Syrie : le premier ministre fait défection et rejoint la Jordanie

Riad Hijad et Bachar Al Assad.
Riad Hijad et Bachar Al Assad.

Riad Hijab, nommé en juin, a fait défection. La télévision d'État parle de son côté d'un limogeage. Lundi matin, une bombe a explosé au siège de la radio-télévision, dans l'un des quartiers les plus protégés de Damas.

Nouveau coup dur pour le régime, un de ses piliers a quitté Damas pour rejoindre l'opposition. La télévision d'État, elle, a annoncé lundi que le premier ministre Riad Hijab a été limogé. Réponse en écrain de fumée d'un feu qui prend au sein du régime. Ancien ministre de l'Agriculture, il avait été nommé en juin à la tête du gouvernement par Bachar el-Assad, à la suite des élections législatives. donc, contrairement à la propagande du régime, Riad Hijab est bien arrivé en Jordanie où sa famille s'était réfugiée avant lui. C'est la première défection d'importance qui vient du premier cercle du pouvoir de Bachar Al Assad.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, organisation installée à Londres qui se base sur un réseau de témoins et de militants sur place) déclare quant à lui que Riad Hijab a fui le pays. Une source officielle jordanienne a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il se trouvait actuellement en Jordanie, avec sa famille.

Pour parer au plus pressé, la télévision d'État annonce qu'Omar Ghalawanjin, ancien vice-premier ministre, a été désigné pour "expédier temporairement les affaires courantes".

Attentat au siège de la radio-télévision à Damas

C'est l'un des quartiers les plus protégés de Damas, la capitale syrienne. Pourtant, un attentat à la bombe a touché lundi, vers 10 heures locales, le siège de la radio-télévision étatique, place des Omeyyades. "Une bombe a explosé au troisième étage (…), faisant des blessés", a déclaré le ministre de l'Information, Omrane al-Zohbi. "Il y a de gros dégâts et des blessés légers. Pas de mort", a-t-il ajouté. Pour le ministre, "cet attentat montre combien vils sont ceux qui appuient les groupes conspirant contre la Syrie. Ils se trouvent au Qatar, en Turquie, en Arabie saoudite ou appartiennent au Mossad (service de renseignement israélien, ndlr)." Malgré cet attentat, la télévision continue d'émettre.

La chaîne pro-gouvernementale d'information en continu al-Ikhbariya, qui avait elle aussi été touchée par un attentat meurtrier fin juin, a diffusé des images d'employés de la chaîne étatique en train d'inspecter les décombres et de secourir l'un de leurs collègues blessé. Samedi, le régime avait déclaréavoir repris le contrôle de la totalité de Damas.

Le Qatar, l'Arabie saoudite et la Libye fournissent des armes aux rebelles

Interrogée lundi sur Europe 1, Bassma Kodmani, la responsable des relations extérieures du Conseil nation syrien, a déclaré que "certains pays" fournissent "certains types d'armes (…) légères et conventionnelles" aux rebelles syriens. "C'est le Qatar, l'Arabie saoudite, c'est peut être un peu la Libye avec ce qui lui reste de sa propre bataille", a-t-elle précisé.

Les combats se poursuivent à Alep

Les combats se poursuivent, lundi, à Alep. La situation est, selon les journalistes sur place, figée depuis samedi dans d'une contre-offensive imminente annoncée par le régime. Selon un responsable de la sécurité, cité par l'AFP, 20.000 soldats ont été déployés en renforts dans et autour d'Alep et que d'autres continuent d'arriver. Les rebelles comptent pour leur part entre 6.000 et 8.000 hommes

Si l'ASL (qui compterait entre 6.000 et 8.000 hommes dans cette bataille) a pris le contrôle de l'accès à Alep au nord, grâce à la prise du barrage d'Anadane lundi dernier, le régime contrôle toujours l'aéroport de Mannagh, où sont basés les hélicoptères et une académie militaire. Les avions de l'armée de l'air, eux, viennent d'Idleb, plus à l'ouest ou d'autres régions. Selon Libération, les soldats continuent d'organiser des barrages mobiles. Ils en auraient installé un "dans la zone industrielle, au nord de la ville".

Des bombardements ont visé le Palais de Justice, au centre-ville, ainsi que les quartiers de Chaar et de Marjé, à l'est. Selon l'OSDH, huit civils seraient décédés, ainsi qu'un commandant rebelle.

Le CNS a accusé le régime d'avoir commis un "massacre" à Harbnafsa, dans la province d'Hama, dans une attaque qui "s'inscrit dans le cadre d'un exil confessionnel" forcé. Selon elle, les troupes loyalistes auraient pilonné la ville à l'aide de chars durant plusieurs heures, avant de la prendre d'assaut. 40 civils seraient morts et plus d'une centaine seraient blessés. L'OSDH fait quant à lui état de 11 civils tués.

