"La Muraille de lave" d’Analdur Indridason

Analdur Indridason
Analdur Indridason

Après huit romans, Analdur Indridason a gardé toujours le même talent, le même souffle.

L'auteur islandais remet le couvert littéraire encore une fois. Maîtrise de l’intrigue, du tempo, de la tendresse qui anime certains de ses personnages. Voilà ce que le lecteur découvre à travers son huitième opus qui vient de sortir chez Métailié.

La Muraille de lave est un roman noir à rebondissements, où plusieurs histoires se croisent. Le lecteur se laisse prendre allègrement la main pour suivre les innombrables intrigues. Ici on est comme capté, hapé par le déroulé de cette histoire, si tant est qu’on a quelque mal à nous dessaisir du roman. Tout Analdur Indridason est là : cette métrique du style, cette façon de conduire le lecteur au fil des pages avec assurance.

Son personnage préféré, le commissaire Erlendur n’est pas le héros de cette histoire, il est parti en vacances sur les lieux de son enfance. Rentrant de son congé, c’est son collègue, Sigurdur Gli, qui prend les affaires courantes en main. Sigurdur qui revient des Etats-Unis où il a étudié la criminologie est un passionné du football américain et de base-ball. Il passe le plus clair de son temps à suivre les matchs devant la télé. Seul après sa séparation de son amie Berghora, après des années de vie commune. Berghora n’aime pas la télé, elle ne comprenait pas l’intérêt que porte Sigurdur à ces sports américains.

Pour autant, ces longues soirées devant la télé, cloué au canapé, ne l’empêchaient pas de poursuivre ses enquêtes et à dénicher la vérité. Entre une histoire de chantage très embarrassante, une femme tuée par un encaisseur, un banquier disparu et l’enfance tragique d’un petit garçon. A travers cet enchaînement de petites histoires, émaillées d’intrigues, l’auteur relate un pan de l’histoire de son pays, l’Islande, avec en toile de fond, la folie des affaires financières, le monde des banques, la violence des hommes pour arriver à assouvir leurs désirs les plus extravagants. 

La Muraille de lave ou "Svör Tu loft", falaise de lave au pied de laquelle la mer vient s’écraser en des tourbillons effrayants. "Svör Tu loft", c’est aussi le nom donné au bâtiment de la banque centrale islandaise. Et c’est là aussi que bien des hommes vont s’écraser, hantés par leur soif d’argent et de pouvoir. La force de ce roman est dans l’écriture elle-même puis dans cette puissance à trouver les mots pour sonder le cœur des hommes. Le beau, l’altérité, l’ignoble, le côté sombre de l’homme, tout y est dans ce Analdur Indridason

La lecture de ce polar de facture classique est captivante, on n’a qu’une seule hâte une fois en main : le finir.

Kassia G-A.

Arnaldur Indridason est un auteur islandais né en 1961 à Reykjavik. Diplômé d’histoire, il est journaliste et critique de cinéma. 

La Muraille de lave chez les éditions Métailié, traduit de l’islandais par Eric Boury

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Atala Atlale

La thématique retenue cette fois ci par Kassia G. A. est surprenante, les livres proposés antérieurement par elle traitaient, des sujets bien différents, le plus souvent en rapport avec la condition du colonisé face ou pouvoir colonial, et d'autres thèmes aussi sur la mal vie, la détresse la misère qui poussent une certaine jeunesse à émigrer etc. Bien sûr, beaucoup apprécient le policier, il y a toujours un fil conducteur, une intrigue, d'où son intérêt. Les Américains excellaient dans ce genre. De toutes les manières ses choix me semblent bien défendus, à raison certainement !

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Aghioul Amchoum

Depuis quand on s´intéresse à la littérature, la culture ici chez nous ? Et pourtant le salon du livre internationanl, chaque année, prouve et nous montre que le seul livre auquel on s´intéresse ici c´est le livre islamique.