Dieu est-il avec la cigale ?

Comment un génie comme Kateb Yacine pouvait mourir proscrit au moment ou un illustre usurpateur comme Belkhadem ne cesse de nous narguer à ce jour du haut de l’Etat algérien ?
Comment un génie comme Kateb Yacine pouvait mourir proscrit au moment ou un illustre usurpateur comme Belkhadem ne cesse de nous narguer à ce jour du haut de l’Etat algérien ?

Dieu aurait-il changé de camp en rejoignant la cigale paresseuse contre la petite fourmi travailleuse ?

Sans aller chercher les signes de la trahison dans le simulacre du 10  mai dernier qui a consacré la victoire de la cigale au détriment de la fourmi, la question comment un génie comme Kateb Yacine pouvait mourir proscrit au moment ou un illustre usurpateur comme Belkhadem ne cesse de nous narguer à ce jour du haut de l’Etat algérien avec une doctrine propre aux "chouaffâtes", nous met à nouveau en face des responsabilités morales que nous tentons de fuir depuis toujours. En tous les cas, cette question nous invite a revoir les postulats et les thèses établies par le vieil apologue repris à tour de rôle par Esope, Ibn El Mouqafâa et Jean de Lafontaine.

La cigale irresponsable qui vit dans l’opulence même durant l’hiver alors que la fourmi qui aura travaillé dur durant tout l’été est contrainte, le chapeau entre les mains et la tête baissée, de frapper à la porte des autres, à la porte de la cigale lui quémandant quelques subsides de plus pour faire face à la rudesse de l’hiver, voilà qui remet en cause toute la sagesse de nos trois fabulistes.

Que sont devenus les vrais militants dans notre pays ? D’abord sont-ils acceptés et structurés dans les partis ou bien comme la fourmi, sont-ils contraints à l’exil et à la mendicité ? La situation de notre pays n’en finit pas d’apporter un cinglant désaveu au vieil apologue d’Esope, en nous fournissant une image opposant non pas les partis politiques au régime, mais les militants réellement engagés catalogués de cigales et jugés d’irresponsables par un environnement politique forcement perverti par la complicité et la complaisance, qui s’est octroyé le beau rôle de la fourmi. Un univers politique dont l’imposture et la nature arnaqueuse ont détruit toutes les valeurs morales et dénaturé toutes les identités. En principe, la cigale qui devait faire la manche et implorer la fourmi pour quelques grains en perspective de l’hiver est à chercher ailleurs que dans le milieu des militants réellement  et profondément engagés qui croient fermement aux principes d’un monde juste et équitable, aux vertus du travail, de la science et de l’intelligence. Cependant, cette perversion a dépassé les frontières de notre pays pour atteindre d’autres horizons en Europe et en Amérique.

Au-delà du militant sincère et convaincu  qui s’occupe principalement de la réalisation des objectifs tracés par le parti et qui se retrouve à chaque fois privé du fruit de son labeur, c’est toujours celui qui travaille le plus, celui qui fournit des sacrifices incommensurables qui se voit à tous les coups réduit à frapper aux portes des spéculateurs et autres prédateurs sans scrupules pour ne pas mourir de faim et de désœuvrement.

Dieu est-il avec la cigale ? Le monde a-t-il changé au point de ne plus pouvoir s’accommoder des vertus du travail et de la prévoyance,  au point de ne plus vouloir entendre  parler Esope, Ibn El Mouqafâa  et Jean de La Fontaine ? Sinon, comment peut-on interpréter l’accession de Bouteflika sur le podium de la gloire et le déshonneur infligé à Messali Hadj qui a tout donné à son pays, au Maghreb et aux peuples opprimés de la terre ?

Sale temps pour Esope : la cigale insouciante du lendemain, négligente dans ses propres affaires, errante à longueur de journée et impécunieuse à outrance est plus jamais à l’abri, allant jusqu’à se permettre le luxe de proposer son aide sous forme de prêts à la fourmi travailleuse et vertueuse.

Saïd Radjef

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Commentaires (14) | Réagir ?

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ali chemlal

Vous faites trop de publicité a cet individu qui réve de nous diriger, il ne mérite pas qu'on s'attarde une seule minute a ce sinistre personnage, continuer de s'intéresser a lui, c'est tout simplement du harcélement a l'encontre des fidéles du Matin.

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Guel Dring

Le Matin DZ - des idées et des débats : Si l'on consulte les horaires des prières, on constate qu'il y a une (01) minute de temps entre des villes proches comme Tizi, Bouira, Boumerdes, Rouiba, Alger, Tipaza, etc... de même avec toutes les villes de l'Est et de L'ouest dans le sens longitudinal. Lorsque l'on sait que la durée du muezzin (appel à la prière) ou Adhène dure généralement plus de 2 minutes (à vérifier c'est entre 2 et 4 minutes) , cela veut dire que : par exemple : l'appel du Dohr à Bouira n'est pas fini qu'il est entamé à Boumerdès en continu et avant de finir à Boumerdès qu'il est repris à Boudouaou et ainsi de suite. Pendant ce temps, sur le même schéma la prière du Asr est enterinée en Arabie Séoudite et continuée vers l'Egypte, puis la Lybie, la Tunisie pour pénétrer dans notre espace à El Tarf 16 heures 15 (actuellement) . La prière du Maghreb elle, était aux environs du Pakistan selon le même scénario et la prière d'Al Icha pourrait être en Inde. Si l'on considère l'espace qu'il y a entre les moments de prières (04h - 21h soit 17heures environ) , on peut positionner le moment de prière d'El Icha lorsque que celle d'El Fedjr est à Alger avec 17heures d'avance ce qui la placerait aux environs du méridien passant par Los Angeles à peu près : l'objet de tout cet imbroglio (déchiffrable avec un peu de bonne volonté) est de faire ressentir que l'appel à la prière se fait autour de la Terre en continu, en H/24. pas comme le sifflement de la cigale qui ne dure que l'été de chaque hémisphère. Louanges à Dieu.

C'est toujours une idée.

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