Syrie : l'armée d'Al Assad lance un déluge de feu sur Alep

Immeubles en flammes, hélicoptères survolant la ville d'Alep en quête de positions ennemies à mitrailler : un déluge de feu s'est abattu, samedi 28 juillet, sur le quartier Salaheddine où des insurgés syriens et étrangers faisaient face aux assauts de l'armée syrienne.

Forte de sa puissance de feu, l'armée syrienne a lancé samedi l'assaut contre la première ville du nord. Objectif : tenter d'écraser dans le sang les rebelles retranchés dans le sud-ouest de la ville. Des bombardements violents ont commencé dans la nuit et se poursuivaient avec la même intensité huit heures plus tard. Quatre hélicoptères lancent des roquettes et mitraillent le quartier alors que l'artillerie et les chars sont en action.

Tout le quartier est cerné. Les combattants sont des opposants syriens et des étrangers qui affirment appartenir au "Liwa Tawhid al-Moujahidine", la Brigade de l'unification des Moujahidines (combattants islamistes).

Il y a des Tchétchènes, des Algériens et même des Suédois et des Français de confession musulmane. Le correspondant de l'AFP a assisté à une offensive de l'armée venue de Hamdaniyé, un secteur proche, qui a été repoussée par les rebelles. Sur la chaussée, on voit la carcasse de trois chars et de deux blindés détruits par les rebelles, à côté, gisent les corps inertes de six soldats et quatre insurgés.

100 chars d'assaut

Selon un responsable rebelle, Abdel Jaber al-Oqaidi, une centaine de chars ont été déployés aux abords du quartier de Salaheddine (sud-ouest). Une vidéo diffusée par des militants sur internet montre des rebelles montés sur une fourgonnette rouge - sur laquelle est écrit en blanc le nom de la "Brigade de l'unification des Moujahidines" - qui tirent à la mitrailleuse en direction des hélicoptères de l'armée, des salves saluées par les cris d'autres rebelles postés dans les rues. Dans une autre vidéo, un immeuble est en flammes tandis que retentissent des tirs nourris et des sourates du Coran récitées par le muezzin d'une mosquée.

Depuis vendredi, beaucoup de femmes et d'enfants ont quitté le quartier dans la panique pour aller trouver refuge dans d'autres secteurs de la ville et seule une partie des hommes est restée. Il n'y a ni eau, ni électricité. Les habitants qui sont restés ont de grandes difficultés à se ravitailler en pain. De nombreux civils se sont abrités dans les sous-sols des maisons, tandis qu'un mouvement d'exode était noté dans certains quartiers.

"Il y a des milliers de personnes dans les rues fuyant les bombardements, elles sont terrorisées par les hélicoptères qui survolent à basse altitude" les immeubles, affirme Amer, porte-parole d'un réseau de militants à Alep en contact avec les habitants. "Il y a un très grand nombre de civils qui se sont réfugiés dans les jardins publics dans les secteurs plus sûrs, mais la majorité d'entre eux se réfugient dans des écoles", dit-il, contacté via Skype. "Ils ne peuvent pas sortir de la ville et il n'y a plus de lieu sûr pour eux en Syrie", affirme-t-il. Une source de sécurité syrienne affirme d'ailleurs que "les quartiers chauds sont complètement bouclés pour empêcher les terroristes de s'échapper", en référence aux rebelles.

Au moins 29 personnes - dix soldats, huit rebelles et onze civils - ont été tuées depuis le début de l'assaut, d'après l'OSDH, qui a recensé plus de 20.000 morts, dont 14.000 civils, depuis le début de la révolte contre le régime Assad en mars 2011.

Plusieurs pays occidentaux avaient exprimé leur préoccupation face à la perspective d'un assaut contre les rebelles, Washington évoquant la possibilité d'un "massacre". La Russie a averti samedi qu'une "tragédie" menaçait à Alep, tout en estimant qu'il n'était pas "réaliste" d'escompter que le gouvernement syrien reste les bras croisés alors que des rebelles armés occupent les grandes villes.

Le président François Hollande a appelé de son côté à une intervention rapide du Conseil de sécurité de l'ONU pour éviter de nouveaux massacres en Syrie. "Le rôle des pays du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est d'intervenir le plus rapidement possible", a déclaré à des journalistes le chef de l'Etat français, en marge d'une visite à Monlezun, dans le Gers.

"Nous sommes en train de persuader le gouvernement qu'il doit faire de premiers gestes", s'est contenté de déclarer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue japonais à Sotchi (sud). La Russie est, rappelons-le, est celui avec la Chine, qui bloquaient toutes les résolutions onusiennes.

Avec AFP

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Mehdi marekchi

Parler d'un deluge de feu, c'est peu. Qu'ils les (gaz) une fois pour toute; connaissant de quoi ils sont capables de faire. L'Algérie est un bon exemple. Dieu protège la Syrie

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Guel Dring

A mesure que le monde vit ces moments du jour d'avant, puisqu'il doit y avoir un jour d'après, dusse-t-il être le jour du Jugement dernier, à mesure que l'on ressent que les hommes ne sont en fait que des éléments dans la main de Dieu. Car comment un Lavrov, puisse-t-il dire, des stupidités pareilles, comme si c'était l'armée libre de Syrie qui aurait engagé les hostilités. Le scénario de l'Histoire se répète : il y a un déséquilibre des forces dans une société qui se traduisent par des contestations, puis des révolte, puis le soulèvement ou la révolution. Et comme chaque roi ou président campe sur ses positions, les relations pouvoir/peuple se dégradent et imposent des réactions qui finissent par la chute du régime en place etc... C'est pour cela, qu'il est regrettable que des tab djenehoum ne puissent concevoir qu'ils vont un jour, perdre à jamais ces vertes prairies et vergers luxuriants. Ils osent parce se considérant plus méritants à tenir les rênes du pouvoir quittent à commettre des génocides. La fin d'Al Assed ou de tout autre imposteur ne sera qu'une question de temps. Celui qui ouvre les yeux de sa raison estime que le régime d'Al Assed est entré dans sa phase de désintégration. Il est quasiment impossible que la Syrie ou même l'Algérie continuent à vivoter sur l'improvisation.

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