La première grande mosquée du monde musulman ? La grande imposture !
Les laudateurs et flagorneurs épistolaires de M. Bouteflika disent et écrivent de lui qu’il a réalisé les plus grands travaux jamais accomplis par ses prédécesseurs : routes et autoroutes, petits et grands travaux d’hydrauliques, centres commerciaux et maintenant la plus grande mosquée du monde.
Quel mensonge ! A bien voir les thèmes où s’investit M. Bouteflika, on se rend compte très vite qu’il suit, à la lettre, les traces et les choix stratégiques de sa référence historique, le roi Hassan II, dont les options économiques s’inspiraient aussi de ces choix stratégiques pour son pays et, surtout, pour ses intérêts personnels. Les choix de M. Bouteflika donnent toujours l’impression que le Président algérien s’inspire un peu trop souvent de l’exemple de son mentor, El-Alaoui, Hassan, deuxième du nom. Pour rappel, lors des funérailles du monarque marocain, une scène affligeante et humiliante a été montrée aux peuples du monde entier dont le peuple algérien. Toutes les télévisions du monde avaient montré alors, la personne la plus atteinte, la plus mortifiée et la plus ébranlée par ce décès, en larmes, presque roulant par terre, bien plus que les propres enfants du défunt, bien plus que sa propre famille et cousins, bien plus que ses ministres et généraux ; c’était notre clown de président en larmes, agrippé comme un fou au wagon funéraire, volant par le ridicule la vedette à tous les Alaouites et les chefs d’Etats présents. Un vrai cirque.
Le plus grave, c’est que cette pitrerie était sincère. Le petit sujet inconnu d’Oujda, Bouteflika, même devenu grand Président d’un grand pays, n’avait pas oublié qu’il perdait en Hassan, son mentor, sa référence unique et absolue et son maître de toujours. La déférence d’un petit maroquin parvenu enfin à se comparer et à rivaliser avec un vrai gros et authentique marocain de sang. Le petit roturier et insignifiant coursier d’Oujda arrivé enfin à se mesurer et se mettre à niveau d’un grand roi dont il ne pensait pas un jour arriver à la cheville. Et voilà que ça arrive à ce petit moutchou de Hammam. De l’impensable. Ce jour-là, tous les Algériens observaient et vivaient en direct une geste simple : un petit maroquin insignifiant devenu président comme nous savons, rendait le plus grand hommage à un Marocain, despote et grand dictateur, qu’il a toujours envié et admiré mais dont il n’a jamais pu ou su atteindre la main ni les faveurs pour la baiser.
Revenons à la plus grande mosquée du monde de M. Bouteflika. N’est-ce pas là aussi un mimétisme, un copiage bon enfant de "l’œuvre" du mentor Hassan II qui voulait faire construire la plus grande Mosquée d’Afrique là où le cheval d’Ibnou Nouâmane s’est arrêté ? Ne voulait-il pas comme le roi Hassan, le despote et tyran, faire ce don à Dieu pour se faire pardonner les divers crimes, délits et nombreuses prévarications commises, Casablanca ?
Mais ce qu’il faut souligner, c’est que la plus grande mosquée d’Afrique de Casablanca est l’œuvre essentielle de génie, de talents, de sueurs, de savoir-faire, d’artisans et de moyens financiers marocains ; exclusivement marocains. A l’exception des travaux de génie et de béton réalisés par Bouygues, tout le reste – architecture, matériaux de construction, maçonneries, boiseries, marbres, ébénisteries, charpentes, décoration, tapisseries, plomberie, électricité, peinture et tous les autres corps de métiers - tous ces travaux ont été réalisés par le bénévolat, les dons et le volontariat. Même les travaux de béton de Bouygues ont été payés par des dons de peaux de moutons sur trois années consécutives de l’Aïd El-Kébir des familles marocaines. On peut donc affirmer sans risque d’erreurs que la première mosquée d’Afrique est à 100% marocaine. On peut même affirmer qu’elle l’est à 120% marocaine puisqu’elle a généré, grâce aux dons, d’énormes bénéfices qui ont permis la construction de plus de trois nouvelles écoles dans le royaume.
Alors, posons-nous simplement la question : en quoi cette plus grande mosquée du monde est-il algérienne ?
- Par les architectes et urbanistes algériens qui l’ont conçue ? Non, aucun n’y a contribué.
- Par les bureaux d’études algériens ? Non ; aucun n’a été approché
- Par les entreprises, artisans et divers corps de métiers algériens ? Non, aucun
- Par des artistes, des scientifiques, historiens, sociologues et théologiens algériens ? Non aucun de sérieux n’y a été touché.
- Cette plus grande mosquée du monde a-t-elle été financée par la sueur et l’effort du peuple algérien qui s’offre un bel édifice avec son génie et son travail comme l’a fait le peuple marocain ? Non plus ; ce sont les Chinois qui nous offriront le seul endroit qui nous rapprochera de Dieu.
- Et avec quels moyens allons-nous payer cette belle offrande que nous construit la Chine populaire ? Le pétrole pardi ! Une richesse qui nous est totalement étrangère, étrangère au génie et aux talents des hommes, une richesse qui rend les humains sots, paresseux et improductifs. Malheurs aux peuples qui font fabriquer leurs repères culturels avec les yeux et les regards des autres.
