Amnesty International monte une section à Tizi-Ouzou
La Maison des Droits de l’Homme et du Citoyen Tizi-Ouzou a abrité lundi une rencontre d’installation du groupe Tizi-Ouzou d’Amnesty International (AI).
Des membres du bureau de la section algérienne d’Amnesty International, venus d’Alger, Béjaïa et de Sidi Bel Abbès ont procédé aux travaux de la rencontre. Cette réunion à laquelle ont assisté les membres du groupe Amnesty Tizi-Ouzou, des militants et des cadres associatifs de Tizi-Ouzou a été ouverte à 14 par les membres du bureau national de l’ONG qui ont permis à l’audience de mieux connaître cette ONG internationale qui œuvre pour la libération des détenus politiques, l’abolition de la peine de mort, la défense et la promotion des droits humains et de la dignité humaine. Une ONG fondée par l’avocat britannique Peter Beneson en 1961 pour la libération de deux jeunes étudiants portugais arrêtés durant la dictature de Salzar à cause d’un "toast à la liberté".
La section algérienne qui a eu son agrément en 1990, et qui a travaillé en clandestinité durant la décennie noire à cause de la menace des islamistes, envisage aujourd’hui de s’étendre sur le territoire national jusqu’à 12 wilayas afin de se conformer à la nouvelle loi des associations adaptée à l’APN en décembre 2011 et ce, malgré la compagne de contestation des associations et compris AI.
Après la présentation de l’ONG et de ses actions, les intervenants ont été invités à répondre à une série de questions sur la situation des droits humains dans le monde, les interventions et le fonctionnement d’AI, et sur le travail du nouveau groupe de Tizi-Ouzou. Pour la cause qui empêche AI de mener des actions locales comme dans les cas des non-jeûneurs, les arrestations et enlèvements en Kabylie et en Algérie entière, les intervenants ont avancé cette explication : "Cela rentre dans la politique de l’organisation de protéger ses militants, ces derniers n’interviennent pas localement, mais ils envoient des rapports au bureau international, et c’est à d’autres sections de mener des actions".
A la fin de la rencontre, Malek Medjnoun, accusé dans l’affaire de l'assassinat de Lounès Matoub, a apporté son témoignage. Malek Mejnoun, rappelons-le, a passé 12 ans en détention provisoire, ce qui est un cas unique au monde. Il n'a été libéré qu'en mai 2012 suite à une campagne internationale menée par Amnesty international. Après avoir parlé de son arrestation par les services de sécurité, et les conditions de son emprisonnement, Malik Medjnoun a souligné l’importance et le poids du soutien qu’il a eu d’AI pendant son incarcération.
A rappeler qu’en mars 2003 une délégation d’AI s’est rendue à Tizi-Ouzou où elle a rencontré les victimes du printemps noir, la famille de Matoub, la famille de Malik Medjnoun et les membres de son comité de soutien. AI a publié rapport sur les évènements de la Kabylie après un travail d’enquête avec la MDHC-TO et des multiples rencontres, elle avait exigé une enquête prompte et impartiale.
Madjid Serrah
Commentaires (2) | Réagir ?
La question entre les « pour » ou les « contre » Nezzar ne se pose même pas.
Personne ne semble accorder intérêt à cette affaire, si affaire il y a d’abord, alors que ce sujet fait quotidiennement la une des journaux de la presse algérienne.
« À chaque fois que j’ouvre un journal, je tombe sur le visage de Khaled Nezzar. Il est le seul à tirer profit de cette affaire puisqu’il est hyper médiatisé et a refait surface sur la scène politique ces derniers jours alors que tout le monde l’a oublié. Il me parait un peu qu’il se réjouit de ces poursuites », commente un confrère.
Notons que Nezzar, âgé de 75 ans, un des artisans de l’arrêt du processus électoral en 1992, suite à la victoire du FIS lors des législatives, est esté en justice par l’ONG suisse Trial, après le dépôt de plaintes par deux ex-militants du FIS pour torture.
Pour rappel, l’accusé a été arrêté à la capitale Helvétique pour la première fois le 20 octobre de l’année dernière, lors de son voyage pour des soins liés au tabagisme, il avait été remis en liberté après avoir passé 36 heures de détention et répondu à une série de question pour crimes de guerre commis entre 1992 et 1994.
Il avait bien sûr tout nié en bloc. Les deux partis fortement implantés en Kabylie, le FFS et le RCD, même si par le passé leurs positions étaient diamétralement opposées sur l’arrêt du processus démocratique en 1992, le premier avait dénoncé un coup d’état alors que le second a applaudi les généraux, cette fois leurs avis, sur la poursuite de Khaled Nezzar par la justice Suisse, semblent converger, d’une manière instinctive.
Ces deux partis politiques gardent le silence, pour le moment, à l’image d’une Kabylie qui vomit ce militaire et ces islamistes. Connue pour son racisme envers les Kabyle, le fameux général major Khaled Nezzar, qui était dans les rangs de l’armée française jusqu’à la fin de la guerre de libération nationale, 1959, selon une biographie rédigée par ses propres mains, ne s’est pas attaqué aux militants du FIS qui sont derrière ces démêlées, lors d’un passage à la télévision Nahar TV.
Moi je suis un fan de Nezzar.