Le "Prix Bouteflika" et la médaille d’or de Makhloufi

Le "Prix Bouteflika" remis aux récitants du Coran mardi a occupé tous les médias et mobilisé tout le gouvernement resté inactif jusque-là, tandis que la médaille d'Or de Makhloufi a été "confinée" dans un hôtel d'Alger, sans la présence du chef de l'Etat...
Le président Bouteflika qui a tant espéré être nominé au Prix Nobel de la paix pour la consécration, sinon le sacre de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale » pour avoir prétendument rétabli la paix en Algérie et mis fin à la "décennie noire", abandonne le prix des sacrifices du peuple algérien pour le recouvrement de l’indépendance du pays en son cinquantième anniversaire et du cinquantenaire de la décolonisation de nombreux pays africains voisins.
Chef suprême des armées, il met à la marge, à cette date symbolique qui marque l’une des périodes la plus moderne de l’histoire contemporaine de l’Algérienne, celle de la guerre de libération, une armée, l’ANP, héritière de la glorieuse ALN au moment où celle-ci vit encore ses martyrs tombés au champ d’honneur contre les groupes terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique. Mieux, le prix attendu du premier magistrat du pays, est allé honorer un groupe terroriste armé d’Al Qaïda reçu à Alger lors de ce cinquantième anniversaire qualifié par le ministre de l’intérieur non seulement de "non événement" mais surtout, déplorant qu’"il a coûté cher pour rien".
Ainsi, Abdelaziz Bouteflika qui s’est éclipsé de la scène politique nationale physiquement depuis l’annonce des réformes et des législatives, moralement et politiquement depuis 1999, revient en catimini, ce mardi, dans une mosquée d’Alger alors qu’il était attendu dans les rues d’émeutes des Algériens sans électricité, sans eau, sans sécurité, sans perspectives d’emploi. Il revient sur la scène médiatique non pour s’adresser aux gardes communaux réprimés qui voulaient tant lui remettre leur plateforme de revendications, ni rendre hommage aux éléments des forces de l’ordre tombés sous les balles d’Al Qaïda à Tlemcen et à Tébassa, leur apporter le soutien indéfectible de l’Etat qu’il est censé incarner, ni encore rassurer les adolescents d’Alger, de Constantine, d’Annaba qui n’ont plus "internet" seule porte ouverte sur le monde libre, ni…Et même l’an dernier, c’est du bout des lèvres, qu’il a, lors d’une brève apparition à la télévision, exprimé son soutien aux sinistrés et aux familles des victimes qui ont trouvé la mort cet hiver-là.
Et ce mardi, le "Prix Bouteflika" a été décerné aux liseurs de Coran, une tâche qui aurait pu échoir au ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. Un "Prix" qui sans doute se cherche une "voie de salut" face à la protesta qui gronde. C’est un Bouteflika en apparat islamique (sur le modèle du S.G du FLN) dans la forme et le fond qui veut s’offrir aux Algériens "pieux", "guide spirituel" dans une cérémonie élevée au rang international. Dans cette parade d’un Président "Récitant", la médaille d’or de Tewfik Makhloufi n’a pas sa place, n’honore pas les Algériens, est impuissante à faire revivre aux Algériens les rares moments de liesse sportive. Que vaut-elle en fait devant le "Prix Bouteflika" encensé par les imams et décerné aux malfrats, aux incompétents, aux terroristes d’Al Qaïda, aux corrompus, aux corrupteurs. Naïve serait la médaille d’or de Makhloufi qui prétendrait faire de l’ombre, voire ternir le "Prix Bouteflika". D’ailleurs, les deux distinctions ne se sont pas rencontrées tant elles sont l’une de l’autre aux antipodes de leur symbolique...
R.N
Commentaires (5) | Réagir ?
La seule chose que nous devons apprendre c'est de dire non et ça va venir comme au 5 Octobre 88.
L'abstention étant un non mélangé de craintes et de pudeur, de confusions . Le NON! c'est un refus net et sans équivoque qui n'accepte que le changement immédiat.
Pourquoi des gens ne sont pas content de la façon dont Le faux Chaoui à dédié sa couronne, A t'il bien fait de spécifier la médaille arabe et je ne sais pas si elle encore musulmane, c'est là que se rencontrel le mélange des sciences, sport, religion, nationalisme, ramadhan, délestage, l'Aid, la chaleur, mles feux de forêt, un vrai apocalypse,
Personne n'insulte l'athléte, ni son médaillon, mais la nature a horreur du vide, c'est juste une question de recupération politique, au contraire je suis ravis qu'un soudanais ait remporté une médaille d'or pour l'Algérie, parce que ce garçon a été chassé par les Algériens pour se refugier au darfour, voila la mauvaise blague! Brahmia l'a jetté comme un vulgaire athléte alors ne donnons pas de leçons svp.
Et surtout quand on gagne une médaille il faut toujours resté sportif, il peut bien dédié sa médaille à tous les Algériens, sans plus, il n'a pas besoin de spécifié arabe, ou musulman? Lui même, il est berbére chaoui, et il y en a beaucoup d'Algériens qui ne sont pas arabe, ou musulman, des Kabyles, des Mzab, des Touaregs eux aussi je pense qu'ils sont Algériens, à partir du moment qu'on dépasse les préjugés identitaires, et religieux, les Algériens finiront par s'unir.
Moi je suis Kabyle boudhiste donc je ne me sens pas Algérien alors tout le contraire, j'aime profondément mon pays (, Un Etat Fédéral), y a t'il un code pour être nationaliste ou Algérianniste! Non on doit ratisser large et dépasser les piéges post coloniaux, et pourtant je suis trés content de voir un compatriote gagner une médaille et encore en 'or.
RMII