Syrie : la capitale bombardée par le régime, les rebelles résistent à Alep
Aucune raison n'a été avancée par la Ligue arabe sur le report d'une réunion sur la situation en Syrie, prévue en Arabie Saoudite. sur le terrain, les combats s'étendent à plusieurs villes.
L’armée syrienne ne contrôle pas totalement Damas, comme il l'avait annoncé il y a quelques jours. La preuve ? Son aviation a étendu lundi ses bombardements à la capitale et mené pour la première fois une campagne de perquisitions dans la vieille ville de Damas, tout en luttant pied à pied contre les rebelles pour le contrôle d’Alep, enjeu stratégique du conflit.
Les obus se sont abattus au petit matin sur Assali, Nahr Aïché et Qadam, des quartiers du sud de Damas, ainsi que dans la banlieue sud à Irbine, al-Tal et Artouz, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui se base sur un réseau de militants et de témoins. Les troupes menaient parallèlement une campagne de perquisitions et d’arrestations de grande envergure dans le vieux Damas où des tirs nourris étaient entendus, selon l’OSDH.
Les comités locaux de coordination (LCC), qui regroupent des militants sur le terrain, ont indiqué qu'à Chaghour, "les forces de sécurité ont brisé les portes des magasins qui étaient fermé" pour les contraindre à ouvrir alors qu’ils faisaient grève en signe de protestation contre le régime.
Selon un premier bilan provisoire de l’OSDH, 15 personnes sont mortes lundi, dont 10 civils et deux rebelles à Damas. Trois civils, dont deux enfants, ont aussi été tués par des tirs de roquettes à Deraa (sud), berceau de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad. La veille, les violences en Syrie avaient causé la mort de 146 personnes -71 civils, 27 rebelles et 48 soldats.
A Alep (nord), où l’armée a lancé le 8 août une offensive terrestre pour déloger les rebelles, le pilonnage de plusieurs quartiers se poursuivait, mais les communications étant coupées avec la ville, il était difficile d’obtenir des informations.
A Palmyre, dans le centre du pays, l’armée, appuyée par des hélicoptères, menait des bombardements et affrontait les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL). Des affrontements avaient lieu également dans la ville rebelle de Harasta, au nord-est de la capitale, de même qu'à Deir Ezzor (est) et dans plusieurs localités tenues par les rebelles dans cette région proche de l’Irak.
Sommet islamique
Alors que les violences ont fait plus de 21 000 morts depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le président Bachar al-Assad, rebelles et armée se sont livrées à de nouvelles atrocités ces derniers jours.
A Homs (centre), des soldats aidés de miliciens ont "exécuté" dix jeunes choisis parmi une foule de 350 personnes rassemblées sur une place du quartier de Chamas, selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition. Cette information n’a pu être confirmée de source indépendante. Parallèlement, un journaliste de l’agence officielle Sana, Ali Abbas, a été assassiné samedi soir à son domicile dans la province de Damas, ont indiqué l’agence et l’OSDH. Malgré l’escalade des violences et de la répression, la communauté internationale peine à s’accorder sur un règlement de la crise en Syrie.
Dans une nouvelle tentative diplomatique, à l’initiative du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, un sommet réunissant des dirigeants de 57 pays de l’Organisation de coopération islamique (OCI) doit aborder mardi à La Mecque la question syrienne, qui divise profondément les nations musulmanes.
L’Iran chiite, qui va dépêcher son président, Mahmoud Ahmadinejad, affiche un soutien sans faille à Damas, alors que l’Arabie Saoudite, sunnite, appuie les rebelles. "J’espère que le sommet va se focaliser sur le renforcement de l’unité et l’affaiblissement des haines" parmi les pays musulmans, a affirmé Mahmoud Ahmadinejad avant son départ.
L’opposition syrienne et Washington accuse l’Iran de fournir armes et assistance militaire à Damas, tandis que Téhéran fait le même reproche aux pays occidentaux, à la Turquie, à l’Arabie Saoudite et au Qatar avec les rebelles.
A Beyrouth, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a prévenu dimanche qu’il ne laisserait personne "importer" le conflit syrien dans son pays, trois jours après l’arrestation d’un ex-ministre réputé proche de Damas et accusé de préparer des attentats sur instigation du patron de la sécurité syrienne, le général Ali Mamlouk.
Avec AFP
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