Droits de l'homme : Farouk Ksentini fait feu de tout bois

Me Farouk Ksentini.
Me Farouk Ksentini.

Cet été, après le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, c'est Me Farouk Ksentini, le président de l'Observatoire des droits de l'homme, qui a multiplié les discours d'allégeance aux réformes initiées par Abdelaziz Bouteflika.

Faire un bilan des activités politiques de cet été 2012 si tant on pourrait les qualifier ainsi, Me Farouk Ksenti, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), occuperait après le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, les devants de la scène médiatique tant il a eu une faconde à toute épreuve, des discours à l’emporte-pièce, cirant les pompes d’Abdelaziz Bouteflika à propos des réformes, des législatives, des droits de l’Homme bien sûr, des incendies de forêts, des disparus, de la détention préventive, un "sujet" d’une de ses récentes déclarations comme si l’institution judiciaire aux ordres de Bouteflika, était moderne et républicaine pour se soucier de ce segments de "détention provisoire".

Depuis les réformes lancées par Abdelaziz Bouteflika, Me Farouk Ksentini a occupé les devants de la scène médiatique par une profusion de déclarations démagogiques sur des domaines stratégiques les plus controversés de la politique du chef de l’Etat par les ONG internationales, les protesta citoyennes et des partis politiques.

Ainsi, dès les réformes lancées, le Président de l’Observatoire des droits de l’homme s’est fait le justicier des droits de l’homme bafoués en Algérie déclarant à qui veut le croire : "Les droits de l’Homme en Algérie vont de mieux en mieux. Malgré quelques lacunes et insuffisances, nous sommes dans la bonne direction et les choses s’améliorent chaque année, Maintenant, avec l’arrivée de la démocratie, l’approche a changé. Il y a de nouvelles dispositions qui garantissent (...) le droit individuel et la liberté d’expression". Au moment où il l’affirmait, les coup de matraques pleuvaient sur les gardes communaux. Mais il en parle comme s'il était à leur chevet.

Voyant un Bouteflika paniquer face à un taux record d’absentions à ses législatives, le Président de l'Obervatoirte ne propose rien de moins que de rendre le vote obligatoire et de criminaliser comme les harragas, les abstentionnistes en ayant recours à des métaphores du nationalisme et du terrorisme : "Il ne s’agit pas de couper la tête des gens mais bien de trouver des sanctions appropriées à ce comportement négatif considérant que l’abstention est inadmissible dans un pays où plus d’un million de martyrs ont donné leur vie pour arracher ce droit de vote. Il est difficile, voire impossible, d’exiger des comptes de l’État ou d’élus "mal élus" lorsque le minimum qui nous a été demandé, celui de voter, n’est pas accompli". Si ces propos prêtent à rire, ils ont l’avantage de coller au désir refreiné de méthodes dictatoriales de Bouteflika qui aurait tant voulu pratiquer ce vote obligatoire et des obligeances. Ces déclarations expriment également à quel seuil d’allégeance inouï peut atteindre un courtier de Bouteflika en proposant ce qui est contraire, injurie même les fondamentaux universels des droits de l’Homme.

Mais, il n’y a pas que cela dans les réclames de Me Farouk Ksentini. Se faisant un véritable psychologue des velléités d’Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, il a eu cette vérité qui, sans doute, n’est pas du tout un pavé dans la mare, en déclarant sans ambages à propos de la polémique sur l’interdiction du retour du FIS d’Abassi Madani : "Je ne pense pas que Bouteflika soit contre le retour des dirigeants du FIS sur la scène politique." Me Farouk Ksentini avance une logique du droit constitutionnel en estimant que les anciens du FIS qui n’ont pas été condamnés par la justice ont le droit de faire de la politique, comme tout autre citoyen algérien. "Les anciens du FIS ont le droit de militer dans un nouveau parti politique. Toute sensibilité politique a le droit de constituer un parti pour exprimer ses points de vue et c’est cela la démocratie." Mais cette déclaration pour aussi "provocante" soit-elle, ne fait qu’appuyer la logique de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale" et Me Ksentini n’a fait que dire tout haut ce que Abdelaziz Bouteflika pense tout bas.

A la suite de ces annonces sans lendemain, cette fois, Me Farouk Ksentini réagit à la répression du pouvoir contre les non-jeuneurs. Pour lui, cette traque ne contrevient pas à la Constitution qui consacre la liberté du culte ; elle n’est qu’un problème de "bureaucratie" et elle n’est qu’"anecdotique" : "La volonté politique existe. Elle est proclamée dans la Constitution. Ce genre de problème relève à mon avis de la bureaucratie. C’est malheureusement ce genres de pratiques et d’autres qui relèvent parfois de l’anecdotique qui ternissent l’image de l’Algérie."

L’interdiction qu’il a signifiée aux sit-in des familles des disparus devant l’Observatoire, place Addis-Abeba, est-elle également "anecdotique" ? Décidément, Me Farouk Ksenti a traversé la décennie noire dans le sillage de la concorde civile de Bouteflika à laquelle il doit d’ailleurs son poste et il est redevable de ces discours qui font feu de tout bois.

R.N.

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Commentaires (11) | Réagir ?

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gestion

mmerci bien pour les informations

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Khalida targui

un Ksentini c'est pratique pour montrer patte blanche, en Algérie on bombarde pas avec des chars on tue à petit feu

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