Y a-t-il une opposition et un Etat en Algérie ?
Malédiction du peuple algérien, devenu l’otage de la guerre des clans dans un pays pour lequel il a tout sacrifié.
Depuis quelques années, le peuple algérien est devenu aujourd’hui une marionnette entre les mains des barons de l’informel et du trabendo. Des chaouchs, des caids et des bachaghas des temps modernes !
Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo lorsque l’on se dérobe sur la pointe des pieds pour ne pas entendre les cris légitimes du peuple, lorsque l’on tourne le dos aux inquiétudes et aux angoisses de millions d’Algériennes et d’Algériens ? Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo lorsque l’on s’adonne à longueur de journée à des querelles de c... ? Comment peut-on mettre du mouvement dans le statu quo et réhabiliter l’acte politique et citoyen lorsque rien, absolument rien, ne distingue notre conduite de tous les jours de celle du régime gérontocratique ?
Depuis le scrutin du 10 mai dernier, la Kabylie vit un véritable cauchemar. Attaques terroristes, défaillance des réseaux électrique et téléphonique, incendies, suicides, parricides, la menace des groupes de délinquants et la hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation constituent le quotidien des populations du Djurdjura. Au cours de cette semaine, alors que plusieurs bijouteries et une poste ont été attaquées dans la vallée du Djurdjura se soldant par un mort, les prix des produits de large consommation ont atteint un seuil jamais égalé. La pomme de terre à 70 dinars, l’oignon à 100 dinars, la carotte à 150 dinars alors que celui des haricots vert et de la courgette varie entre 200 et 250 dinars. En dépit de cette situation alarmante, aucun parti n’a élevé la voix en guise de protestation pour désapprouver les misères aux quelles est soumise la population. Leur étrange silence est tel que chacun de nous est amené à se poser la question sur l’existence réelle de ces partis et de cette opposition.
Comment un parti peut-il se taire lorsque tout un pays fait l’objet d’un chantage odieux de la part des autorités qui veulent transformer le peuple en un tas de brigands et de mercenaires sans scrupules ?
A quoi sert de jouer à celui qui est dans le secret des dieux et dire que l’armée est en train de faire passer le président pour un imbécile heureux et que ce dernier est en train de riposter par l’affaire Nezzar pour mettre au tapis les généraux ? A quoi servent les rumeurs quand le peuple a faim ? Nos dirigeants de l’opposition ont-ils lu Gramsci et Lénine ? Lisent-ils réellement pour savoir ce que c’est la politique dans les faits ?
Saïd Radjef
Commentaires (7) | Réagir ?
Ma grand mère m'a dit qu'elle vivait bien au temps des colons, il y avait des fruits et des légumes et à l’hôpital on était bien soignés et tant qu'on portait pas d'armes contre les roumis on pouvait dormir cool, maintenant pour elle c'est l'enfer la malédiction des saints patrons. L’Algérie c'est kan ya makane, il faut se résigner
Non cher Monsieur, ce peuple là n'a rien sacrifié pour ce pays, du moins pas encore. On n'a rien à envier à tout ces rapaces, vautours et charognards qui sucent ce pays, on a été éduqué pour ça (si on peut appeler ça éducation), on été élevé pour ce but là. Arrêtons de verser dans des illusions stériles comme celle qui consiste à nous faire croire à nous même qu'on aime ce pays ou que ce pays représente quelque chose pour nous, il est tout au plus comme ce canoë qu'on a pas choisi et auquel on s'accroche pour ne pas se noyer faute de rivage où accoster.
La plus grande victoire du système n'est pas la main mise sous une coupe réglée de tout les aspects de nos vies, sa plus grande victoire est de nous avoir contaminer, d'avoir fait de nous des êtres à la limite de l'abjection à son image, d'avoir fait de nous, pour la plupart, des incultes, des saboteurs par excellence, des bras cassés, des cerveaux lobotomisés, des sangsues malignes.... et j'en passe.
Certe, on pourra toujours spéculer que le système a fait de nous ce que nous somme et on y peut rien, pour survivre on est obligé d'être comme on est, comme si ne pas manger comme des rois chaque jours, se vêtir d'habit qui coute les yeux de la tête, frimer avec des appareils high-tec... comme si sans toute cette frénésie animale on ne se sentirait pas digne ou humain.
On s'est laisser forer nos cervelles avec un mode de vie qui n'était et qui ne devrait jamais être le notre, le plus douloureux c'est de voir des gens qui ont connu les affres et les souffrances de la guerre, sa famine et toute les abstinences obligées oublier que dans cette misère noire a consolider le sens de la solidarité, de la fraternité et de l'entre aide entre tout un peuple auquel on ne laissait qu'une volonté farouche de survivre mais survivre dignement. Il faudra se poser la question de ce qu'on a fait de cet héritage, de cette volonté d'affronter mille souffrance et de se relever pour aller de l'avant, cet héritage on l'a tous jeter aux orties, obnubilé que nous étions par l'appel des sirènes d'un monde qui n'accepterait de nous laisser pénétrer en lui qu'en se débarrassant par nous-même de notre sens de la liberté, de notre volonté de le rester, de nos valeurs chèrement acquises.... Une fois dedans on ne se rends même pas compte de la porte qui se referme derrière nous pour nous retrouver piégés, subjugués que nous somme par tout les attraits de ce nouveau monde et dans une frénésie quasi cacophonique à croquer à plein dent dans toutes ces choses tentantes on a oublié de regarder derrière.
De quel peuple parlons nous, des quartiers qui ont vécus prêts les uns des autres jusqu'à se fondre dans le même moule s'entre-tuer pour un misérable match de foot, des voisins qui s'entrent-tue pour des querelles de gamins... Un peuple qui brule, qui saccage pour piller... Aune forme de misère ne justifie ce genre de comportement, Avoir sur soi des tenues qui coutent des millions, des voitures aussi chic les unes que les autres, des villas digne des pachas d'antan ne fait pas de nous des êtres civilisés... tout au plus ça fait de nous des sauvageons riches, riche d'une richesse maladive et destructrice.
Est ce que le système doit être exempté de certains maux non mais faire porter le chapeau au système dans une sorte de refrain devenu stérile à la longue ne nous exempte pas aussi en tant que peuple des maux de cette société.
Le système ne fait qu'user à outrance du stratagème de la tentation en premier lieu et nous on succombe comme les gentils moutons que nous somme.
Un peuple n'est pauvre, fragile, faible ou démunis que parce qu'il accepte de l'être. Notre peur irrationnelle de la misère a fait de nous les esclaves d'un mode de vie dans lequel on s'est emprisonné et fermer la porte derrière nous... Si on veut que les choses changent, aussi simple que cela puisse paraitre, commençons par nous changer nous-même, chacun dans son coin et le reste suivra.
Merci pour ton honnêteté, Rabah.