t-il confié.
Selon le Washington Post, nombre des consignes de sécurité n'ont pas été appliquées de peur de ralentir le recrutement massif de jeunes Afghans dans l'armée et la police. La croissance rapide de l'appareil de sécurité aux ordres du gouvernement de Kaboul est jugée indispensable pour le succès du transfert des responsabilités des forces internationales aux forces afghanes qui doit s'achever en principe fin 2014. De sa réussite cependant dépend le retrait des 130.000 militaires de l'Isaf -- dont une grosse majorité d'Américains.
Ce processus dit de "transition" est déjà largement engagé avec le passage sous contrôle national afghan de la sécurité de près de la moitié de la population. Les talibans de leur côté tentent d'en perturber le bon déroulement, et les "attaques de l'intérieur", spontanées ou à leur incitation, y contribuent.
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