Qui cherche à pousser les Kabyles à quitter la Kabylie ?

Des centaines d'hectares partis en fumée.
Des centaines d'hectares partis en fumée.

Rien n’est épargné à cette région montagneuse, et frondeuse en diable. Depuis quelques années, la Kabylie est la cible d’attaques multiformes, certaines franches, d’autres sournoises mais terriblement mortelles.

Il y a d’abord la question de l’insécurité terroriste endémique. Depuis une dizaine d’années, il n’y a plus de semaines, ou de mois sans un attentat terroriste. A croire que tous les groupes armés qui opéraient dans les quatre coins du pays ont reflué en Kabylie. Des groupes islamistes armés circulent dans les maquis, entrent dans les villages pour s’approvisionner. Bien entendu l’un ne va pas sans l’autre, cette forte présence terroriste à amener l’état-major à renforcer la présence militaire dans les gros bourgs du Djurdjura. Aussi, il n’y a pratiquement plus une route qui n’a pas son barrage de soldats, gendarmes ou de gardes communaux. 

Pour autant, l’action terroriste est là, présente, et terriblement efficace. Des patrouilles militaires sont attaquées, notamment à proximité de certaines grandes forêts, comme Mizrana, Yakourène ou Sid Ali Bounab, voire Takhoukht, un maquis situé à une dizaine de kilomètres à l’est de Tizi Ouzou. Des bars sont attaqués et pillés. Sur le plan économique, c’est la saignée. Malgré les centaines de milliards de dollars dépensés un peu partout par le président, aucun projet économique digne de ce nom n’est dévolu pour la région. Même l’autoroute est-ouest à complètement évité la partie sud de cette région. Pire encore : un grand nombre d’industriels ont quitté la Kabylie. Ceux qui sont restés, sont à la merci d’enlèvements. On évoque environ 70 kidnappings depuis 2005. Hallucinant ! Aucun n’a été élucidé, l’Etat a été incapable jusqu’à présent à protéger les citoyens. La population assiste, la révolte contenue, à la mise en place d’une industrie du rapt digne de la maffia napolitaine. De l'autre côté de la montagne, à Bouira et plus à l'est à Bejaia, la situation n'est pas meilleure.

De fil en aiguille, cette insécurité terroriste mais aussi criminelle réduit les chances de trouver un boulot dans cette contrée. Et de facto, pousse la jeunesse, diplômée ou pas à aller ailleurs. Dans les autres régions d’Algérie, voire pour les plus chanceux en exil. Sécurité veut dire stabilité économique donc travail et paix. 

Mais pas seulement, chaque été, les forêts de la région brûlent. Des centaines d’hectares d’oliviers, de figuiers, des arbres auxquels tiennent particulièrement ces montagnards, sont brûlés par des mains criminelles. Depuis des années, c’est le même scénario chaque été, sans que les autorités n’aient pensé à trouver une réponse. Pas de renforcement des unités de la protection civile, ni des agents forestiers. Pas d’avions bombardiers d’eau non plus. Les habitants se posent la question : "Pourquoi les moyens de la protection civile ne sont pas adaptés à la région pourtant ce n'est pas l'argent qui manque ?". Les militaires, comme dans tous les pays devraient porter secours aux villages menacés par les flammes, comme actuellement entre Larbaa Nath Irathen et Aït Yenni ou à Mizrana. Cette aide aurait renforcé les liens entre population et cantonnements militaires. Malheureusement ce n’est pas le cas ! Bien au contraire, une certaine méfiance a gagné la population. La preuve, l’épisode des villageois d’Aït Yahia Moussa qui s’en sont pris au bâtiment de l’armée, l’accusant d’être à l’origine des incendies. On a recensé plus de 250 incendies.

L’été n’est pas encore fini et déjà des centaines d’hectares de forêts ont disparu dans les flammes. L’effet de ces incendies est ravageur sur l’écosystème de la région mais aussi sur le moral des habitants. Rien ne leur est épargné. Certains n’hésitent pas à voir dans cet abandon par le pouvoir son opposition traditionnelle à ce que d’aucuns appellent dans ces montagnes le pouvoir d’Alger. Le président n’avait-il pas, au cours de l’une de ses rares visite officielles, enjoint les Kabyles à quitter "leurs" montagnes pour aller vivre dans les autres régions du pays ? "Toute l’Algérie est votre pays", avait-il lancé. Mais les Kabyles ne veulent pas partir, ils tiennent à chaque empan de leur montagne.

Hamid A.

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Commentaires (29) | Réagir ?

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ranaferhanine bezafbezaf

Thamourth guizmawen ahkemnagh ikewaden !

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Moussa Hadj

Si un jour je dois mener une campagne d'éradication, je la mènerais contre les Zedi Moh, Tharwa N'Baya et tous les assimilationnistes de tout bord pour sauver ce qui reste à sauver de la Kabylie. Je considère que cette catégorie de kabyles est plus nocives, plus destructrice que le pouvoir baathiste et ses acolytes terroristes islamistes, négationnistes de la réalité berbère de l’Algérie.

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PointSiTout

Yela lemthel yekaren : yezra rebi ayen ourfkara irthen iyar thoughmass..... en francais, c'est pour cela que vous n'arriverez jamais à rien d'autre que des commentaires sur le net et un parti fashiste qui ne fera jamais l'unanimité en kabylie.... Maintenant étant un habitant de tiziouzou ville, c'est simple aux gens comme toi je répondrai en zei mouh, dezou maahoum!

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A mosieur PointSiTout

L'histoire te condamnera toi et les gens qui te ressemblent pour avoir participé à assassiner le Kabyle en Kabylie. Elle te condamnera pour le fait de s'enorgueillir d'une bravoure de lâche. Elle te condamnera pour le fait de s'enorgueillir d'être kabyle uniquement quant le vent tourne dans le bon sens, Eh oui monsieur le Zedi mouh!. Elle te condamnera pour ton fascisme à l'encontre de ta langue, ton origine, ta culture, et la prostitution de ton identité.

Comme dirait l'autre: je fume du thé pour rester éveillé, le cauchemar continue.

En passant je n'oublierai pas malgrés tout de te souhaiter une bonne fete de l'Aïd.

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