Cette Algérie dont on ne parle pas Par Hassan Zerrouky
En marge du débat sur le troisième mandat se déroule un autre tout aussi important portant sur la situation économique et financière de l’Algérie.
Dans une conférence-débat, le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a qualifié de « très bonne idée » la création d’un fonds souverains, et ce, à l’instar de ceux existant dans les pays du Golfe et qui permettent à ces pays de placer leurs actifs accumulés grâce aux ressources du pétrole sur le marché financier international.
Cela étant, avec des réserves de change ayant atteint 110 milliards de dollars, une dette extérieure ramenée à moins de 4 milliards de dollars et une dette interne de moins 900 millions de dollars, l’Algérie, qui a levé la contrainte externe pesant sur ses finances, serait tentée de se doter d’un fonds souverain à même de lui permettre d’être présente activement sur les marchés financiers. Reste que la constitution d’un tel fonds ne se décrète pas, exige du temps et dans le contexte de la crise financière internationale existante, des pays mieux dotés que l’Algérie ont laissé des plumes. La Chine, par exemple, qui possède un fonds souverain, a perdu plusieurs dizaines de milliards de dollars !
Jusque-là, sans crier gare, sans même que le Parlement soit consulté, le pouvoir a choisi d’investir ( on parle de 40 milliards de dollars) dans les achats de bons du Trésor américain. Une valeur refuge moins risquée, avec un faible taux de rendement, qui permet néanmoins aux Etats-Unis de financier sa propre croissance et son déficit budgétaire, mais qui ne rapporte pas gros aux pays acheteurs. Passons.
Sur le fond, l’amélioration des finances algériennes, validée par le FMI et la Banque mondiale, et qui donne le tournis aux spéculateurs nationaux et internationaux, ne s’est toutefois pas traduite par une amélioration de la situation sociale pour le plus grand nombre. En effet, si l’Algérie a amélioré ses comptes, la contrainte sociale est loin d’être levée. Pire, elle est plus que jamais présente. Le chômage demeure à un niveau élevé. Selon la Banque mondiale, il serait supérieur à 20%. L’inflation, nous apprend le quotidien Liberté est de retour. Le gouvernement lui-même se déclare impuissant à faire face à la montée des prix des produits de première nécessité, saignant le pouvoir d’achat des Algériens. Avec un salaire moyen de 20 000 dinars que peut acheter un citoyen quand le kg de pomme de terre a atteint les 70 dinars avant de retomber à 30 dinars, quand le bidon de 5 litres d’huile se situe entre 500 et 600 dinars, quand le prix de la viande est entre 700 et 1000 dinars le kg, que le pot de yaourt est de 12 dinars et le sachet de lait entre 30 et 50 dinars ! Et ce, sans compter des fruits ( pommes, oranges et mandarines) devenus presque des produits de luxe ( la pomme coûte entre 150 et 200 dinars le kg). Qui plus est, selon une enquête-reportage d’El Watan, les bidonvilles « prolifèrent dans tout le pays à grande vitesse » écrit-il dans son édition du 23 décembre dernier. Ils sont visibles à l’œil nu, comme à Hydra, dans le quartier Doudou Mokhtar, à proximité des quartiers résidentiels. Et, selon le Soir d’Algérie du 18 décembre, la wilaya d’Alger a recensé 40 000 baraques en parpaings et tôles. Avec une moyenne de 10 à 12 personnes par baraquement, ce sont plus de 400 000 personnes qui vivent dans les bidonvilles ceinturant la seule ville d’Alger ! En revanche, le marché informel (marché noir) des produits de consommation et de la devise est en pleine expansion, tandis que les inégalités sociales se creusent de jour en jour. Au niveau national, 732 marchés informels ont été recensés dont 93 pour la seule Alger. L’UGCA ( syndicat des commerçants) cité par la Tribune, a relevé que le marché noir emploie 1,5 million de personnes qui ne sont concernés ni par les impôts ni par les charges sociales. Selon la direction des douanes, ce marché noir représente 30% de l’économie du pays causant un préjudice financier en termes de recettes fiscales s’élevant à plusieurs dizaines de milliards de dinars ! Le square Port Saïd, par exemple, est devenu un véritable marché des changes, brassant des sommes considérables ! Et ce, sans compter la corruption et ce terrorisme qui se nourrit de l’exclusion sociale… Autant de faits, relèvent la presse nationale et des experts avisés, qui sont en train de déstabiliser la société algérienne.
