Afrique du sud : Hillary Clinton a rendu un hommage appuyé à Mandela
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mercredi les Sud-Africains à poursuivre la lutte pour le respect et la dignité en saluant l'icône de l'Afrique du Sud démocratique, Nelson Mandela, pour lui avoir donné la "plus grande leçon" d'humanité en pardonnant à ses geôliers.
Dans un long discours donné à l'Université du Cap occidental, Mme Clinton a également exhorté la jeune génération sud-africaine à promouvoir dans le monde les valeurs démocratiques et les droits de l'homme. Mme Clinton a raconté comment Mandela, après avoir passé 27 ans dans les geôles de l'apartheid, avait invité trois de ses gardiens blancs qui l'avaient traité avec dignité aux places d'honneur du déjeuner de son intronisation comme premier président noir du pays, en 1994.
"Quand je suis sorti de prison, je savais que je devais faire un choix, je pouvais avoir de l'aigreur ou de la haine (...) et j'aurais toujours été en prison. Ou je pouvais commencer à réconcilier les sentiments (que j'avais) à l'intérieur de moi-même avec les autres êtres humains", a-t-elle déclaré, citant des déclarations de Nelson Mandela à ses invités.
"C'est le véritable héritage du président Mandela : nous appeler tous à achever le travail qu'il a commencé. A surmonter les obstacles, les injustices, les maltraitances que tout le monde, tout le monde, parmi nous, rencontre à un moment donné dans sa vie", a-t-elle poursuivi.
Hillary Clinton était à l'intronisation de Nelson Mandela en 1994 en tant que première dame des Etats-Unis. Elle s'est dite honorée d'avoir pu déjeuner avec lui lundi, dans la maison de Qunu (sud-est) où s'est retiré le héros de la lutte anti-apartheid âgé de 94 ans.
"C'est vraiment ce que l'Afrique du Sud doit faire : continuer la lutte, mais la lutte pour la dignité humaine, la lutte pour le respect, la lutte pour élever les gens et donner la chance aux enfants, à chaque garçon et à chaque fille, de réaliser le potentiel que leur a donné Dieu", a-t-elle dit.
"La lutte" (the struggle en anglais) est le nom généralement donné en Afrique du sud pour désigner le combat contre l'apartheid. "L'homme qui a tant fait pour façonner l'histoire d'une Afrique du Sud libre n'a jamais cessé de penser à l'avenir de l'Afrique du Sud", a encore souligné la secrétaire d'Etat.
Et, comme elle l'avait déjà déclaré mardi à Pretoria, Mme Clinton a poussé aussi l'Afrique du Sud démocratique à jouer un plus grand rôle sur la scène internationale. "Peu de nations sur ce continent ont autant de poids que l'Afrique du Sud et peuvent prétendre être des partenaires efficaces. Vous êtes une puissance démocratique qui peut influencer l'Afrique et le monde", a-t-elle lancé, rappelant que le pays était en pointe sur les questions de "non-prolifération nucléaire, changement climatique, coopération économique au G20 ou participation des femmes à la politique".
Et dans une référence à l'Iran, avec lequel le pouvoir sud-africain entretient des liens, Mme Clinton a appelé le "premier pays à avoir volontairement abandonné les armes nucléaires", dans les années 1990, à "convaincre que renoncer aux armements nucléaires est un signe de force, pas de faiblesse".
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