Yacine K./Agences

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Rabah

Se sentant démasqué, le président du Conseil des ministres syriens, Riad Hijab, a été exfiltré par l’OTAN vers le Liban, dimanche 5 août 2012.

L’agence de presse nationale syrienne (Sana) n’a pas rendu compte de l’événement, se contentant de signaler qu’il avait été « démis de ses fonctions ».

La Syrie étant un régime présidentiel (comme les États-Unis), les ministres sont nommés directement par le président de la République et cette vacance n’a pas d’incidence sur le reste du gouvernement. Le président Bachar el-Assad a demandé à l’un des quatre vice-présidents du Conseil, Omar Ghalawanji, d’exercer les fonctions de président du Conseil des ministres.

Le chef de l’Armée syrienne libre a annoncé que M. Hijab avait fait défection avec d’autres ministres. La télévision syrienne a montré des images panoramiques de la réunion du Conseil des ministres sous la présidence d’Omar Ghalawanji afin que chacun puisse constater que nul ne manque à l’appel. En outre, le ministre des Biens cultuels –dont le nom avait été cité par une agence de presse- a fait une déclaration à la télévision sur un sujet secondaire afin de mettre un terme aux rumeurs de la presse occidentale le concernant.

La trahison de Riad Hijab est la première d’importance depuis le début de la crise. Selon son porte-parole, Mohamed Otri, qui s’est exprimé depuis la Jordanie, M. Hijab travaillait secrètement au renversement de Bachar el-Assad bien avant d’accepter les fonctions de président du Conseil des ministres, il y a six semaines, le 23 juin.

Le président du Conseil des ministres coordonne la mise en œuvre de la politique intérieure, mais n’a aucun pouvoir en matière de Politique étrangère et de Défense, « domaines réservés » du président de la République.

Comme dans le système constitutionnel états-unien, les principaux pouvoirs de nomination reviennent au président de la République. Le président du Conseil des ministres n’a donc pas pu placer des hommes à lui à des postes stratégiques de l’État.

À ce stade de l’enquête, il semble que l’opération « Volcan de Damas et séisme de la Syrie », qui a échoué, devait consister en un coup d’État militaire auquel Riad Hijab aurait donné une onction civile. Washington et ses alliés pensaient qu’après la décapitation du commandement militaire (attentat du 18 juillet), des généraux et leurs régiments s’empareraient du pouvoir avec l’aide des mercenaires entrant depuis la Jordanie, puis ils l’auraient remis dans les mains de M. Hijab. Le département d’État aurait alors applaudi à la victoire de la « démocratie ».

On ignore à quel moment les services de sécurité ont commencé à douter de la loyauté du président du Conseil des ministres. Celui-ci n’avait pas été inquiété et participait encore hier à une inauguration officielle, mais il avait évité de retourner à son bureau depuis deux jours.

Bien qu’ayant exercé des fonctions au sein du Baas, Riad Hijab était un technocrate, pas un leader politique. Ancien préfet de Lattaquié, jouissant d’une excellente réputation d’administrateur, il avait été nommé ministre de l’Agriculture, puis président du Conseil des ministres parce n’étant pas lié à un courant politique, il semblait plus apte que d’autres à œuvrer à l’unité nationale. C’est le contraire qui s’est produit. N’étant lié à aucun groupe, il a pu changer de bord sans être retenu par un engagement.

Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Information, Omrane al-Zohbi, a souligné que -à la différence de l’Arabie saoudite- la Syrie est un État, et que la disparition d’un homme ne peut affecter la marche de l’État.

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Tu es plus branché sur les bâathistes que nos propres problèmes cruels en Algérie.

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Rabah

Quel problemes cruels, qu'est ce vous connaissez de la cruauté ou meme de la realite, nous somme notre propre probleme, je trouve que ce qui se passe à l'echelle mndiale est bien plus pire que nos petites vies mesquines

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rabah Benali

Bonsoir

Celà confirme mes propos sur les destinations choisies par ces "Frères" réfugiés Syriens.

Ce ministre n'est pas venu en Algérie. Comme il possede "TIRIALINE". YESSAA3 loulou comme on dit chez nous. (Il a le sous), Il a plutôt choisi la Jordanie de ses frères de sang et de culture. Il y sera acceuilli les bras ouverts.

Par contre, El Dja3nin, (Les gueux) viendront camper en Algerie. Pays des merveilles de la Izza oul karama.

Rabah Benali

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