Un chose est certaine : lors d’un débat organisé par El Watan, des experts de plusieurs nationalités ont observé que « les Etats qui dépendent des exportations des hydrocarbures comptent parmi les pays qui connaissent des économies instables, de hauts niveaux de corruption, de pauvreté et d’inégalités sociales, de mauvais indicateurs de santé publique, des régimes autoritaires (…) des niveaux élevés de violence politique ». Et que « la dépendance rentière vis-à-vis du pétrole et du gaz empêche dans le même temps la diversification de l’économie ». Et de citer qu’en terme de productivité, la Banque mondiale a classé l’Algérie à la 85 éme place ! Autrement dit, faute d’une politique de développement productif sur fond de réformes audacieuses et transparentes, ouvrant des perspectives aux investisseurs nationaux et étrangers et aux jeunes à la recherche d’un emploi, le pays ne peut pas aller bien loin.
Devant un tableau aussi peu réjouissant ( on aurait voulu axer cet article sur ce qui ne va pas), mettre la question du troisième mandat au rang de ses priorités comme le fait le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement et affirmer qu’il s’agit d’une revendication nationale, traduit toute la coupure existante entre les gouvernants et les gouvernés.
H.Z
Dans une conférence-débat, le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a qualifié de « très bonne idée » la création d’un fonds souverains, et ce, à l’instar de ceux existant dans les pays du Golfe et qui permettent à ces pays de placer leurs actifs accumulés grâce aux ressources du pétrole sur le marché financier international.
Cela étant, avec des réserves de change ayant atteint 110 milliards de dollars, une dette extérieure ramenée à moins de 4 milliards de dollars et une dette interne de moins 900 millions de dollars, l’Algérie, qui a levé la contrainte externe pesant sur ses finances, serait tentée de se doter d’un fonds souverain à même de lui permettre d’être présente activement sur les marchés financiers. Reste que la constitution d’un tel fonds ne se décrète pas, exige du temps et dans le contexte de la crise financière internationale existante, des pays mieux dotés que l’Algérie ont laissé des plumes. La Chine, par exemple, qui possède un fonds souverain, a perdu plusieurs dizaines de milliards de dollars !
Jusque-là, sans crier gare, sans même que le Parlement soit consulté, le pouvoir a choisi d’investir ( on parle de 40 milliards de dollars) dans les achats de bons du Trésor américain. Une valeur refuge moins risquée, avec un faible taux de rendement, qui permet néanmoins aux Etats-Unis de financier sa propre croissance et son déficit budgétaire, mais qui ne rapporte pas gros aux pays acheteurs. Passons.
Sur le fond, l’amélioration des finances algériennes, validée par le FMI et la Banque mondiale, et qui donne le tournis aux spéculateurs nationaux et internationaux, ne s’est toutefois pas traduite par une amélioration de la situation sociale pour le plus grand nombre. En effet, si l’Algérie a amélioré ses comptes, la contrainte sociale est loin d’être levée. Pire, elle est plus que jamais présente. Le chômage demeure à un niveau élevé. Selon la Banque mondiale, il serait supérieur à 20%. L’inflation, nous apprend le quotidien Liberté est de retour. Le gouvernement lui-même se déclare impuissant à faire face à la montée des prix des produits de première nécessité, saignant le pouvoir d’achat des Algériens. Avec un salaire moyen de 20 000 dinars que peut acheter un citoyen quand le kg de pomme de terre a atteint les 70 dinars avant de retomber à 30 dinars, quand le bidon de 5 litres d’huile se situe entre 500 et 600 dinars, quand le prix de la viande est entre 700 et 1000 dinars le kg, que le pot de yaourt est de 12 dinars et le sachet de lait entre 30 et 50 dinars ! Et ce, sans compter des fruits ( pommes, oranges et mandarines) devenus presque des produits de luxe ( la pomme coûte entre 150 et 200 dinars le kg). Qui plus est, selon une enquête-reportage d’El Watan, les bidonvilles « prolifèrent dans tout le