- Ben Bella nous fabriqués l’autogestion ; on en connaît les ravages
- Boumediene a apporté les SN avec leurs cohortes de pénuries et d’interdits ; autorisations de sortie en tête
- Chadli, ses chaînes de souk-el-fellah vides et ses chaînes de prostituées démocratisées, c'est-à-dire d’accès massif.
- Bouteflika apporte et complète maintenant l’accès rapide à tout ; l’accès à l’Est comme à l’Ouest pour mieux voler, pour mieux mourir, pour mieux se prostituer, pour mieux partir. Pour mieux et plus enrichir les multinationales, les sous-traitants véreux locaux, pour bien alimenter la prébende et les corruptions locales. N’est-ce pas M. Ghoul ? Qu’ont-elles d’Algériens ces autoroutes algériennes à part la corruption des hauts responsables et le pétrole coulant à flot ?
- Il nous apporte maintenant la plus grande mosquée du monde avec le génie, le regard et l’intelligence de tous les autres peuples sauf les nôtres : chinois, philippins, bengalis, marocains et vietnamiens compris sauf le regard, la sensibilité ou le savoir-faire algérien. Pour M. Bouteflika, il n’existe pas. Pas même un peu de sueur. Les entreprises chinoises avec l’accord de Bouteflika et de ses conseillers disent que les ouvriers, techniciens et ingénieurs algériens sont paresseux, incompétents et resquilleurs. Un rapport chinois a été établi pour prouver cela.
C’est le choix et la résolution de M. Bouteflika ; construire l’Algérie avec un regard étranger et avec le génie étranger. Parce que, pour M. Bouteflika, les Algériens qu’il ne connaîit pas, sont un peuple (je le cite) "ce peuple, des ghâchis, est tout juste moyen, des gens plutôt médiocres qu’il faudra toujours faire accompagner et diriger par des coopérants accomplis" ; à son exacte image.
Alors pourquoi voudrait-on que l’enfant d’Oujda, le petit sujet d’Hassan II, le petit servant de Boukharrouba Mohamed Brahim, regarde et perçoit l’Algérie autrement qu’un petit rejeton de ses deux pères géniteurs ; Hassan et Boumediene ?
Mais il aura tout de même réussi à réaliser le rêve suprême de son mentor suprême Hassan II : faire de l’Algérie une puissance anodine et accessoire ne comptant pour presque rien dans la région; même avec la plus grande mosquée du monde. Ira-t-il au paradis avec cela ? Je n’ai aucune qualité pour l’affirmer, mais je peux dire qu’avec tant de gâchis, avec tant de gaspillages immodérés, avec tant d’argent dilapidé et volé aux Algériens qui en ont le plus besoin, je pense vraiment qu’il n’ira pas au paradis. Sa place, avec sa grande mosquée, sera plutôt tout près d’Hassan II, de Boukharrouba, de Bokassa, de Kadhafi et de bien illustres et minables despotes qu’il a si bien incarnés. Ben Ali et sa coiffeuse étant les derniers.
Ceci est ma pétition contre la construction de la plus grande mosquée du monde.
A la place, je voudrais et revendique qu’on construise à la place :
Le plus grand centre d’hébergement du monde d’enfants et de femmes abandonnés
Le plus grand centre d’artistes, d’écrivains et de scientifiques du monde
La plus grande école d’exclus du système scolaire du monde
Le plus grand théâtre et opéra du monde
Le plus grand centre culturel du monde avec 500 salles de cinéma
La plus grande maison des arts et des sciences du monde
Le plus grand musée des musiques du monde
Le plus grand musée et présentoir des danses, robes et bijoux du monde
Les plus grandes gastronomies et arts culinaires du monde
Le musée des plus grandes littératures et poésies du monde
Le musée des atrocités et déviances humaines qu’il ne faudra plus jamais faire
Après avoir fait cela, peut-être pourrait-on aspirer à pouvoir entrer au paradis de Dieu sans construire une mosquée. Je suis sûr que Dieu, s’il en est, acceptera ce deal. Il est certain qu’il ne se suffirait pas de l’offrande chinoise appelée la plus grande mosquée du monde en offrant le paradis à son auteur. Certain aussi qu’il ne peut lui éviter l’enfer sachant que ses choix font si mal au petit peuple blessé et humilié comme toujours.
Mais que voulez-vous, les choix stratégiques des frères, copains, protecteurs généraux et, aussi, intermédiaires du clan sont bien plus forts. La mosquée se fera. Il faut donc construire la plus grande mosquée du monde là où ni Okba-Ibnou Nafaâ, ni Ibnou Nouâmane ne s’étaient pas arrêtés. Au bénéfice de qui cette construction ? De l’Islam ? Non de Dieu ? Non plus. Ni Dieu, ni les ministres, ni le sachet plastic, ni les comptes codés, ni les généraux, bien au courant, ne vous le diront. C’est cela, et seulement cela l’Algérie de Bouteflika qui compte vraiment aller au paradis avec l’argent du pétrole. Est-ce possible ? Oui, bien sûr ! Vous dira avec aplomb le ministre chargé des affaires de Dieu. Oui, il a bien raison tant que le petit peuple ne l’aura pas jeté avec ses employeurs dans une poubelle bien méritée.
Mohamed Abassa
Commentaires (23) | Réagir ?
merci
merci bien pour les informations