Birmanie : la censure sur les médias abolie

Birmanie : la censure sur les médias abolie

Après un demi-siècle de musellement, la censure sur les médias a été officiellement abolie lundi 20 août en Birmanie, a indiqué le ministère de l'information, après la levée des dernières censures qui pesaient sur les journaux en charge des sujets politiques et religieux.

Le département de l'enregistrement et de la surveillance de la presse (PSRD) "a autorisé les journaux dans la catégorie Politique  et Religion à publier sans envoyer au préalable leurs brouillons", a indiqué le ministère sur son site Internet. "La censure sur toutes les publications locales a été levée à dater du 20 août 2012", a-t-il précisé, consacrant une libéralisation progressive du secteur depuis l'avènement du nouveau régime en mars 2011. Le pouvoir actuel travaille parallèlement sur un projet de loi sur la presse. Le texte n'a pas été publié, mais des journaux ont été consultés sur son contenu, qui couvrirait notamment les droits et devoirs des journalistes et un code de déontologie. La loi devrait être accompagnée de la création d'un conseil de la presse.

Selon Reporters sans frontières, le pays était jusqu'à présent classé parmi les répressifs de la planète en matière de liberté de la presse. Mais plusieurs journalistes détenus ont été libérés ces derniers mois, comme d'autres prisonniers politiques, au fur et à mesure que le régime qui a succédé à la junte militaire multipliait les réformes politiques.

"Nous avons été en proie à l'inquiétude pendant de si longues années et aujourd'hui c'est fini", s'est réjoui Nyein Nyein Naing, directeur exécutif de l'hebdomadaire "7 Day News". Les médias restent pour autant sujets à des représailles à posteriori en cas d'informations qui "portent atteinte à la stabilité de l'Etat", a-t-il relevé. De fait, radios et télévisions se soumettent notoirement à une auto-censure vigilante, à laquelle la presse n'échappera pas complètement. "Nous ne jouirons d'une totale liberté de la presse que lorsque la loi sur la presse, acceptée par tous les journalistes, sortira", a insisté le journaliste. Le parlement travaille actuellement sur ce projet de loi. Le texte n'a pas été publié, mais des journaux ont été consultés sur son contenu, qui couvrirait notamment les droits et devoirs des journalistes et un code de déontologie.

Depuis son arrivée au pouvoir, l'ancien général Thein Sein a en particulier libéré des centaines de prisonniers politiques et demandé à l'opposante Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée pendant 15 ans, de réintégrer l'échiquier politique légal. La lauréate du prix Nobel de la paix est ainsi devenue députée en avril, à la tête du premier parti de l'opposition, et a été reçue plusieurs fois par le chef de l'Etat. Ses activités sont désormais couvertes sans restrictions, après des années où sa seule évocation pouvait envoyer un journaliste en prison.

LM/AFP

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ali Foughali

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