pays à grande vitesse » écrit-il dans son édition du 23 décembre dernier. Ils sont visibles à l’œil nu, comme à Hydra, dans le quartier Doudou Mokhtar, à proximité des quartiers résidentiels. Et, selon le Soir d’Algérie du 18 décembre, la wilaya d’Alger a recensé 40 000 baraques en parpaings et tôles. Avec une moyenne de 10 à 12 personnes par baraquement, ce sont plus de 400 000 personnes qui vivent dans les bidonvilles ceinturant la seule ville d’Alger ! En revanche, le marché informel (marché noir) des produits de consommation et de la devise est en pleine expansion, tandis que les inégalités sociales se creusent de jour en jour. Au niveau national, 732 marchés informels ont été recensés dont 93 pour la seule Alger. L’UGCA ( syndicat des commerçants) cité par la Tribune, a relevé que le marché noir emploie 1,5 million de personnes qui ne sont concernés ni par les impôts ni par les charges sociales. Selon la direction des douanes, ce marché noir représente 30% de l’économie du pays causant un préjudice financier en termes de recettes fiscales s’élevant à plusieurs dizaines de milliards de dinars ! Le square Port Saïd, par exemple, est devenu un véritable marché des changes, brassant des sommes considérables ! Et ce, sans compter la corruption et ce terrorisme qui se nourrit de l’exclusion sociale… Autant de faits, relèvent la presse nationale et des experts avisés, qui sont en train de déstabiliser la société algérienne.
Un chose est certaine : lors d’un débat organisé par El Watan, des experts de plusieurs nationalités ont observé que « les Etats qui dépendent des exportations des hydrocarbures comptent parmi les pays qui connaissent des économies instables, de hauts niveaux de corruption, de pauvreté et d’inégalités sociales, de mauvais indicateurs de santé publique, des régimes autoritaires (…) des niveaux élevés de violence politique ». Et que « la dépendance rentière vis-à-vis du pétrole et du gaz empêche dans le même temps la diversification de l’économie ». Et de citer qu’en terme de productivité, la Banque mondiale a classé l’Algérie à la 85 éme place ! Autrement dit, faute d’une politique de développement productif sur fond de réformes audacieuses et transparentes, ouvrant des perspectives aux investisseurs nationaux et étrangers et aux jeunes à la recherche d’un emploi, le pays ne peut pas aller bien loin.
Devant un tableau aussi peu réjouissant ( on aurait voulu axer cet article sur ce qui ne va pas), mettre la question du troisième mandat au rang de ses priorités comme le fait le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement et affirmer qu’il s’agit d’une revendication nationale, traduit toute la coupure existante entre les gouvernants et les gouvernés.
H.Z
Commentaires (10) | Réagir ?
Ouganda et l’Algérie deux pays africains qui ont beaucoup de ressemblance, le premier a des rebelles qui kidnappes des enfants, violent des femmes tuent des innocent, les ougandais ont aussi un président qui veut s’éterniser sur la chaise du pouvoir en changeant la constitution et s’autoproclamant président à vie, et la pauvreté dans des camps de réfugiés qui rassemble jusqu’à 80000 personnes. En Algérie des terroristes puis des kamikazes, on a aussi un président qui veut être aimer par son peuple ils poussent ses disciples à crier pour lui pour un troisième mandat (berahas) et sûrement après à vie. Et des pauvres qui veulent seulement manger. Malédiction africaine faudrait voir un talabe chinois ou sud américain qui n’a rien avoir avec l’Afrique ou les arabes et les kabyles, peut être on verra un jour l’égalité, la justice et la liberté.
allez voir du cote du sheraton d oran et vous verrez ce que mr. khellil a invente depuis une annee pour detourner l argent des pauvres ou bien dans les chantiers du sud ou tout un projet de soi-disant securisation des unites de sonatrach est en execution :des milliards et des milliards de dollars et dinars et on vient nous dire que l algerie va dans le bon sens. bref, en tout cas, c est a vous journalistes qu il incombe de mettre a jour ces magouilles.