Un cappuccino, chocolat et pas cachère !
"L'Ecriture Sainte n'est pas une science de l'esprit mais du cœur. Elle n'est intelligible que pour ceux qui ont le cœur droit." Blaise Pascal
Ce n’est pas marqué "made in Israël" mais l’emballage du capuccino chocolat qu’on sert dans des terrasses algériennes porte la marque Jacobs, de renommée mondiale. Et tout de suite après, des musulmans responsables et patriotes ameutent la presse : haro sur le produit juif consommé en Algérie ! Les imams s’offusquent et les directeurs de la Concurrence et des Prix crient au scandale. "Mais que diable vient-elle donc faire cette grave denrée blasphématoire dans nos contrées pieuses, qui ont honte devant Dieu qui prévient contre les méfaits hébraïques ?"
En moins de temps qu’il faut pour débarrasser les ordures tout autour de l’environnement d’une quelconque mosquée nationale, le produit circonspect est traqué de la manière la plus fulgurante qui soit et éliminé dans les temps impossible à imaginer quand on n’ignore pas que des produits à large consommation, reconnus incompatibles aux normes requises - parfois même des médicaments pour maladies chroniques, des vaccins, des sérums - continuent de circuler librement dans les quatre coins du pays de puis des mois.
Les prophètes et la manufacture
Jacobs, à comprendre dans les habitudes universels des labels, dans le sympathique souci de la contraction, de " Jacob", "qui provient de Jacob", si l’on veut expliquer le s, est en réalité une marque de produit alimentaire manufacturé appartenant à une filiale française (Tassimo) du groupe américain Kraft Foods avec un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars, plus de 100 marques de produits alimentaires élaborés et employant 100 mille travailleurs dans le monde, mais jusqu’à présent la marque Jacobs est principalement destinée aux pays de l’Europe de l’Est. Et donc certainement des importateurs algériens y ont fourré le nez là dedans pour faire de bonne affaires, les petits caprices du ramadhan aidant.
Mais "Jacobs", si l’on s’abstient de la consonne finale, est aussi le nom d’un patriarche biblique, appelé aussi Israël, fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham, fondateur du peuple juif mais aussi, comme son père et son grand-père, il est reconnu aussi comme important prophète en Islam. Mais le blasphème serait là qui n’autorise pas la "mention d’un nom de prophète musulman glorifiant un quelconque produit de consommation, alimentaire ou autre", même si ce n’est pas porté "Yacoub" le correspondant arabe de Jacob.
Surtout si "ça sert à renflouer les fortunes juives pour asservir les nations musulmanes et les empêcher d’accéder à des stades de sérieux développement capables de faire contrepoids à la puissance hébraïque dans ce monde." D’accord sur le principe, s’il en est, mais Kraft Foods au travers de l’une de ses boîtes qui affiche le nom d’un prophète de l’Islam dans un emballage, produit aussi Jacques Vabre, Chocolat Poulain, Hollywood Chewing Gum, Biscuiterie Belin, Kréma, et cetera, vendus dans le monde musulman, en Algérie aussi, qui vont aller grossir la trésorerie du groupe et de ses filiales de part le monde.
L’argent et la prophétie de la fibre
Mieux. Confortablement coté en bourse, dans le Nyse puis dans le Nasdaq, depuis le mois de juin passé, le groupe ne manque pas d’attirer de colossaux opérateurs jouant dans des portefeuilles d’actions et parmi eux, sans aucun doute, les puissances financières de la péninsule arabique, la bourgeoisie pakistanaise et les gros "khariji", les importateurs en milliards, ayant pignon sur rue dans les grandes villes iraniennes. Mais ce "renflouement" par le biais de ces produits qu’on pourrait dire de petit luxe, non indispensables, ne constitue qu’une bricole en capitaux devant la manne du fibre textile, du vêtement - et des machineries pour le faire- où Lévi’s possède la part du lion. Label porté par les musulmans de la planète depuis plus d un siècle, et pourtant Lévi est l’un des douze fils de Jacob qui ont donné les douze tribus du peuple juif reconnus dans le Coran. Lévi, ce n’est que le prénom emprunté de Loeb Strauss, homme d’affaire américain, inventeur du jeans, né en Bavière en 1829 et décédé en 1902 aux Etats-Unis, fils de Jacob et de Rebecca Haas Strauss.
L’histoire de cette marque est profondément liée à l’expansionnisme yankee d’abord en Europe avec la Seconde guerre mondiale – l’entreprise Lévi’s Strauss a participé corps et âme à l’effort de guerre en habillant les soldats permissionnaires et les ouvriers dans les ateliers d’armements – puis dans le monde entier, sous la formule du symbole du bien être et de l’efficacité. Des historiens de l’Amérique moderne rapportent que Lévi’s aura été l’un des plus redoutables fers de lance durant la guerre froide afin de présenter le modèle capitaliste comme étant la source de toutes les libertés, individuelles ou communautaires. Bref.
Mais quel est le pays musulman, si conservateur soit-il et si véhément envers les détracteurs du dogme rigide de la chariâ qui n’achète pas, les yeux fermés, ses fibres textiles parce que incapable d’en produire à partir du végétal ou même de la matière synthétique ? Ses responsables dirigeants qui bâtissent de glorieuses mosquées et forment d’inébranlables imams, auraient-ils la divination de savoir, au-delà des appellations de labels, ce qui se trame dans le bien-fondé des plus-values dégagées dans les échanges ? Que le moindre qamis ou voile porté, depuis les rives fluviales de l’Asie du Sud-Est jusqu’aux côtes atlantiques, est une valeur monétaire sûre arrachée au pauvre musulman crédule assis derrière son prédicateur qui lui raconte au moins une fois par semaine, un djamoua, la grandeur de l’Islam à l’époque de l’Occident indigent.
Et puis il y a la feuille de papier à tabac Job, pour rouler, oui, Job qui est aussi un prophète musulman, Sidna Youb, enfin…
Nadir Bacha
Commentaires (3) | Réagir ?
pas de pantalon levis car c juif, pas de personnal computer car c microsost et c juif, pas d e facebook c hyper juif, si possible pas d'entreprises fransaoui mais pas sur que l'on veuille s'en défaire et puis c'est pas juif, cet article sans citer le nom relève avec pertinence la paraonia DZ et plus généralement celle basée sur des pseudos dogmes religieux, ce n'est certaienment pas d e cette manière que ce pays, comme d'autres, améliorera le sort de ses habitants en ce XXI eme siècle.
Le temps ne fait rien à l'affaire
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Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con
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Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d'la dernière averse
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