Lakhdar Brahimi, le nouveau médiateur de l'Onu, sur le chemin de Damas

Les choses sérieuses commencent pour Lakhdar Brahimi
Les choses sérieuses commencent pour Lakhdar Brahimi

C'est demain, samedi 1er septembre 2012, que commence la course contre la montre de la mission de l'émissaire onusien en Syrie, Lakhdar Brahimi.

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie prend ses fonctions demain, samedi 1er septembre, après une série de consultations lors desquelles il a mesuré l'ampleur et la gravité de sa mission que son prédécesseur Kofi Anne a qualifié d'"impossible". Au menu, demain: Après les passations d'usage avec Kofi Annan, Lakhdar Brahimi se rendra au Caire pour discuter avec Nabil al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe. Il prendra par la suite le chemin épineux de Damas où Bachar Al-Assad refuse tout dialogue et rejette toutes les propositions qui lui ont été faites pour un départ "honorable".

A la veille du départ de Lakhdar Brahimi sur les lieux embrasés de sa mission, les rebelles livrent bataille ce matin du vendredi pour le contrôle stratégique d'une base aérienne de l'armée dans le nord de la Syrie, peu après une réunion du Conseil de sécurité axée sur le sort de la population civile fuyant par milliers les combats et bombardements meurtriers. L'armée de Bachar Al Assad a bouclé tous les accès à la capitale où elle a érigé des barrages routiers selon les informations rapportées ce matin par l'AFP.

Lakhdar Brahimi qui, dès sa nomination, a exprimé des craintes et joue la carte de la prudence allant même jusqu'à affirmer qu'il ne pouvait se prononcer sur le départ de Bachar Al Assad affirmant qu'il n'avait pas tous les atouts en main, s'est donné, néanmoins, beaucoup de temps face à la situation d'urgence qui a atteint un seuil de gravité tel, que la mesure de l'ampleur de la tâche qui l'attend se mesure actuellement par le nombre de citoyens, par familles entières, qui tombent sous les bombes du régime.Plus de 20.000 morts. Bachar Al-Assad n'accepte aucune concession et demeure rétif à toute proposition. Pas plus loin qu'avant-hier, mercredi, dans un entretien accordé à un journal proche de son gouvernement, il a qualifié, en ironisant, d'"opérations d'autonettoyage" les nombreuses défections dans les rangs de son armée et de son gouvernement, critiquant la mission onusienne que s'apprête à entamer Lakhdar Brahimi.

Selon les analyses d'observateurs, Lakhdar Brahimi n'aurait d'autres choix que de reconduire la feuille de route de son prédesséceur, Kofi Anane dans un contexte autrement plus difficile que celui de Kofi Anane. ?L'ancien secrétaire général de l'ONU, qui s'était rendu à plusieurs reprises à Damas pour y rencontrer le président Bachar el-Assad, avait, au mois de mars, proposé un plan de paix en six points, prévoyant notamment une cessation des combats et une transition politique; une trasition qui implique tôt ou tard le départ de Bachar Al-Assad. Au bout de cinq mois, c'est le flop. Ce plan n'a jamais été appliqué. De plus, et c'est l'un des points noirs de la mission de Lakhadar Brahimi, Kofi Anane a expliqué son échec par "la militarisation croissante sur le terrain" et "le manque évident d'unité au sein du Conseil de sécurité"  la Russie et la Chine, ayant toujours cherché à protéger leur allié syrien. 

Quelle autre voie de sortie de crise se présente pour le nouvel émissaire international? La militarisation a pris de l'ampleur depuis la démission de Kofi Anane et est devenue plus forte que toute voie diplomatique. Récemment, l'idée d'Ankara de créer des zones protégées en Syrie a suscité de fortes réticences par Paris, Londres et des responsables de l'ONU en raison notamment des difficultés logistiques que présente la sécurité et la protection d'une "zone tampon" en territoire syrien.

En revanche, la mission qu'entame demain Lakhdar Brahimi, rompu  aux "missions impossibles" ayant déjà occupé le poste d’émissaire des Nations unies pour résoudre des conflits au Liban, en Irak ou encore en Afghanistan,  se présente sous quelques signes positifs qui peuvent jouer en sa faveur : depuis quelques jours, Bachar Al-Assad laisse transparaître des signes d’essoufflement et, pour la première fois, la semaine dernière, le régime syrien, par la voix de vice-Premier ministre, a évoqué un éventuel départ de Bachar el-Assad même s'il a insisté  sur le fait que la démission du président Al-Assad ne pouvait en aucun cas être le préalable de négociations entre les rebelles et les forces gouvernementales. A partir de demain, samedi 1er septembre, la course contre la montre  commence pour Lakhdar Brahimi.

N.R avec AFP

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Amazigh Fier

Il fallait commencer par Alger...

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ali Foughali

M. Brahimi avant de partir pour Damas il fallait commencer par Alger.

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