Algérie, un régime dépassé. 2. L'exemple Sidi Said

Algérie, un régime dépassé. 2. L'exemple Sidi Said

Abdelmadjid Sidi Said est l’exemple même de l’essoufflement du régime. Le chef de la Centrale syndicale inféodé à Bouteflika ne dirige plus rien et personne ne l’écoute. Il est débordé par les syndicats autonomes qui s’emparent de la quasi-totalité des secteurs, notamment dans l’enseignement secondaire et supérieur. Affolé, il crée à la hâte, en complicité avec Said Bouteflika, le frère du président, un « Syndicat national des enseignants de l’enseignement supérieur » affilié à la Centrale syndicale. Puis attaque frontalement les syndicats autonomes qu’il accuse de «perdre du temps en ayant recours à la grève au lieu d’aller vers le dialogue». La réponse ne se fait pas attendre. « Je trouve honteux pour un syndicaliste qui se prétend défenseur des intérêts moraux des travailleurs de laisser déshabiller les travailleurs par une grille de salaires indécente. Pour preuve, les travailleurs de catégories 1 à 7 n’ont pas eu d’augmentation car ils ont une prime différentielle. Leur salaire de base est au-dessus du SNMG. » réplique Redouane Osmane, secrétaire général du Conseil des lycées d’Alger (CLA), non agréé. « L’UGTA ne représentera jamais les enseignants du supérieur de manière générale ni les hospitalo-universitaires en particulier, rétorque de son côté le Dr Djidjiki Réda, président du Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMAM). Nous considérons que c’est de l’agitation et de la surenchère et nous ne sommes pas concernés ni de près ni de loin par ce qui s’est passé hier, (dimanche, ndlr), au niveau de l’UGTA. C’est un épiphénomène. Et nous pensons que ces gens-là ne travaillent pas pour l’élite algérienne mais pour les autorités algériennes. Ils ne les représentent pas et ne travaillent pas pour leur intérêt. » Ali Lemdani, du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) est encore plus incisif : « L’UGTA a cessé d’être un syndicat revendicatif en 1963. Il y a une différence entre un syndicat qui défend les privilèges et celui qui défend les intérêts moraux et matériels des travailleurs. La déclaration de M. Sidi Saïd n’a pas surpris les professeurs. C’est le contraire qui nous aurait étonnés. L’activité syndicale on la juge au suivi de son mot d’ordre et à la mobilisation générale. De 2003 à ce jour, ce sont les syndicats autonomes qui investissent le terrain » Pour Keddad, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy) « la déclaration de Sidi Saïd est une véritable fuite en avant. Sidi Saïd ainsi au lieu de défendre les syndicats autonomes défend l’administration qui ignore les droits des travailleurs.La paix sociale ne se négocie pas à huis clos, surtout pas. Nous n’avancerons certainement pas quand les syndicats autonomes sont foulés au pied. »

En fait, avec la déchéance de l’UGTA, c’est tout un levier de contrôle de la population que risque de perdre le pouvoir algérien.

A l’inverse, la remontée des syndicats autonomes sous-entend un progrès sensible dans l’organisation autonome de la société.

Le fait que cette compétition ait lieu entre la Centrale syndicale et des syndicats autonomes ait lieu, montre que quelque chose a profondément changé dans le pays. Que va devenir Sidi Said ? l’éditorialiste de la Dépêche de Kabylie donne une réponse : « L’UGTA aura encore une fois, à devoir prouver son niveau de représentativité et de crédibilité, vis-à-vis de syndicats autonomes d’autant plus redoutés qu’ils voient leurs rangs s’élargir et leur mobilisation croître à la faveur du bras de fer qu’ils engagent avec le gouvernement sur la question très mobilisatrice des salaires. Cruel dilemme pour la Centrale qui dans le cas où ses rivaux mèneraient quelques actions de protestation d’envergure, se verrait soit contrainte de surenchérir en initiant elle-même le même type de procédé syndical, soit, de demeurer fidèle à son discours et de s’en empêcher au nom de la concertation et du dialogue. Autant la première option s’avère périlleuse et difficilement gérable, autant la seconde pourrait lui coûter cher en termes de crédibilité. »

L.M.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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meziane djamal

le sinistre chef de l ugta ne represente que lui meme et quelques corrompus qui tournent autour de lui dans l intention d arracher quelques previleges comme recruter leur enfants et leurs proches etcc...

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ZA

Pauvre M. redsal mou - Ce qui est désolant et regrettable c'est que vous profiterez peut être de l'aboutissement des luttes des syndicats autonomes, car tot ou tard, elles aboutiront, le champ de revendications va s'élargie davantage dns le futur et ton UGTA n'aura aucun mérite si elle ne s'implique pas dés aujourd'hui dans cette lutte pour la dignité du travailleur, avec elle ou contre elle, les syndicats autonomes gagneront. Amicalement et sans raucune.

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