L’ONU est-elle complice du régime syrien ?
L'ONU tergiverse face au massacre des populations par le régime syrien. En est-elle complice par son attentisme, plus préoccupée par des intérêts stratégiques économique et financier que par l'extermination d'un peuple...
Le régime de Bachar Al Assad semble appliquer à la lettre la fameuse formule du dictateur Kadhafi résumée par "zenga zenga"menaçant son peuple de le traquer partout jusqu’aux replis de son âme. Bachar Al Assad, en déversant sur Alep, des tonnes de bombes par son armée loyaliste, n’est pas sans savoir que ce sont les derniers jours de son règne comme Ben Ali, Kadhafi, Moubarek et d’autres encore car de telles velléités de règnes absolutistes ont encore de beaux jours dans le continent africain. Mais, la communauté internationale, les grandes puissances mondiales ont révélé leur impuissance et leurs divisions au sein d’une ONU attentiste, lente et dépassée par l’urgence des événements. C’est d’ailleurs au moment où les conflits économiques et politiques dépassent les cadres locaux ou nationaux, que cette organisation qui, soixante dix ans après le Procès de Nuremberg, n’a pas eu à renouveler une expérience historique de cette envergure bien que la déferlante des Révolutions arabes ait pu inspirer à cette instance internationale les moyens de prévenir les tentations du diable des dictateurs arabes en puissance. La Chine et la Russie, qui ont opposé leur véto à toute intervention armée en Libye et au départ négocié de Bachar Al Assad, les Américains qui tirent la sonnette d’alarme sans réagir de manière efficace pour empêcher ce massacre d’Alep, la mission ridicule des casques bleus dans la fournaise de Damas, rend la communauté internationale plus soucieuse des calculs politiciens que de la perte massive des vies humaines. L’Algérie, insignifiante dans ce concert des Nations, a, comme nombre de pays arabes, émis ses "réserves" au départ du dictateur syrien, invoquant, hypocritement une « souveraineté du peuple » qui n’en a plus, qui se fait massacrer, nourrissant le secret espoir que les forces du dictateur écrase la rébellion sans trop de dégâts. Mais il y a une logique irréversible. Bachar Al Assad n’y échappera pas. Ses "souteneurs" comme l’Algérie de Bouteflika, dernier des Mohicans de l’ère de ces dictateurs tués ou chassés, ont peur de la rébellion pacifique de la Place Tahrir ou de Sidi Bouzid, ou armée, celle partie de Benghazi. L’ONU, quant à elle, semble minée par des dissensions endémiques au point où Koffi Anane, l’secrétaire générale de cette organisation, devant l’impasse à laquelle il a été confronté dans sa mission en Syrie, a, pour la première fois dans l’histoire, accusé cette institution de « complicité » avec le régime syrien. Le cri de détresse de son actuel secrétaire général Ba Ki moon n’a pas empêché les hélicoptères d’Assad de mitrailler les soldats de l’armée dissidente et aux bombardiers d’Al Assad de détruire des maisons.
R.N
Commentaires (1) | Réagir ?
Votre titre, ici, concernant la question syrienne, pose en réalité la question de cette organisation, l'ONU, consommatrice de denier mondial, de moyens faramineux payés par les États-membres, qui n'a absolument, mais alors absolument, de rôle à jouer quand l'intérêt patent des trois super puissances militaires du monde est sur la table. La Syrie constitue la "rencontre stratégique"entre les USA d'un côté et de la Russie et de la Chine, de l'autre, sur le double plan de la sécurité de l’État d’Israël face à des ennemis potentiels arabo-musulmans depuis ses frontières jusqu'à la mer Caspienne et de celle énergétique dont une grande partie du monde en dépend, surtout la Chine destinée à des essors économiques de plus en plus exigeants.