Eteindre les incendies

Eteindre les incendies

Quoiqu’il fasse, lancer des réformettes et faire de l’hémicycle la boîte d’Ali Baba et des 40 voleurs, adopter la politique de l’autruche, garder un silence sidéral derrière les murailles d’El Mouradia, acheter des placards publicitaires à la gloire de son règne, féliciter dans un communiqué laconique le médaillé d’or des JO de Londres...

...quoiqu'il fasse, se donner l’image de leadership dans la crise malienne, inviter Ansar Eddine à sa table de négociations-redditions, quoiqu’il fasse encore en appelant de tous ses vœux à une réécriture anticipée de la constitution, nourrir encore et toujours le rêve d’un quatrième mandat sous les Révolutions arabes, donner caution au régime de Bachar El-Assad qui bombarde les enfants d’Alep, montrer patte blanche devant la protesta des gardes communaux qui remettent sur les pavés ce qu’il veut oublier, la résistance civile au terroristes d’Al Qaïda, céder devant les protesta des jeunes en leur cédant les trottoirs des villes pour ne voir en eux que des vendeurs à la sauvette, ériger la grande mosquée qui attend les prêches de pseudo-repentis convertis en imams, oui, quoiqu’il fasse, les incendies sont là et il est bien obligé, comme un pompier, d’y faire face, par tous les moyens : la répression, les reculades, les bravades, les communiqués de dernière minute, les rebuffades tactiques…

D’abord, l’affaire des gardes communaux n’est pas prête de s’éteindre.

Loin d’apaiser les autorités polico-policières-administratives qui les ont refoulés des portes d’Alger, la "bien gardée", "el mahroussa", le retour au dialogue des gardes communaux a paniqué le régime de Bouteflika car ce dialogue, il l’a toujours réservé au terrorisme du Gia/Gspc/Al Qaïda et il ne saurait être cet outil moderne de la concertation. Devant cet incendie, il s’est empressé d’en éteindre les flammes devant lesquelles les pompiers comme Daho Oul Kablia, ne pouvaient rivaliser. Trois marches, des sit-in, un camping de fortunes à Boufarik, lieu emblématique de la résistance civile à l’Occupant des GIA. Alors, il courbe l’échine, rédige des communiqués sur leur retraite, les rappels rétroactifs de leurs indemnités, promet une priorité aux logements, aux soins. Mais de grâce qu’ils déposent les armes contre lui et contre les terroristes car la Charte pour la paix et la réconciliation a tout réglé, a éteint les incendies de sang.

Le pouvoir a peur. Il panique. Il n’a pas besoin de s’encombrer d’un tel départ de feu à l’approche de la rentrée politique sous le signe de "la transparence" des législatives et des communales, sous la gloriole collective d’un cinquantenaire de l’indépendance aussi. Les gardes communaux auront tout ce qu’ils veulent pourvu qu’ils n’aient pas en tête la débâcle de la concorde civile et qu’ils n’aillent pas dire à la presse que leurs revendications ne sont pas demandes d’aumône mais une exigence de dignité républicaine qui, c’est vrai, ne fait pas vivre.

Un autre incendie qui couve au sein même d’El Mouradia : la nomination d’un nouveau gouvernement même si c’est "moussa lhadj, lhadj moussa" mais qu’au moins, il y ait un semblant de respect des lois organiques et institutionnelles. Un autre gouvernement qui ferait d’Ouyahia son conseiller principal et le retour de Belkhadem comme Premier ministre, ainsi que le veut la logique du régime parlementaire. Mais quel régime parlementaire ?

Mais, d’ici là, d’autres incendies, les vrais, auront fini de ravager les forêts du pays, les belles cédraies de l’Est algérien, des forêts qui ne se sont pas relevées du napalm de l’occupant français et des ravages occasionnés sur les animaux sauvages, par les terroristes qui les déciment pour les manger.

Quoiqu’il fasse, Abdelaziz Bouteflika est cerné par tous ces incendies. Si l’eau continuait à manquer… ?

R.N

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Brahim Arbat

Entre éteindre l’incendie et l’étreindre, tout est là. D’un côté les dirigeants incapables et de l’autre les populations faute de disponibilité pour agir contre le feu parce que éloignés de la décision, elles n’ont pas d’autre choix que de faire avec. Les étrangers arrivent à coup de gosses devises dans lesquelles se complaisent des parties algériennes contractantes parce que ça fout de mirifiques ristournes (que l’Algérie tout entière brûle après, le gosier asséché !) pour que l’eau coule à flots, mais on voit le résultat, on nous dit dans le portable que le fardeau d’Ifri ou de Sidi Zekri à Alger dans le marché noir atteint déjà le quadruple de son prix initial dans les magasins. Mais le Président, les personnes de son cabinet, le chef du Gouvernement et les personnes de son cabinet et de secrétariat général, trente ministres, les personnes de leur cabinets et secrétariats généraux respectifs, les hauts commis des organismes importants, dans la politique, l’économique ou le socioculturel, les 48 walis et leurs cabinets et secrétariats généraux propres, les 548 chefs de daïra, les 1541 maires, les députés, les sénateurs, les généraux et les officiers supérieurs, les pontes de la sécurité et de la sûreté, etc, et bien sûr les favorisés du système qui ont du fric pour acheter et corrompre, eh bien tous ces gens, avec leurs familles, ils forment un collège qui s’en fout éperdument du feu et de la crise de l’eau tant que les milliards convertis en ratatatata et boubouboum les protègent.

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Ne sais-tu pas que les incendies de forêts et les pénuries d'eau en Algérie relèvent de l'inévitable obligation faite aux misérables de passer par la régression féconde chère à ton idole Addi! Une régression féconde qui trouve preneur, depuis plus de dix ans déjà, en la personne du chef d'Etat Bouteflika. Mais une régression qui ne concerne guère "les gueux excités par les sots" du sérail. Une régression féconde fomentée juste contre les désœuvrés et autres va-nu-pieds d'une Algérie profonde oubliée. Il ne manque à la théorie, dont tu ne semble point mesurer toute l'ampleur mortifère, que la réhabilitation de la famille qui recule d'un Madani enfin réconcilié avec Belkhadem, avec un Ali Benhadj et sa propension morbide à narguer la famille qui avance. Comme tu peux être naïf Arbat!

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Brahim Arbat

Comme l’on remarque, à chaque fois que tu tentes de me prendre sur quelque contradiction par les arguments du farfelu tu te fais en même temps ôter un masque. Cette fois, et je ne reviendrai pas là-dessus, tu cires, ici, les bijoux de famille de la caste militaire qui fait la loi dans le pays. Régression féconde ou « régression stérile », ce n’est pas le plaisantin de Bekhadem qui protège les milliardaires comme ton idole de Cevital que tu appelles tendrement Issad, mais ceux qui ont les moyens de réduire l’Algérie à feu et à sang, ni même le rigolo de Madani qui fait actuellement le fou du roi en Arabie et son fils celui de la reine au Royaume-Uni. Y pas photo.

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kamel ait issi

"... nourrir encore et toujours le rêve d’un quatrième mandat sous les Révolutions arabes... "

Et pourquoi pas, il ne faut confondre les pommes et les oranges - Les arabes sont des arabes - Mais les brebis rajlettes d'Afrique du nord, c'est tout autre chose !

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