L’un des "émirs" de l’ex-GSPC dans la wilaya de Boumerdès, Abdelmalek Droukdel, recherché depuis 1995 et passé entre les mailles du filet des services du renseignement algériens, est devenu l’un des plus influents chefs d’Al Qaïda au Maghreb islamique au Sahel. Une région où les luttes de leadership pour le contrôle de la contrebande, des enlèvements et des territoires des propres groupes d'Aqmi font rage ; surtout depuis l’occupation de la région du Nord Mali par le Mujao et Ansar Eddine au sein desquels les "natifs" et "les mercenaires" trahissent des luttes intestines et des divergences de stratégie, note le site emmarakech selon une enquête de son correspondant à Nouakchott.

Le petit groupe terroriste de Droukdel arrêté à Ghardaïa s'apprêtait justement à mener une mission de médiation entre groupes rivaux de l'Aqmi au Sahel: "La capture, la semaine dernière, de trois émirs d'Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) représente davantage qu'une simple réussite de l'anti-terrorisme en Algérie. Ce que ces responsables d'AQMI tentaient de faire au moment où ils ont été interceptés par les soldats de l'ANP revêt également une importance capitale. Les leaders de l'organisation se rendaient à ce moment là vers le désert pour y mener une mission de médiation qui avait pour objectif de régler les désaccords croissants existant entre les différentes branches et personnalités du groupe terroriste. Au sommet de l'échelle d'AQMI, il semblait clair que la division inéquitable des paiements de rançon (que contrôle le Mujao, NDLR), la compétition en vue du leadership ainsi que d'autres problèmes venaient créer de dangereuses fissures au sein de l'organisation." écrit le journal électronique dans son édition de vendredi 31 août. Ces divergences au sein de la tête d’Al Qaïda au Maghreb islamique ne vont pas sans répercussion sur ses maquis locaux en Algérie dont celui de Boumerdès qui vient d'être décapité par l'ANP.

La neutralisation du groupe terroriste dans la ville d'El Milia, à Jijel et l'arrestation du groupe de l"émir" Abdelmalek Droukdel à Ghardaia, la semaine écoulée sont-ils la conséquence de ces divergences internes au sein d'Al Qaïda au Maghreb islamique dont le rôle et l'impact sur les phalanges, principalement le Mujao et Ansar Eddine auxquels s'ajoutent de nouveaux groupes disséminéssur le territoire du Sahel restent obscurs ?

L’élimination des neuf terroristes avant-hier par les forces de l’ANP dans les maquis de Djerrah relevant d’Ammal 20 km à l’est de Boumerdès montre, au vu du démantèlement des casemates et des armes récupérées, que les groupes terroristes bénéficient d’un équipement sophistiqué en matière de transmission de haute technologie au moyen duquel diverses connexions peuvent être établies en permanence avec les "émirs" d'Al Qaïda au Maghreb islamique dont les ex-chefs du GSPC.

Selon les informations rapportées aujourd’hui par la presse nationale sur la base du communiqué du ministère de la Défense nationale, en sus d’un lot d’armes variées, armes automatiques, pistolets-mitrailleurs automatiques de type Kalachnikov, fusils semi-automatiques, fusils à pompe, des munitions et des explosifs, les forces de sécurité ont également mis la main sur plusieurs panneaux solaires. Précisons que les panneaux photovoltaïques “made in Algeria” sont   disponibles sur le marché national depuis 2011 et utilisés dans diverses applications. Les forces de sécurité ont également récupéré des paires de jumelles, un ordinateur, des portables, des dizaines de puces téléphoniques ainsi qu’un lot d’effets vestimentaires et des produits alimentaires.

La nature de cet équipement renseigne sur le fait que les repaires terroristes ne sont pas volatiles. On se demande comment, pourvu d’un tel équipement sensible et détectable, ce groupe terroriste ait pu échapper depuis des années aux nombreuses opérations de ratissage qu’a connues cette région de l'est de Boumerdès contrôlée par l’ex-GSPC depuis le début de la décennie noire.  Les incendies qui ont ravagé les forêts dans cette région ont-ils un quelconque lien avec cette offensive de l’ANP contre les groupes terroristes ? Les neuf terroristes avaient occupé des maisons abandonnées par leurs habitants  dans une vallée encaissée des massifs forestiers de cette région de Ammal.

N.R/agences