L'Algérie demande officiellement la restitution de Baba Merzoug à la France
Le canon Baba Merzoug est à Brest (Ouest de la France) depuis 179 ans. Une demande officielle de l'Algérie pour son retour a été faite début juillet.
Ce canon légendaire a défendu Alger pendant longtemps. Nous, les Algériens on l'appelle Baba Merzoug, et La Consulaire pour les Français. Ce canon de 12 tonnes, long de 7 m, capable de tirer à 4,8 km, est l'un des symboles des relations franco-algériennes. Cette pièce d'artillerie fondue dans le bronze avait été ramenée en France comme trophée de guerre le 5 juillet 1830, au moment de la conquête de l'Algérie. Il ne fut pas le seul, bien entendu. Transformé en colonne, ce canon, symbole de résistance d'Alger est érigé au milieu de l'arsenal de Brest en 1833. Il n'en a pas bougé depuis.
"Une demande officielle des autorités algériennes pour le faire revenir à Alger a été déposée au Quai d'Orsay début juillet", indique une conseillère du cabinet de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, nous apprend le quotidien Ouest-France. A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'indépendance, cette demande constitué une première dans cette affaire dans les relations entre les deux pays. Il faut rappeler que déjà deux demandes d'associations algériennes pour la restitution de ce canon avaient été éconduites par les autorités françaises par le passé. Selon cette source, l'instruction de cette demande officielle devrait prendre plusieurs semaines.
Cependant, au ministère de la Défense français, rien n'est encore décidé pour autant. "L'Amirauté est très attachée à ce canon, qui fait partie désormais de l'histoire de la Marine nationale", a prévenu le ministère de la Défense, selon Ouest France.
Le journal ajoute que le sort du canon est examiné en ce moment par le ministre des Affaires étrangères. Pour la petite histoire, un coq orne le sommet de Baba Merzoug, une patte tenant un globe terrestre. Symbole de la puissance impériale d'alors.
Après 179 ans loin de ses terres, Baba Merzoug reviendra-t-il veiller sur la baie d'Alger ? L'avenir proche nous le dira.
Il faut rappeler qu'outre ce canon, il y a aussi et surtout la question des 37 crânes d'illustres résistants algériens qui pourrissent dans des réserves d'un musée parisien (*). Aucune demande n'est introduite pour leur rapatriement.
Yacine K.
(*) Lire lematin : L'Algérie n'en veut pas des 37 crânes de résistants algériens de Paris ?
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merci
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