Deux ministres suédois : l’Arabie saoudite est "une monarchie absolue", une "dictature"
La ministre suédoise de la Défense Karin Enström a affirmé lundi que l’Arabie saoudite pouvait être qualifiée de "dictature", tandis que son collègue des Affaires étrangères Carl Bildt préférait parler de "monarchie absolue".
"L’Arabie saoudite est un régime autoritaire et une monarchie absolue, où sont commises de graves atteintes aux droits de l’homme", a écrit la ministre de la Défense dans un courrier. "Le gouvernement [suédois] ne classe pas les pays du monde en démocraties ou dictatures, mais s’il est seulement possible de décrire l’Arabie saoudite comme une démocratie ou une dictature, alors l’Arabie saoudite doit être décrite comme une dictature", a-t-elle poursuivi.
La ministre, membre comme le Premier ministre du parti conservateur, avait été très largement critiquée car elle refusait de qualifier le régime de Ryad de dictature, préférant indiquer, comme lundi matin à la radio publique SR, qu’il s’agissait d’un "régime très autoritaire". Pour sa part, le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt a indiqué sur Twitter lundi : "J’ai l’habitude de décrire l’Arabie saoudite comme une monarchie absolue".
Partenaire commercial
Le prédécesseur de Karin Enström avait démissionné fin mars après des semaines de controverse sur un contrat passé avec l’Arabie saoudite pour la construction d’une usine d’armements. Ce contrat, qui fait actuellement l’objet d’une enquête, "repousse les frontières de ce qui est faisable par les autorités suédoises" car il s’agit d’une aide à un régime "dictatorial", estime SR qui a révélé l’affaire.
L’Arabie saoudite est depuis longtemps le partenaire commercial le plus important de la Suède en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Les exportations suédoises vers le pays se sont élevées à quelque 12 milliards de couronnes (1,48 milliards d'euros) en 2011. La Suède a aussi exporté des armes vers l'Arabie Saoudite pour une valeur de 13,9 milliards de couronnes l'année dernière.
Commentaires (3) | Réagir ?
Même dans l'inaceptable, le haut et le bas de gamme sont de mise :
1 / Dans le haut de gamme, les régimes que les Occidentaux (pouvoirs et ONG) ne se hasardent pas trop à froisser : les potentats et autres magnats du Golfe qui n'arrivent plus à chiffrer leur richesse et qui ont conclu avec leurs maîtres blancs des accords quasi séculaires. Méga-milliardaires ignares dont on ménage aujourd'hui les susceptibilités, mais qui pourraient bien être balayés par leurs protecteurs si la nécessité s'en faisait sentir un jour.
Trop d'intérêts en jeu : sous-sols fabuleusement riches protégés par des bases militaires, fortunes colossales "en sécurité" dans les coffres américains, sommes folles dissipées dans les palaces et casinos, trop d'intérêts donc pour s'offusquer et faire du ramdam pour des broutilles : une main coupée par ci, une décapitation par là, une presse aux ordres, des travailleurs étrangers réduits à un quasi esclavage, abrutissement général de populations laissées au moyen-âge sans partis, syndicats, ni parlements...
2 / Dans le bas de gamme, le tout venant, la roture du despotisme, les dictateurs que l'on fréquente tant que l'on y trouve un avantage, et que l'on défait quand besoin est pour les remplacer par de nouvelles marionnettes ; les Bongo, Mobutu, l'inénarrable "Jean Bedel Bokassa 1er", empereur du Centrafrique et autoproclamé "cousin" d'un ex président français dont il causa la perte par le scandale de fabuleux "cadeaux" compromettants... Et dernièrement, quelques despotes arabes (dont la liste reste ouverte) qui, juste avant leur disgrâce, ont été les hôtes fastueux de responsables politiques français simples d'esprit, mal informés, ou imprévoyants.
Au 19e siècle on nous envahissait au nom de la Civilisation, ajourd'hui au nom de la Démocratie et des Droits de l'homme, rien de bien neuf, derrière tout ça : la plus value.
Parions que cette querelle sémantique à la suédoise ne va pas faire long feu face aux 12 milliards annuels de couronnes. Appelez-les comme bon vous semble : monarchie absolue, autocratie, dictature, système totalitaire, oppressif, ça change quoi?
Nous sommes des africains du nord, il n'y rien avoir avec le moyen orient, l'arabie saoudite
Tout à fait, mais à longueur de journée l´ENTV, ElSHourouk est assimilés, en passant par l´école algérienne, nous disent sans vergogne qu´on est du désert yéminite.